Mes pieds traînaient lourdement vers le cheval qui attendait patiemment, sa silhouette immobile contrastant avec le chaos qui régnait dans mon esprit. Je posai un sac derrière sa selle, mes gestes automatiques, vides d'émotion, tandis que mes doigts s'activaient à sceller le tout avec une corde. Chaque mouvement semblait dénué de sens, comme si j'étais en train d'accomplir une tâche banale, alors que l'angoisse s'insinuait sournoisement dans chaque recoin de mon être.
Je jetai un coup d'œil furtif vers Nyxarys et Daemon, qui s'empressaient de faire de même avec leurs montures. Leurs mouvements étaient rapides et précis, comme ceux de guerriers aguerris, mais je pouvais lire la tension sur leurs visages. Une lueur d'appréhension se mêlait à la détermination froide dans leurs gestes, une préparation silencieuse à l'inévitable confrontation qui se profilait à l'horizon.
Je me tournai et mon regard se figea sur le camp toujours en mouvement, ses occupants affairés à se préparer pour la guerre. Une cacophonie d'ordres, de rires nerveux et de bruits d'armement emplissait l'air. Loin de cette effervescence, nous, nous nous lancions dans une quête pour récupérer une relique qui pourrait s'avérer inutile.
Mes pensées s'égaraient dans le tourbillon des conséquences. Que ferions-nous si la relique ne nous offrait pas le pouvoir escompté ? Et si, au lieu de trouver une réponse, nous ne découvrions qu'un nouvel abîme ? C'est alors que je vis Deimos et Draethos s'avancer vers nous, leurs silhouettes se découpant dans la lueur blafarde du matin.
Deimos, avec son air impassible, semblait porter le poids de nos espoirs et de nos craintes sur ses épaules. À ses côtés, Draethos affichait une expression plus préoccupée, ses yeux scrutant l'horizon comme s'il anticipait une menace invisible. Leurs pas résonnaient dans le silence, une mélodie lugubre qui évoquait le frisson de l'inconnu.
Draethos me fit un signe de la tête pour me saluer, un geste presque imperceptible, mais chargé de significations lourdes. Depuis que Deimos l'avait menacé, il semblait plus calme, tel un prédateur en veille, prêt à bondir à la moindre provocation. Pourtant, je percevais toujours cette tension sous-jacente, comme une corde tirée à l'extrême, menaçant de se rompre à tout moment. L'obscurité environnante accentuait les traits durs de son visage, sculpté par les ombres dansantes des flammes vacillantes du camp.
Ses yeux, d'un noir profond, semblaient percer les ténèbres, froids et calculateurs, pesant les forces en présence. Il se tenait là, figé dans le temps, toujours à l'affût d'une faiblesse à exploiter.
Draethos scruta Deimos, une expression indéchiffrable sur son visage, avant de briser le silence pesant d'une voix grave et rauque, chaque mot résonnant comme un coup de marteau sur l'enclume de notre destin.
— Je vois que tu as pris peu d'hommes avec toi.
Son ton n'était ni accusateur ni moqueur, mais une tension sous-jacente colorait ses mots, comme un reproche voilé. L'air lourd autour de nous sembla se contracter sous l'effet de son observation, chaque respiration devenant plus difficile à prendre, comme si même l'atmosphère se faisait l'écho de ses critiques.
Deimos hocha lentement la tête, son visage demeurant impassible, presque de marbre, tandis que ses yeux sombres balayaient le camp avec une froideur calculée. Lorsqu'il posa son regard sur Draethos, une lueur intense et impénétrable brilla dans ses prunelles, une flamme glacée que seul un homme habitué aux combats et aux trahisons pouvait allumer.
— Je préfère avoir peu de personnes, répliqua-t-il d'une voix basse, presque un grondement. Ce ton glacial, chargé d'une autorité brute, claqua dans l'air comme un avertissement. M'encombrer de poids morts ne ferait que ralentir la mission.
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heart of the Abyss
ParanormalLyssa, sorcière de magie noire, est la dernière de son peuple. Elle a vu son monde brûler sous ses yeux, réduit en cendres par des forces qu'elle ne pouvait combattre. Son peuple, massacré. Ses cris, étouffés par le silence d'une nuit éternelle. Seu...