06 mars 2027 - PARTIE 2

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Gabriel s'était tellement abandonné, qu'il mit du temps à retrouver ses esprits.

Jordan le serra contre lui, leurs corps frissonnants encore secoués de soubresauts de plaisirs.

La chaleur de l'homme, sa douceur, sa protection, et, surtout, son amour, permirent à Gabriel de revenir doucement à lui même.

Après une longue étreinte silencieuse, il put enfin ouvrir les yeux.

-"Comment vas-tu ?", lui demanda Jordan, attentif.

-"Tu m'as emmené loin... Si loin...", répondit l'homme.

-"Je suis parti loin avec toi...", souffla l'autre.

Les deux se turent à nouveau. Jordan déposa un baiser sur le front de Gabriel.

-"Il va falloir sortir de ce lit, à un moment"

-"Non...", protesta Gabriel, en remontant la couette jusqu'à son nez.

-"Moi je veux bien rester là toute la journée à faire l'amour et te câliner, mais il me semble qu'on devait aller quelque part aujourd'hui ?"

Gabriel poussa un soupir.

-"Oui, on est attendu. Fais toi tout beau, on va y aller"

- "Bon...!", clama Jordan, comme pour se donner du courage.
"A la douche !", ajouta t'il en se dirigeant vers la salle de bain.

-"D'accord, j'irai après !", dit Gabriel en riant, tout en remontant la couette sur sa tête, moqueur.

Jordan le regarda en souriant, son esprit déjà attelé à fomenter sa vengeance, en réponse à cette provocation.

Sous la douche, il ne put effacer le sourire dessiné sur ses lèvres, un sourire heureux et serein, bien loin du poids oppressant de ses plus sombres pensées.

Il réalisa à cet instant qu'il n'avait plus fait de cauchemars depuis plusieurs jours.

Son ventre se remplit d'une multitude de petits frissons agréables, et son cerveau se mit à pétiller de milliers de bulles de bonheur.

Je suis en train de virer niais, songea t'il.
Ou juste, amoureux.

Quand il eut fini de se laver, il fut temps pour lui de mettre son plan à exécution.

Jordan se précipita immédiatement dans la chambre, encore mouillé, et se glissa sous la couette, contre le corps nu de Gabriel qui semblait s'être rendormi.

-"Oh, Jordan, tu es trempé !", s'exclama Gabriel en sursautant, brutalement tiré de la douce chaleur réconfortante du lit.

Jordan ne manqua pas d'accentuer le contact physique avec l'autre, se collant contre lui avec délectation, sans laisser le moindre centimètre de la peau de Gabriel à l'abri de son corps humide. Il riait.

-"C'est bon, c'est bon, tu as gagné, fini le lit douillet, voilà, tu es content ?", râla Gabriel, en relevant la couette pour se mettre debout.

-"Très content !", sourit Jordan, tout en passant ses bras derrière la tête, l'air satisfait. Il contempla alors, en souriant fièrement, son compagnon se diriger vers la salle de bain.

Quand Gabriel revint, une dizaine de minutes plus tard, Jordan était vêtu d'un jean et d'une chemise blanche ceintrée, laissant deviner sa musculature avantageuse sous le tissu léger.

-"Tu as vraiment pris au pied de la lettre ma demande de te faire tout beau...", dit Gabriel, son regard admiratif balayant l'homme de haut en bas.

-"Ça ne te convient pas?", s'inquiéta Jordan.

-"Oh si, c'est parfait", le rassura Gabriel, en enroulant ses bras autour de sa taille...

*

Dans la voiture, Jordan était nerveux.

- "Alors ? Quand est ce que je saurai où tu m'emmènes ?"

-"En arrivant. Détends toi."

Gabriel alluma la radio et ouvrit la fenêtre.

L'air frais s'engouffra dans la voiture, caressant le visage des deux hommes.

Le decor défilait. Paris était déjà loin ; un paysage de campagne se déroulait maintenant sous leurs yeux.

Gabriel souriait.

Jordan accepta d'avoir confiance en ce sourire, et ne posa plus de questions. Sa main se posa sur la cuisse de Gabriel, et ils restèrent silencieux durant le reste du trajet, occupés à apprécier le moment présent, dans son entièreté.

*

Il était midi trente lorsque la voiture s'arrêta devant un grand portail en fer forgé.

Gabriel prit son téléphone, pour envoyer un message.

Un instant plus tard, le portail s'ouvrit. Il redemarra la voiture jusqu'à la garer devant une grande maison.

-"On y est", dit il en se tournant vers Jordan.

Lorsqu'ils descendirent du véhicule, un jeune garçon vint à leur rencontre. Il se jeta dans les bras de Gabriel, qui déposa un tendre baiser sur son front, l'entourant de ses bras.

Leur étreinte terminée, Gabriel s'adressa à Jordan, qui commençait à comprendre :

-"Jordan, je te présente mon petit frère, Nikolaï"

L'espace d'un instant, le regard des deux hommes se croisèrent, et sans qu'ils n'aient besoin de dire quoique ce soit, Gabriel perçut une multitude de sentiments dans les yeux de l'autre : de la fierté et de la joie, mais aussi une certaine timidité.

Nikolaï fut très rapidement rejoint par deux jeunes femmes et leurs compagnons, les soeurs de Gabriel, à qui Jordan fut présenté, et pour finir, une élégante femme, que Gabriel embrassa affectueusement.

- "Marie, ma maman", dit il à Jordan.

- "Je suis honoré de vous rencontrer, Madame"

- "On ne se connait pas mais, malgré sa discrétion, nous savons que vous faites battre le coeur de Gabriel depuis des années... Je pense que l'on peut se tutoyer, Jordan"

Gabriel remarqua le rouge monter aux joues de l'homme et ne put s'empêcher de songer, amusé :

Pour une fois que c'est lui qui rougit...

*

Ce jour là, Gabriel et Jordan furent bien loin des élections. Le sujet fut à peine évoqué.

Autour du barbecue, on entendait surtout des rires, de la joie. Un moment hors du temps, bien loin des caméras et de la politique.

-"Je ne suis pas en accord avec vos convictions, mais il faut reconnaître que vous êtes quelqu'un de bien", souffla Marie à l'oreille de Jordan, au moment de se dire aurevoir.

Et elle ajouta :
"Bienvenue dans la famille, Jordan Bardella."


[Bardella et Attal] Une vie d'interdits (🔞🍋) - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant