Séduit moi si tu peux

36 • Surprise

. . ⇢ [𝘚𝘵𝘦𝘧𝘢𝘯𝘪𝘦] ˎˊ˗ ꒰ :👠: ꒱
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Je décide de m'échapper dans ma chambre, un besoin urgent de solitude m'envahit. Une fois à l'intérieur, je claque la porte derrière moi et me dirige vers mon lit, où je m'y affale, épuisée par les tensions. Je sors mon téléphone et mets mes écouteurs, cherchant à me plonger dans la musique pour couper les remarques incessantes de ma mère. Les notes s'élèvent dans mes oreilles, me permettant d'ignorer le monde extérieur. Peu à peu, la fatigue prend le dessus et je finis par sombrer dans un sommeil profond.

Je dors paisiblement, bercée par la mélodie douce de "The Reason", qui résonne comme une caresse dans mon esprit. Dans mon rêve, je me retrouve entourée de Nohan, de son fils et d'une petite fille aux cheveux bouclés. C'est un moment d'une beauté indescriptible. Nous sommes dans une vaste maison, baignée de lumière, et c'est l'anniversaire de notre petite fille. Nohan et moi préparons la fête dans le jardin, où de grandes tables sont dressées, ornées de nappes blanches et de ballons roses flottant joyeusement dans l'air. L'atmosphère est festive, emplie de rires et de joie, et je me sens tellement heureuse, mon cœur déborde de tendresse.

Cependant, cette douce vision est brutalement interrompue par une affreuse vérité qui émerge des profondeurs de mon esprit. Mon bonheur se dissipe lentement, et je me réveille en sursaut, le cœur lourd. La réalité m'assaille avec force, me rappelant la distance qui me sépare de ce rêve idyllique.

Luxian enlève délicatement mes écouteurs, me tirant de mon sommeil. Sa voix douce mais ferme résonne dans la pièce.

— Réveille-toi, Scyllia. C'est l'heure du dîner, et j'aimerais te voir présente à table.

Je ouvre lentement les yeux, encore engourdie par le sommeil, et laisse échapper un murmure fatigué.

— Mmh... J'arrive...

Je soupire, m'étire et peine à sortir de la douce étreinte de mes rêves. Mes paupières semblent peser des tonnes, mais je finis par me lever. Je me dirige vers la salle à manger, encore un peu dans les brumes du sommeil. En entrant, je suis accueillie par la vue d'une table magnifiquement dressée, pleine de plats appétissants.

Luxian a toujours cette tendance à préparer des repas somptueux, un véritable festin. Je n'en suis pas vraiment surprise, car il aime voir les choses en grand. Bien que cela me touche, je ne peux m'empêcher de ressentir un léger désintérêt. J'étais tellement bien dans mon rêve, perdue dans un bonheur que je ne peux pas toucher ici...

Luxian avec un sourire satisfait sur le visage, me regarde alors que je m'approche de la table.

— Tu t'es enfin décidée à venir, c'est parfait.

Son ton est léger, mais je sens qu'il espère que je partage son enthousiasme. Je me force à sourire en retour, bien que mon esprit reste un peu éloigné, hanté par l'image de ce rêve éphémère.

Je m'assoie à la table où Luxian et ma mère sont déjà installés. L'ambiance est tendue, et je sens un poids dans l'air. Luxian, avec son sourire habituel, me regarde avec une lueur d'excitation dans les yeux.

— J'ai invité nos amis proches pour leur annoncer la date du mariage, dit-il. Ta mère m'a dit que tu en avais enfin choisi une.

À ces mots, je tourne un regard agacé vers ma mère, qui affiche un sourire satisfait, comme si tout cela était normal. J'essaie de cacher mon irritation derrière un sourire forcé, bien que je sente que mes lèvres tremblent légèrement.

— Effectivement, dis-je d'un ton qui tente d'être enjoué, mais qui trahit une pointe de résistance.

Juste à ce moment-là, la porte sonne, interrompant notre conversation. Une des domestiques s'avance pour ouvrir, et je vois apparaître  Sandra et Stef, mes amies chères, mais ma joie s'évanouit légèrement quand je remarque la silhouette de Nohan qui les suit. Ce n'est pas que je ne sois pas contente de le voir, mais je préfère qu'il soit loin quand Luxian est dans les parages.

La tension dans la pièce monte d'un cran, car même si je fais de mon mieux pour garder un visage impassible, je sais que mes yeux trahissent mon agitation. Mes sens sont en alerte, toujours vigilants en sa présence, comme si quelque chose de non-dit flottait entre nous.

Je me force à sourire à Sandra et Stefanie, mais dans mon esprit, je me demande comment gérer cette situation délicate.

Je tape légèrement du pied, agacée par cette « surprise » inattendue. Luxian se lève de sa chaise, son sourire radieux illuminant son visage. Il s'avance pour saluer tous les invités, leur serrant la main avec une aisance qui semble être devenue naturelle pour lui. J'imagine qu'il a appris à maintenir cette bonne image en toutes circonstances.

— Chérie, tu ne vas pas dire bonsoir aux invités ? demande-t-il d'un ton enjoué.

— Si, si, bien sûr, réponds-je, feignant l'enthousiasme.

Je me lève à mon tour et me dirige vers  Stef. Je l'enlace avec chaleur, mais elle affiche une expression troublée, comme si elle voulait me dire : "Je ne comprends plus rien à ce qui se passe ici." À vrai dire, moi non plus, je suis complètement perdue dans cette situation.

Je sens le poids de l'incertitude sur mes épaules alors que je m'approche de Nohan. Mon cœur s'emballe, et ma voix vrille, trahissant la nervosité qui m'envahit. Les battements de mon cœur résonnent dans ma tête, et je me demande comment il va réagir en me voyant.

— Bon...

Il me serre la main avec une poigne douce et ferme, tout comme il l'avait fait précédemment avec Luxian. Mon souffle se coupe instantanément sous l'effet de ce contact. Ses yeux se plissent légèrement, et il hoche la tête d'un mouvement apaisant avant de fermer les yeux, comme s'il voulait me faire comprendre qu'il ne m'en veut pas. Je me perds dans ses prunelles, cherchant à déchiffrer ce qu'il ressent vraiment. C'est déroutant et fascinant à la fois. Comment peut-il rester si parfait et calme dans une telle situation ? Chaque détail de sa présence me semble irréel : son sourire réconfortant, la chaleur de sa main qui enveloppe la mienne, et l'aura de sérénité qu'il dégage. Je n'arrive pas à saisir comment il parvient à gérer tout cela avec une telle aisance, alors que moi, je me sens complètement désarçonnée.