Daya et la pierre de jade

Chapitre 5

C'était une jeune femme de dix-neuf ans, autrefois inscrite dans une école de stylisme près de la grande maison de ses parents. Sa vie bascula le jour où l'entreprise familiale fit faillite. De petite princesse gâtée, elle se retrouva soudain sans-abri, car ses parents furent arrêtés pour fraude et leurs biens, y compris leur maison, furent saisis.

En tant que fille unique, elle dut apprendre à survivre avec presque rien. Elle chercha du travail, mais personne ne voulait d'elle, convaincus qu'elle était comme ses parents. Elle se vit contrainte de s'adapter aux règles de la rue, cherchant le moyen le plus rapide de gagner de l'argent.

Ce jour là, elle se rendit chez son patron.

- Voilà. Dit elle en lançant un sac rempli de bijoux. Je veux mon argent. Maintenant.

- C'est bon, calme toi. Le voilà ton fric.

- Quoi, c'est tout ?

- Tu veux une augmentation peut-être ?

- Oui. Ces bijoux valent beaucoup plus que ça.

- Ici, c'est moi le patron. Fait gaffe ou tu n'auras plus rien pour te nourrir.

À ce moment précis, elle voulut lui faire avaler ces satanés bijoux. Mais elle se calma, sachant qu'elle avait gardé une partie des bijoux volés. Elle se disait qu'elle irait les revendre pour avoir un peu plus d'argent. Elle avait gardé un collier et des bracelets uniquement faits de diamants.

La jeune femme vivait dans une petite baraque en bois, composée de trois pièces : une chambre, une cuisine et une douche. Elle se trouvait dans un quartier peu fréquenté. Elle s'habillait toujours de manière simple, refusant de se laisser aller à la misère et de porter des vêtements en lambeaux. Elle arborait un sourire face aux autres, même si intérieurement, elle souffrait. Elle détestait cette existence. Souvent, elle repensait à sa vie de luxe, où tout le monde se pliait en quatre pour elle. Désormais, c'était elle qui devait se plier aux exigences d'un homme arrogant et égoïste. Mais elle n'avait pas d'autre choix que de s'adapter à cette nouvelle réalité.

Elle vivait avec une colocataire, Viviane, qui l'accompagnait depuis peu dans ses "missions". Viviane l'aidait beaucoup plus pour la revente des objets revolés au patron. Elle était plutôt douée pour tout ce qui relevait de la négociation.

- Ouf ! Pouffa la jeune femme en se jetant sur le matelas deux places de leur chambre.

- Alors ?

- Regarde dans le sac.

Viviane prit le sac en question, l'ouvrit et eu un large sourire.

- Tu es géniale. Avec ceci, on en aura assez pour quitter le pays. Dit-elle en se couchant à côté de son amie.

- S'il ne nous attrape pas avant.

- Ne sois pas pessimiste. Ça fait plusieurs mois que tu répètes la même phrase. Change de disque et pense plutôt à ce que nous ferons une fois au Mexique.

- Je trouverai du travail. Je repartirai de zéro et je leur prouverai que je ne suis pas comme mes parents.

- Ensuite, tu reprendras avec le stylisme et tu habilleras le magnifique mannequin que je suis.

Elles souriaient toutes les deux. Elles rêvaient. Elles allaient enfin accomplir ce pour quoi elles se mettaient en danger depuis pas mal de temps.

- Bon, je dois aller revendre tout ça. Dit Viviane en prenant à nouveau le sac.

- Fais attention à toi.

- Comme toujours. Avant que je n'oublie, tiens ! En lui jetant une des pierres blanches. J'en garderai une également. Ce sera un souvenir de tout ce qu'on a enduré toutes les deux.