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Chapitre neuf : une prison, ou un appartement ?

Le lendemain, on avait tous les meubles demandés. C'était donc un grand jour de rangement et d'emplacement, et je peux le dire notre cellule avait désormais de la gueule.

Bien-sûr, elle a fait parler les gardiens, mais nous leur avons rappelé le règlement, et comme ils sont en tort, ils n'ont rien eu à rétorquer. Concernant les détenues, ils étaient tous dehors, comme ça ni vu ni connu, pour jouer un minimum sur la sécurité, nous avions mis un drap sur les barreaux, n'empêchant en rien l'ouverture, et la fermeture de la porte.

Nous avons pu laver mon pyjama et ma culotte tâchée, et les nouveaux sous-vêtements,

j'ignorais qu'Aswer connaissait la taille de Monica, peut-être lui as-elle dit ? Oui, ça doit forcément être ça, sinon elle n'aurait pas demandé. La cellule était petite, mais agréable, nous avions séparé les deux lits que Monica avait collés, dans chaque coin de la pièce.

Nous avions mis une table de chevet chacune, avec une lampe de chevet chacune également, elle était à droite, et moi à gauche. La salle de bain de fortune était sur une table en bois qu'on avait créé, avec la boîte de rangement à tiroir, et les sceaux. Ensuite, pour ladite cuisine, elle avait tout mis sur deux tables, pour plus de confort accompagné des chaises. Et la machine à laver, et l'étendoir, étaient pliées, dans ladite salle de bain ou plutôt, le carré qu'elle avait fait pour. Elle avait séparé chaque compartiment avec des paravents, pour faire une salle de bain, avec toilette, et deux chambres, ainsi qu'une cuisine. Dans nos chambres,nous avions une boîte de rangement avec tiroir, pour y ranger également nos sous-vêtements, voilà qui était bien pratique, Aswer y avait pensé.

La lessive, nous l'avions prise à la laverie, sans que personne nous prenne. Notre cellule était un studio, mais il était cosy et chaleureux comme Monica le voulait, elle avait également décoré les paravents et ma chambre avec mon accord, d'une guirlande qui rend l'habitacle chaleureux. Après tout ce remue-ménage, j'ai décidé de prendre un moment pour moi, pour appeler ma mère, j'avais besoin de lui parler. ça faisait trois mois, que je n'avais pas de nouvelle d'elle. Après que Monica m'ait expliqué comment faire, elle a mis son code, pour que je puisse téléphoner. Son code était un abonnement prépayé, pour qu'elle puisse appeler, j'espère que son gang qui est le débiteur, ne sera pas trop embêté.

Après avoir donné son nom, son immatricule, j'ai enfin ma mère au téléphone, sa voix est douce et elle m'a tant manqué.

Ma petite Blake fit-elle avec la voix qui se veut heureuse,

Bonjour maman je dis en souriant, et en tenant fermement le téléphone comme si on allait me l'arracher des mains.

 Comment ça va demande-elle,

Je vais bien et toi alors maman ? comment ça se passe dis-je le coeur serré.

Elle soupire,

Au début c'était difficile, très difficile, je ne connaissais rien ni personne, mais maintenant j'ai pris mes marques, et je me suis même fait des copines.

Oh c'est vrai je dis heureuse, à l'idée qu'elle ne soit pas seule.

Oui, et toi alors blake chérie ?

Je me suis fait aussi des amies, ils sont super.

Oh vraiment ? raconte-moi

Eh bien, il y a Monica, et Aswer dis-je en souriant.

Pourquoi sont-ils inculpés ?

Je me mets à rire,

L'un est un gardien, et l'autre une détenue maman. Monica est une ancienne revendeuse de drogue, et Aswer, gardien.....

Oh... Une revendeuse de drogue fit-elle nonchalamment,

Maman, on est dans une prison, tu veux quoi ? une amie saine ?

Non, tu as raison, pardonne-moi.

ça ne fait rien, et toi alors, tes amies ?

Elles sont inculpées pour vol, blanchiment d'argent, et proxénétisme.

Elle se prostituait ?

Oui, mais elle n'avait pas le choix... Tu comprends, ses parents étaient..

Maman, je n'ai pas besoin de savoir je dis. Tout ce qui compte pour moi, c'est que tu sois en bonne santé, en sécurité, et qu'on te traite bien. Et surtout, que je ne sois pas toute seule, c'est vraiment tout ce qui m'importe.

D'accord, je suis contente aussi que tu aies trouvé des am....

Votre communication est coupée, votre délai à expirer...

Je rage en jetant le téléphone contre le socle,

La putain de ta mère je râle.

Ouaaah quelle politesse fit l'une des détenues, en me jaugeant de haut en bas.

Tu savais qu'il y avait un délai je demande en la jaugeant ?

Bah, ouais fit-elle en haussant les épaules, comme si c'était évident.

Je souffle en levant les yeux au ciel avant de partir, elle était jeune beaucoup trop jeune pour se retrouver ici. Elle semblait tatouée, timide, elle est asiatique, et a les cheveux noirs au carré avec des mèches violettes, sur les mèches, et la frange qu'elle portait.