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Chapitre 18 - Tout et plus encore

26 novembre

James était assis sur le canapé de chez Lily et Mary, son bras posé autour des épaules de Sirius. La jupe plissée qu'il portait s'étalait autour de lui sur le canapé et James attrapa un bout de tissu qu'il fit rouler entre ses doigts. Il adorait la sensation du tissu un peu épais et doux de sa jupe.

En face d'eux, Mary était assise en tailleur et semblait chercher ses mots. Elle soupira, reposa sa tasse et leva les yeux vers Sirius.

- Pour commencer, je suis désolée d'avoir parlé ainsi à la soirée. Votre vie privée, à James et toi, ne me regarde pas.

James hocha la tête et l'encouragea du regard. Lily était aussi présente et regardait sa petite-amie avec un sourire. C'était elle qui avait organisé cette discussion pour apaiser les tensions qui subsistaient depuis la fête.

- Je comprends que tu te poses des questions, Mary, lui répondit Sirius après un moment de silence. Et j'accepte tes excuses. Si tu as des questions, je te propose qu'on en parle maintenant et qu'ensuite on continue notre vie sans plus aborder ce sujet.

La main gauche de Sirius se posa sur la cuisse de James et s'accrocha à lui. Ce geste envoya des frissons dans toute sa jambe. Puis, James entrelaça leurs doigts.

- Eh bien, je veux bien savoir ce qu'est l'asexualité parce que je n'ai pas tout compris, dit Mary avec un petit sourire timide.

La question était un peu personnelle. Beaucoup même. Sirius défit son chignon et se rattacha les cheveux sans raison particulière.

- Ça veut dire que je ne ressens pas de désir sexuel, expliqua-t-il finalement. Je ne ressens pas ce besoin d'avoir un rapport sexuel avec quelqu'un. Tu vois, j'ai déjà essayé, mais je n'avais jamais vraiment envie. Je n'ai jamais réussi à comprendre ce qui était sensé être si puissant dans le désir sexuel.

Il s'arrêta et inspira profondément. Mary fit un geste pour parler, mais James lui fit « non » de la tête.

- Quand j'étais adolescent, continua Sirius, je pensais que c'est juste normal, que personne n'en avait vraiment envie et qu'on se forçait tous au début. Au fur et à mesure du temps, j'ai compris que ce n'était pas le cas et que non, ça n'était pas la norme.

- Tu te forçais, répéta Mary en écarquillant les yeux.

- Même si je me forçais à avoir des rapports sexuels, avec des personnes pourtant que j'appréciais et avec qui je me sentais bien, je ne ressentais rien de particulier. Je ne leur en veux pas parce qu'ils et elles ne savaient pas du tout.

James resserra sa main contre celle de Sirius. Il voulait dire « je suis là, je suis avec toi ». Le regard de Mary allait de Sirius à James et elle semblait perdu.

- Le fait que je n'ai pas de désir sexuel ne veut rien dire des sentiments que je peux avoir, de la proximité que je peux avoir avec un quelqu'un, expliqua Sirius en répondant à une question qu'elle n'avait pas posé. Ce n'est pas la même chose.

- Et, ça vous convient ? Votre relation ?

Lily rigola en voyant le grand sourire de James. C'était une question facile, évidente.

- Oh Mary, soupira-t-il, je suis tellement amoureux.

Il se tourna vers Sirius et vit ses joues se colorer de rouge. Depuis la première fois où il le lui avait dit après la fête, il ne pouvait pas s'empêcher de le lui dire chaque jour, tous les jours, à chaque instant.

- Regarde comme ils sont mignons, dit à Lily à l'attention de Mary, ça se voit qu'ils sont biens ensemble.

Elle rigola, avant d'ajouter :