31 octobre 2028 (🎃)

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Deux nuits.

Deux nuits loin des journalistes, des responsabilités et de la pression.

Deux nuits rien que tous les deux, coupés du monde et de leur quotidien si rempli.

Gabriel et Jordan avaient réservé cette chambre d'hôtes isolée, magnifique demeure au charme ancien, au milieu de la campagne lotoise.

Après plusieurs heures à rouler, ils arrivèrent dans le village à partir duquel une petite route devait les conduire à destination.

Ils l'empruntèrent peu après dix neuf heures, au moment où le soleil disparaissait derrière les colines.

Plus ils avançaient, plus le chemin devenait difficile ; la route goudronnée fit rapidement place à un chemin caillouteux, puis à une allée terreuse et accidentée.

Tout autour, le paysage aussi changeait. Des arbres décharnés s'alignaient désormais sur le bas côté, dessinant des ombres oniriques et menaçantes. Telles des doigts anguleux aux griffes acérées, les branches s'agitaient au dessus de la voiture, au rythme du vent.

-"Sympa...", marmonna Gabriel avec ironie.

-"Mmh, ouais. Pas très accueillant."

Ils arrivèrent enfin devant un grand portail en fer forgé, qui s'ouvrit à l'approche du véhicule.

-"Je crois que c'est là", dit Jordan, tandis que la voiture s'avançait dans l'allée rocailleuse.

Après leur passage, les portes se refermèrent dans un grincement de ferraille rouillée.

-"Un vrai cliché, cet endroit !"

-"Écoute, on voulait du calme et de la tranquillité, je crois qu'on va être servis", répondit Gabriel, l'air moqueur.

Jordan gara la voiture, et les deux hommes en descendirent.

-"Bon sang, le froid est tombé d'un coup !", souffla Gabriel en refermant son manteau jusqu'au menton.

-"Mince, j'ai marché sur un truc", grogna alors Jordan, en se penchant pour ramasser l'objet que sa chaussure venait de heurter.

"Mais, qu'est ce... Qu'est ce que c'est que ça ?"

Il tenait dans sa main une poupée ancienne, dont le visage était recouvert de mousse et de moisissures, et à qui il manquait un bras.

Les deux hommes se regardèrent, les sourcils froncés.

"Bizarre...", dit Jordan en fourrant machinalement la poupée dans sa poche.

Au loin, on entendit un craquement, suivi du hululement d'une chouette.

Ils observèrent un instant la façade de la maison. Dans l'obscurité, elle paraissait particulièrement délabrée. Un volet en bois auquel il manquait des lattes brinquebalait au vent et semblait sur le point de tomber. La mousse était présente partout, sur les vieilles pierres comme les boiseries.

-"Ça n'a rien à voir avec les photos...", constata Jordan avec une pointe d'amertume.

-"L'entrée est par là... dépêchons nous, Jordan, je suis gelé"

Les deux hommes entrèrent dans la maison par une vieille porte en bois, si lourde et bancale qu'ils l'ouvrirent avec difficulté.

A peine eurent-ils franchit le seuil, qu'ils poussèrent un soupir soulagé, quand leur regard se posa sur un intérieur charmant et décoré avec goût, dans un style ancien et désuet.

L'entrée donnait sur un salon au milieu duquel on pouvait voir une cheminée massive en pierre de taille. Un feu y crépitait.

Des tapisseries d'époque ornaient les murs, sur lesquels étaient disposées plusieurs bibliothèques en bois massif, dont les étagères étaient recouvertes d'une multitude de livres anciens.

[Bardella et Attal] Une vie d'interdits (🔞🍋) - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant