Chapitre 15

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- Bon, je voudrais bien papoter mais le temps presse. J'ai beaucoup de choses à faire. Et si tu penses que ton soi-disant pouvoir de fantôme te permettra de t'échapper, tu te trompes. Les renforts sont dehors.

Il ne plaisantait pas. Molly savait qu'il ne plaisantait pas. Quand il s'agissait de ses affaires, son ex patron était capable du pire. Et là encore, il était sur le point de le prouver.

Sans qu'ils n'aient le temps de dire ou de faire quoi que ce soit, Freud ordonna à ses hommes de tirer. Aussitôt dit, aussitôt fait. Les deux hommes qui l'accompagnaient sortirent leurs armes puis tirèrent, l'un sur Molly, l'autre sur Clarke. Ce dernier activa rapidement son pouvoir. Il se dégagea ensuite de la trajectoire de sa balle avant de dégager Molly de la trajectoire de la sienne. Les dix secondes passées, les balles atterrirent sur les murs, sous les regards ébahis des trois hommes.

Sans perdre une seconde, Freud redonna l'ordre. Les deux hommes tirèrent et Clarke répéta l'opération. La même scène se répéta une troisième fois, puis une quatrième. À la cinquième, Clarke se dégagea, mais une douleur atroce aux globes oculaires l'empêcha de dégager Molly cette fois. Son pouvoir se désactiva avant le temps imparti et Molly fut touchée à l'abdomen. Automatiquement, Freud ordonna de tirer une seconde fois sur elle.

- Enfin !

- Molly ! Hurla Clarke avant de se précipiter vers elle.

Il était en colère. Il avait mal aux yeux, mais surtout à la poitrine. Ce n'était pas un problème pathologique, c'était la peur de la perdre qui se manifestait. Ils avaient pourtant échafaudé un plan d'urgence en cas d'imprévu. Leurs pouvoirs combinés leur permettraient de s'enfuir s'ils se faisaient repérer. Il activerait son pouvoir et pousserait Molly vers la sortie. Elle deviendrait invisible et ferait diversion pour qu'il puisse s'échapper à son tour. Mais là, c'était totalement différent. L'ex patron de Molly était là et les tirs de ses hommes furent trop rapides pour lui permettre de réfléchir à un plan de secours.

Les deux hommes vinrent vers Clarke puis le soulevèrent, laissant Molly perdre de plus en plus de sang au sol. L'ex patron de Molly, quant à lui, s'avança vers Clarke, poignard à la main.

- Déjà enchanté jeune homme, entama t-il. Moi c'est Freud. J'avoue que je suis assez perplexe. Je me rendais tranquillement chez ma mère lorsqu'une personne m'a contacté de manière anonyme. Elle m'a dit que quelqu'un en avait après le stock de pierres que je gardais ici. J'ai tout de suite pensé à elle. Je vois que je ne me suis pas trompé.

Il positionna le poignard au niveau du cou de Clarke. Molly, toujours consciente, regarda Clarke, en larmes. Malgré sa respiration sifflante, elle réussit à dire d'une voix faible :

- Ne lui fais pas de mal.

- Quoi ? Parle plus fort. Répondit-il en riant. Bien, j'ai un anniversaire à fêter alors...

Ses paroles furent coupées par... des pétards ! De nombreux pétards furent jetés depuis la grille d'aération située au plafond. Ils explosèrent successivement, ce qui permit de détourner l'attention des trois hommes. De sa position, elle tira dans la tête des deux hommes qui retenaient Clarke. Elle sauta ensuite dans la pièce et assomma Freud avec son arme, au grand soulagement de Clarke. Miracle ? Non, ce n'en était pas un.

En apercevant la femme qui venait de les sauver, il se demanda si elle était venue les aider ou les éliminer elle-même. Il n'avait aucune confiance en elle car c'était la même silhouette, la même combinaison noire, les mêmes gants en cuir, le même masque, le même regard, le même sourire de satisfaction. C'était tout simplement l'assassin de son père.

Après avoir assommé Freud, elle prit son corps et se dirigea vers l'entrée principale, lançant un dernier regard à Clarke. Une haine intense s'emparait du jeune homme à cet instant, mais la peur de perdre Molly l'emportait. Après de nombreuses réflexions intérieures, il se décida finalement à le lui demander.

Daya et la pierre de jadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant