Chapitre 27 : Le ara et le colibri

10 0 0
                                    




Alya avançait prudemment dans les bois. Cela avait beau faire pas loin de la septième fois qu'elle y allait, et redoutait toujours un peu ces excursions, et aussi mais surtout, la réaction du Nundu.

Après quelques semaines il n'avait toujours pas montré signe d'oublis de sa reconnaissance envers la Poufsouffle, et cela la rassurait autant que ça l'inquiétait. Il restait un animal sauvage, il ne devait pas trop s'habituer aux hommes, au risque d'être encore plus sensible au braconnage. De plus, il allait bien falloir le ramener d'où il venait un jour ou l'autre.

- Bon tu te grouilles ? Essaya d'articuler Carmen.

- C'est toi qui aurait dû le sauver de la cage. Répliqua avec difficulté la jeune fille. Au moins tu n'aurais pas eut à me trainer chaque semaine pour l'étudier.

- Attention Alya. Prononça Antonio lorsqu'une ombre jaillit d'entre les arbres, pour venir s'écraser avec force, mais douceur, sur le torse de la jeune fille.

Alya tomba à la renverse, se retenant de justesse de cracher ce qu'elle avait dans la bouche.

- Kiba ! S'exclama Carmen en fonçant sur l'animal, qui lui jetta un regard un peu dédaigneux avant de retourner son attention vers Alya. Cela ne sembla pas gêner le moins du monde la Chilienne.

Il y a déjà trois ou quatre semaines que le groupe d'amis, enfin, Alya, avaient décidé du nom du Nundu. Malgré les multiples proposition de Carmen, il n'avait réagit à un nom que lorsque ce fut Alya qui émit l'idée.

Antonio s'approcha de son amie pour l'aider à la relever, sous le regard méfiant de Kiba.

- J'ai faillit cracher la feuille de mandragore. Gromela la française

- Quand il ne reste plus quelques jours ça aurait été dommage.

- C'est sûr. Vivement la fin, c'est une horreur ce truc. Je peux plus rien manger sans avoir ce goût âcre et gluant dans la bouche.

- Un goût gluant ? Remarqua Carmen. J'allais dire que tu inventes des choses, mais en y pensant bien je vois exactement de quoi tu parles. Grimaça la fille.

Alya passa une main distraite dans la fourrure de Kiba, qui secouait vivement la queue en retour.

Carmen était occupée à tenter de reproduire grossièrement l'animal sur papier, elle n'avait pas trop de talent en dessin. Antonio en profita pour parler plus sincèrement avec l'étrangère.

- Tu t'y habitues enfin.

- Hum ?

- Tu n'as plus peur de lui je veux dire.

- Oui, fit Alya en laissant un petit rire en se remémorant quelques souvenirs. Je ne pouvais même pas l'approcher.

- C'est normal, c'est une créature dangereuse. On va dire que c'est l'instinct de survie. Mais tu as fini par comprendre que Kiba ne te ferait aucun mal.

- J'ai toujours peur quand je le vois parfois. Quand il pose ses yeux sur quelque chose d'autre, sur vous parfois même.  J'ai peur d'être un jour celle qu'il regarde comme ça.

- Les Nundus sont intelligents tu sais. La plupart des créatures, magiques ou non, le sont. C'est légitime d'avoir peur, surtout d'un Nundu. Ils sont quand même classés extrêmement dangereux. Mais pour autant, je trouve admirable que tu aies réussi à l'approcher. Kiba sait que tu as peur. Mais c'est aussi pour ça qu'il est toujours calme quand on est avec lui.

- Tu crois ?

- Il n'a pas tué les braconniers l'autre fois. Il aurait pu. Mais je pense que ce Nundu est un petit génie. S'exclama Antonio en frottant vigoureusement la tête du Nundu, qui émit une sorte de ronronnement grave.

Passion Potion Où les histoires vivent. Découvrez maintenant