Chapitre 2 : Le Premier Cas

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Léa attendait dans le bureau du Dr. Moreau, ses mains légèrement tremblantes, ses yeux fixés sur la porte. Un étrange malaise pesait dans l'air, une pression invisible qui semblait l'empêcher de respirer librement. C'était comme si quelque chose de sombre, d'invisible, la regardait, l'évaluait. Mais était-ce vraiment le cas ? Ou bien était-ce juste sa propre nervosité qui la jouait des tours ?

Elle se leva pour regarder par la fenêtre, espérant prendre un peu d'air frais. Le jardin de la clinique était immense, enveloppé dans une brume épaisse qui s'était intensifiée au fil de la journée. Une silhouette se découpait à travers la brume, mais elle disparut aussi soudainement qu'elle était apparue. Léa se frotta les yeux. Et si ce n'était que son imagination ?

Alors que ses pensées s'éparpillaient, la porte du bureau s'ouvrit dans un grincement. Le Dr. Moreau entra, son visage impassible comme à son habitude. Dans ses mains, il tenait un dossier épais, son regard se posant brièvement sur elle.

"Voici votre premier patient", dit-il d'une voix calme. "Il s'appelle M. Verdier. Un cas... particulier."

Léa prit le dossier sans un mot. Il était lourd, comme s'il contenait bien plus que des simples informations médicales. Elle se demanda brièvement ce qui pouvait bien se cacher dans ce dossier. Pourquoi M. Verdier était-il ici ? Le Dr. Moreau avait parlé d'un cas particulier, mais de quel type de cas parlait-il exactement ? Un cas médical rare ? Un secret bien gardé ?

"Vous allez le rencontrer dans une heure", expliqua le Dr. Moreau, rompant le silence. "Je vous laisse vous préparer."

Léa hocha la tête, mais ses pensées étaient loin de la conversation. Son regard se portait déjà sur le dossier. Un frisson parcourut sa colonne vertébrale lorsqu'elle en tourna la première page. L'écriture était nette, mais les mots semblaient... décalés. Il y avait quelque chose d'étrange dans les notes du médecin précédent. Les symptômes décrits ne correspondaient à rien de ce qu'elle avait appris en cours. Des douleurs inexpliquées, des démangeaisons extrêmes, des cicatrices qui ne guérissaient pas. Et surtout, un terme qui fit se serrer son estomac : "Mutations cellulaires". Elle se demanda si cela signifiait ce qu'elle pensait. Mais avant d'avoir le temps de creuser plus loin, une autre question surgit : Comment des mutations cellulaires pouvaient-elles affecter une personne de manière aussi... visible ?

Elle referma rapidement le dossier. Elle n'avait pas encore vu M. Verdier, après tout. Peut-être que tout cela n'était qu'une exagération des médecins de la clinique. Elle se redressa, prit une profonde inspiration, et se dirigea vers la porte.

L'heure suivante se déroula dans un tourbillon de questions. Lorsqu'elle entra dans la salle où M. Verdier l'attendait, une étrange sensation de déjà-vu la frappa. L'homme était assis sur un lit, vêtu d'une chemise d'hôpital. Ses yeux étaient fixés sur le sol, comme s'il n'avait pas remarqué l'entrée de Léa.

Elle s'approcha doucement, tentant de ne pas perturber le silence lourd qui régnait dans la pièce. Puis, elle le regarda de plus près. M. Verdier était... étrange. Pas dans le sens où il serait simplement un peu malade. Non, quelque chose était vraiment étrange chez lui. Son visage était marqué par des cicatrices anciennes, mais ce n'était pas tout. Ses mains, quand il les leva pour ajuster sa chemise, révélaient des traces de peau étrange, comme si celle-ci ne s'adaptait pas correctement à ses muscles. Était-ce une réaction allergique ? Ou quelque chose de bien plus grave ?

"Bonjour, M. Verdier", dit Léa d'une voix douce, brisant le silence. "Je suis Léa, l'étudiante en médecine. Comment vous sentez-vous aujourd'hui ?"

L'homme leva lentement les yeux, et Léa sentit un frisson lui parcourir l'échine. Ses yeux étaient d'un gris presque translucide, d'un éclat éteint. Aucun sourire, juste un regard vide, comme s'il ne voyait pas vraiment ce qui l'entourait.

"Je vais bien", murmura-t-il d'une voix rauque, avant d'ajouter presque dans un souffle : "Mais... vous ne pouvez pas imaginer à quel point la douleur est... profonde."

Léa ne répondit pas tout de suite. Elle s'approcha doucement de lui, examinant ses mains, ses bras, cherchant des signes de ce qu'elle avait lu dans son dossier. Chaque détail semblait être une pièce du puzzle qu'elle n'arrivait pas encore à assembler. Ses cicatrices, bien que visibles, n'étaient pas l'aspect le plus étrange de l'homme. C'était la texture de sa peau, qui semblait presque... vivante, comme si elle changeait sous ses yeux.

Elle se tourna vers lui. "Dites-moi, M. Verdier, ces démangeaisons... depuis combien de temps les ressentez-vous ?"

Le regard de l'homme se fit soudain plus intense. "Les démangeaisons... elles ne sont pas ce qu'elles semblent être. Tout cela... ça ne fait que commencer. Vous allez voir."

Les mots résonnèrent dans la tête de Léa. Vous allez voir. Mais voir quoi ? La clinique Saint-Esprit était-elle vraiment ce qu'elle semblait être, ou cachait-elle des vérités bien plus sombres sous sa façade paisible ?

Avant qu'elle n'ait le temps de poser d'autres questions, M. Verdier baissa les yeux vers ses mains et murmura : "Sous la peau... c'est là que tout se cache."

Que voulait-il dire par là ?
Quelles révélations allait-elle découvrir dans ce cas si particulier ?
Était-il simplement malade, ou était-il lié à quelque chose de bien plus étrange et inquiétant ?

Léa sentit son cœur s'emballer. Une vérité qu'elle ne pouvait encore comprendre se cachait dans chaque mot, dans chaque regard. Mais l'horreur n'était pas encore venue. Elle le ressentait, comme une ombre grandissante qui s'étendait sur elle, prête à la saisir.

Et vous, que pensez-vous qu'il se cache sous la peau de M. Verdier ?
Croyez-vous que la clinique est vraiment ce qu'elle prétend être ?
Et si les mutations cellulaires n'étaient qu'une partie de l'histoire ?

Sous la PeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant