Séduit moi si tu peux

18 • La lettre

. . ⇢ [𝑆𝑐𝑦𝑙𝑙𝑖𝑎] ˎˊ˗ ꒰  :👠: ꒱
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J'arrive sur les lieux et repère immédiatement Nohan, déjà installé à une table. Il est assis de façon à tourner le dos à la table derrière lui, où je décide de m'asseoir. En prenant place, je remarque qu'il me tourne le dos, mais cela ne l'empêche pas de m'adresser la parole.

— Vous êtes vraiment ravissante dans cette robe.

— Comment avez-vous pu me voir ?

— Je vous ai aperçue du coin de l'œil lorsque vous vous êtes assise.

— Et ça ne vous dérange pas de me le dire aussi franchement ?

Je souris, amusée par sa réponse.

— Eh bien non.

— Et vous, votre costume bleu vous va à merveille.

— Et comment avez-vous pu me voir ?

— Je vous ai remarqué du coin de l'œil avant que vous ne vous asseyiez.

— Ça ne vous gêne pas de me le dire ?

— Non, pas du tout.

— À cet instant, j'aimerais beaucoup danser avec vous, juste pour avoir une excuse de vous tenir par la taille.

— Attention, je ne suis pas une femme célibataire, vous ne pouvez pas faire ça en public. Mais si vous voulez toucher ma taille, il vous suffit de tendre la main en arrière et...

J'attrape doucement sa main et la pose sur ma taille. Il me touche avec une tendresse qui enflamme mes joues.

— J'aimerais tant vous faire l'amour à cet instant.

Sa voix est un murmure chaud, presque brûlant. Mon souffle se coupe, mon cœur bat plus vite, emporté par l'intensité de ses mots. Juste à ce moment-là, un serveur s'approche, et il retire sa main rapidement, comme si rien ne s'était passé.

— Que désirez-vous, Monsieur Marvellous?

— Un cocktail banane-ananas, s'il vous plaît.

Je souris innocemment, presque comme une enfant, en comprenant la petite allusion dans sa commande. Il avait pris un cocktail à la banane hier, et moi à l'ananas. Je me mordille légèrement la lèvre en y repensant, tandis que le serveur s'éloigne.

— Nous ne ferons qu'un, c'est bien ça que tu essaies de me dire, non ?

Je sens un léger rire vibrer en lui, et, du coin de l'œil, je le vois retirer ses lunettes avec une lenteur calculée. Il les dépose soigneusement sur la table avant de se tourner vers moi, ses yeux brillant d'un désir à peine voilé.

— Je ne souhaite que ça, répond-il d'une voix douce, pleine de sous-entendus.

Nos lèvres ne sont plus qu'à quelques centimètres l'une de l'autre, et l'envie de l'embrasser me brûle de l'intérieur, mais je me retiens, mon souffle se faisant plus court.

— Que voulais-tu me dire hier ? dis-je finalement, ma voix à peine audible, tremblante d'anticipation.

Il laisse échapper un petit ricanement, un son à la fois léger et provocateur.

— C'est toi qui devais me parler, réplique-t-il doucement. Tu devais m'expliquer pourquoi ta mère s'était retrouvée chez toi.

Tout en parlant, il glisse sa main dans la mienne, un geste tendre et rassurant malgré la tension palpable entre nous. Ses doigts se referment doucement autour des miens, alors qu'il est toujours assis dos à moi, ce qui rend la connexion entre nous encore plus intime et troublante.