6. Frère

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WITHOUT COMBAT THERE IS NO VICTORY

WITHOUT COMBAT THERE IS NO VICTORY

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VICTORIA

Bunker
15h59

Si vous souhaitez tout savoir, d'après moi, d'un traumatisme, on ne guérit jamais on apprend simplement à vivre avec, mais s'il y a bien une chose à en retenir c'est qu'on en ressort grandit, plus fort.

Sûrement allez-vous me dire que je suis une toxicomane, oui évidemment si je pouvais avoir une perfusion de fentanyl et d'héroïne en permanence sur moi je le ferai sans la moindre hésitation, mais vous ne m'avez toujours pas vu au seuil de la mort.

J'y suis allé, volontairement, j'avais déjà tout prévu, une équipe me surveillait à l'aide de caméras, à la seconde où mon cœur s'arrêterait ils interviendraient mais pas avant, ce ne fut pas le cas mais d'après eux il était terriblement faible.

Ce jour là j'avais pris drogue sur drogue, c'était d'ailleurs la première fois que je tentais l'intraveineuse, et avais mélangé tout cela avec de l'alcool, un bon cocktail Molotov comme on les aime, je ne comptais pas me suicider, simplement embrasser la mort avant que mon heure soit venue.

Ce fut l'expérience la plus fascinante de toute mon existence, j'avais vécu une crise d'hallucination si terrible que chacune d'elles après paraissait ridicule, toutes les ombres hurlaient, j'avais cru que j'étais restée dans cet état des années mais si cela n'avait duré qu'une trentaine de minutes.

Elles étaient toutes autour de moi, me poussaient, me frappaient, je n'avais même plus conscience qu'elles n'étaient que dans ma tête, j'avais véritablement l'impression de sentir des coups, aussi risibles que des pichenettes mais ils étaient là.

Puis, mon bébé m'est apparu, je le tenais dans mes bras mais le touchais à peine, il était léger comme une plume mais il était chaud, doux, pure, les hurlements ont cessé à cet instant précis et un apaisement inouï m'avait envahie.

C'était une sorte de lumière au bout du tunnel, mon cœur avait commencé à battre de plus en plus lentement, le sang ne circulait plus correctement à l'intérieur de mon cerveau, brouillant toutes mes terminaisons nerveuses, si la mort ressemblait à ça j'acceptais de partir.

Mais ce jour là j'avais vraiment l'impression de planer, pas de vision trouble, pas de tremblement, pas de poids sur les épaules, non tous mes soucis, toutes mes responsabilités s'étaient envolés, il n'y avait que moi et mon bébé, bordel qu'est-ce que c'était doux.

Je ne sentais plus rien, l'impression d'étouffer parce que mes poumons ne parvenaient pas à emmagasiner suffisamment d'air ne venait pas, l'impression que sa tête allait exploser ne venait pas, j'étais calme, plus seule que jamais mais pourtant plus comblée que jamais.

Jusqu'à ce que mon corps rejette la drogue et l'alcool, je me souviens de mon bébé s'évaporant dans mes bras, les hurlements revenir, si fort que j'avais envie d'éclater mon crâne sur la première surface s'exposant à moi, allongée sur le sol, mon corps avait réussi par je ne sais quel miracle à tourner pour que je puisse vomir.

Without combat there is no victoryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant