Souffles Éthérées

Chapitre 4

Quelques jours avaient passé, et pour Seraphine, c'était un véritable plaisir de venir en cours. Elle passait toutes ses pauses, sauf celle du déjeuner, avec monsieur Vesper. Leur conversation était animée, comme si son anxiété s'était dissipée, laissant place à des sentiments plus légers. Avec lui, Seraphine pouvait se libérer et être elle-même. Elle réussissait même à rire, ce qui, à la rentrée, semblait presque impensable. Tout devenait plus simple en sa présence ; il était l'ami masculin dont elle avait toujours rêvé... si l'on ne comptait pas les sentiments qui commençaient à émerger pour lui.

Puis, Seraphine rencontra une nouvelle élève nommée Lyra. Par un coup de chance, elles se retrouvèrent dans la même classe et s'amusèrent comme jamais en cours. Seraphine avait enfin une camarade de table avec laquelle elle pouvait discuter, prenant parfois la liberté de chuchoter durant les leçons. Lorsque monsieur Vesper remarqua cela, il fut d'abord surpris, puis amusé. Il ressentit une légère satisfaction en voyant son élève nouer des liens d'amitié avec une autre élève.

En compagnie de Lyra, Seraphine pouvait se livrer sans réserve sur ses états d'âme, notamment sur les sentiments troublants qu'elle éprouvait pour Monsieur Vesper. Lyra, bien que fascinée par l'intensité de la connexion entre son amie et le professeur, ne ressentait rien pour cet homme. Elle encourageait souvent Seraphine à être plus audacieuse, à lui faire des avances subtiles. Mais pour Seraphine, cela semblait impensable. Chaque interaction avec lui était précieuse, et elle craignait de compromettre cette relation amicale, bien qu'elle soit teintée d'une tension palpable.

Les moments passés avec Monsieur Vesper étaient pour elle un mélange d'excitation et d'anxiété. Elle appréciait sa bienveillance et son côté légèrement protecteur, qui la faisait se sentir en sécurité. Chaque regard échangé, chaque sourire qu'il lui offrait faisait naître en elle un tourbillon d'émotions. Elle se sentait à la fois spéciale et vulnérable en sa présence, consciente du fossé qui les séparait — celui de l'élève et du professeur.

Seraphine réalisait que sa vie s'éclairait de couleurs plus vives lorsqu'il était à ses côtés. Sa solitude, autrefois pesante, semblait s'évanouir comme par magie. Les discussions avec lui devenaient des refuges, des bulles d'air frais dans sa routine quotidienne. Mais, au fond, elle se débattait avec la peur d'avouer ses sentiments. Elle ne voulait pas être juste une élève admirant son professeur, mais plutôt celle qui osait franchir cette frontière.

« Tu dois te lancer, » disait Lyra, avec un sourire complice. « N'aie pas peur de lui montrer ce que tu ressens. » Pourtant, chaque fois que Seraphine tentait d'imaginer une déclaration, la peur de perdre ce qu'elle avait déjà l'emportait. Elle savait qu'elle ressentait quelque chose de plus qu'une simple amitié, mais elle ne pouvait s'empêcher de douter de la réciprocité de ces sentiments.

Dans les cours, Monsieur Vesper était son guide, son mentor, mais aussi un mystère qu'elle souhaitait découvrir. Il était à la fois distant et présent, et cette dualité ne faisait qu'intensifier son attirance. La douceur de sa voix, la façon dont il se penchait légèrement vers elle lorsqu'il parlait, tout cela nourrissait son cœur d'une tendresse indescriptible.

Seraphine se surprenait souvent à imaginer ce que serait une vie où elle pourrait l'aimer sans entraves. Elle rêvait de moments où ils pourraient se rencontrer sans étiquettes, juste deux âmes connectées, échappant aux conventions. Mais pour l'instant, elle restait dans l'ombre, cherchant à percer les mystères de son propre cœur tout en profitant des instants précieux qu'elle partageait avec lui.

C'est alors que, lors du soir d'Halloween, juste après le dernier cours nocturne, Seraphine attendait Monsieur Vesper. Vêtue d'une longue robe noire, elle laissait jaillir de sa main gauche un feu vert scintillant. Ce soir-là, elle avait prévu de lui montrer l'un de ses talents préférés : des mises en scène liées à sa magie. Quand il l'aperçut, son cœur loupa un battement, ébloui par sa beauté.