Chapitre 11

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Mike et Noah se tenaient déjà devant la vitrine de la boutique, observant la banderole "do not cross" qui flottait au-dessus de la scène de crime. Leurs esprits s'interrogeaient sur la nature du drame qui venait de s'y dérouler.

— Blessure par balle ou par arme blanche ? demanda Noah, un sourire malicieux aux lèvres.

Ils échangèrent un regard complice et répondirent simultanément :

— Arme blanche.

Mike et Noah avaient une connexion presque télépathique. Leur façon de penser, leur capacité à déduire et même leur sens de l'humour étaient en parfaite harmonie. Mike, plus jeune et parfois impulsif, était le plus jeune capitaine de l'équipe. Le chef, impressionné par son potentiel, avait placé Mike sous l'aile de Noah, qui s'était vite pris d'amitié pour lui. Ainsi, leur lien s'était renforcé, au grand bonheur, ou désespoir, de leurs collègues, souvent exaspérés par cette complicité.

Ils passèrent finalement la banderole jaune et pénétrèrent dans la boutique. Face à eux, un homme gisant sur le dos, la vie arrachée, confirmait leur hypothèse. En le voyant, ils se firent un check, la scène les amusant malgré l'horreur du moment. La victime avait visiblement reçu de nombreux coups de couteau à l'abdomen.

— Vous êtes insupportables ! Lança Shannon.

— Qu'est-ce qu'on a ? Questionna Noah, déterminé à savoir ce qui s'était passé.

— Comme vous le voyez, la victime a été poignardée à plusieurs reprises mais n'est pas morte sur le coup. Elle a dû agoniser en se vidant de son sang.

— Identité de la victime ? Demanda Mike.

— Damien, le propriétaire de la boutique. Les caméras n'ont hélas rien enregistré, ajouta un autre agent sur place.

L'évocation du mot "propriétaire" fit tilter Shannon, qui venait tout juste de lire le dossier concernant le meurtre récent d'un bijoutier. Elle était désormais convaincue qu'un porteur était lié à ces deux affaires. Il lui fallait agir rapidement pour le retrouver, avant Noah et Mike bien entendu. Heureusement pour elle, elle avait un avantage que les autres n'avaient pas.

Lorsque tous se dispersèrent, Shannon demeura à l'intérieur, prétendant les rejoindre plus tard. Quelques instants plus tard, elle activa son pouvoir et aperçut l'âme du propriétaire flottant vers le plafond, feignant de pleurer.

— Vous savez que vous ne pourrez plus jamais pleurer, n'est-ce pas ?

— Ah vraiment ? Je ne le savais pas. Idiote !

— Bonjour la courtoisie !

— Comment arrivez vous à me voir ? Vous êtes une sorcière ? Les sorcières existent encore ?

— Laissons de côté les débats spirituels, voulez-vous ? Qui vous a fait ça ?

— C'est Freud. Il s'appelle Freud HIRSON. C'était un client régulier, qui scrutait ma boutique comme s'il la désirait. Non, en fait, il l'a convoitait.

— Comment l'avez-vous su ?

— Il m'a fait signer des papiers qui lui cèdent entièrement ma boutique.

— Mais pourquoi avez-vous signé ?

— Il m'avait menacé. Il m'avait dit qu'il me laisserait en vie si je signais.

— Et vous l'avez cru ? Demanda-t-elle, manquant de rire.

— Eh bien, oui.

Là, elle ne put se retenir et éclata de rire.

Daya et la pierre de jadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant