Sous la Peau

Chapitre 19 : Les Révélations

Léa courut à travers la ruelle, le souffle court, son cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. La silhouette aux yeux rouges la hantait encore, son écho résonnant dans son esprit. Chaque pas qu’elle prenait résonnait comme une promesse de danger imminent. Elle ne pouvait pas se permettre de céder à la panique, mais une vague de terreur menaçait de la submerger.

Elle atteignit enfin une rue plus éclairée, où les lumières des lampadaires perçaient l’obscurité. Léa s’arrêta, essoufflée, ses mains sur ses genoux. Elle se retourna pour jeter un dernier coup d'œil vers la ruelle, mais la silhouette avait disparu. Toutefois, la sensation de danger restait palpable, comme une ombre qui la suivait à chaque mouvement.

Dans le fond de son esprit, une pensée se frayait un chemin : elle devait comprendre ce qui se passait réellement. La brèche qu’elle avait refermée n’était qu’une partie d’un puzzle plus vaste, et les événements récents n’étaient pas des coïncidences. Quelque chose de plus sinistre s’annonçait, et Léa devait découvrir la vérité avant qu’il ne soit trop tard.

Elle rentra chez elle, déterminée. Tout en marchant, elle réfléchissait à la meilleure façon de procéder. Peut-être devait-elle parler à quelqu'un qui pourrait l'aider à comprendre ce qu'elle avait vécu. Mais qui ?

Elle se rappela alors de son amie Claire, une passionnée d’occultisme et de mystères. Claire avait toujours eu une fascination pour le paranormal, et bien qu’elle ne croyait pas vraiment aux forces sombres, elle avait des connaissances sur des rituels et des histoires anciennes. Léa se dit qu’elle devait au moins essayer de lui parler.

Après un bref échange de messages, Claire accepta de la rencontrer dans un café du centre-ville le lendemain matin. Léa passa la nuit à tourner et retourner ses pensées, l’esprit tourbillonnant d’images cauchemardesques. Elle se remémorait chaque instant de son affrontement avec l’Abysse, la voix qui l’avait hantée, et la silhouette aux yeux rouges.

Le lendemain, alors qu’elle était assise à la table du café, Léa observa les gens passer, un mélange d’excitation et d’appréhension l'envahissant. Claire arriva bientôt, avec son sourire chaleureux et son énergie positive. Elle s’assit en face de Léa, visiblement ravie de la revoir.

« Alors, qu’est-ce qui se passe ? Tu as l’air… préoccupée », dit-elle, en jouant avec sa tasse de café.

Léa hésita un instant, puis se lança. Elle lui raconta tout : la clinique, la brèche, la voix, la silhouette. Chaque détail, chaque frisson qui l’avait parcourue. Claire l’écoutait attentivement, ses yeux s’élargissant à mesure que l’histoire se déroulait.

« Tu es sérieuse ? » s’écria-t-elle lorsque Léa termina. « Une brèche vers un autre monde ? Des entités qui t’appellent ? »

« Je sais que ça a l’air fou, mais je te jure que c’est vrai. Je ne peux pas me le sortir de la tête. C’est comme si tout cela avait un sens… quelque chose d’important que je dois comprendre », répondit Léa, cherchant du soutien dans les yeux de son amie.

Claire prit une grande inspiration. « Si c’est vrai, alors il nous faut des réponses. Je vais chercher dans mes livres. Il y a des histoires anciennes qui parlent de dimensions parallèles et d’entités qui tentent de percer notre réalité. Je suis sûre qu’il existe des rituels ou des protections que nous pouvons envisager. »

Léa acquiesça, se sentant à la fois soulagée et nerveuse. Parler de ces choses avec Claire était à la fois rassurant et terrifiant. « Et si je te disais que je crois que ça ne s’arrêtera pas ? Que quelque chose veut revenir ? »

« Alors nous devons être prêtes », répondit Claire avec une détermination renouvelée. « Nous devons comprendre ce que nous affrontons. Je vais fouiller dans ma collection de livres ce soir même. Tu dois aussi te préparer mentalement. »

Elles continuèrent à discuter des détails, échangent des idées et des références à des histoires anciennes, jusqu’à ce que Léa se sente un peu plus en contrôle. Claire, avec son enthousiasme contagieux, lui redonnait du courage.

En sortant du café, Léa se sentit un peu plus légère. Elle savait que le chemin serait difficile, mais elle ne serait pas seule. Elle avait une amie qui croyait en elle, et ensemble, elles pourraient explorer les mystères qui se cachaient derrière la brèche.

Cependant, alors qu’elle marchait, cette sensation familière de frisson la saisit à nouveau. Elle se retourna, mais tout semblait normal. Les gens passaient, absorbés par leurs propres vies, et le soleil brillait haut dans le ciel. Mais Léa savait que la réalité pouvait changer à tout moment.

De retour chez elle, elle s’assit à son bureau, les pensées tourbillonnant dans sa tête. Elle sortit son carnet, commença à écrire tout ce qu’elle avait vécu, chaque détail, chaque frayeur, pour tenter de faire sens de tout cela. Elle avait besoin de garder une trace, de ne pas oublier, de ne pas laisser ces souvenirs s’estomper.

La nuit tomba, et avec elle, la peur d’un nouveau danger. Léa savait que l’Abysse pouvait encore avoir des plans pour elle, que la silhouette aux yeux rouges n’était peut-être pas la seule chose à craindre. Elle se mit à chercher des réponses en ligne, feuilletant des forums sur le paranormal, des histoires de dimensions et de créatures d’un autre monde. Chaque information qu’elle trouva semblait l’entraîner plus profondément dans un monde qu’elle aurait préféré ignorer.

Au fur et à mesure qu’elle explorait ces mystères, Léa se rendit compte qu’elle ne pouvait pas fuir ses expériences passées. Au contraire, elle devait les affronter. Il était temps pour elle de retourner à la source de ses cauchemars, d’affronter la brèche, d’affronter ce qu’elle avait libéré.

Cette nuit-là, Léa se jura qu’elle ne laisserait pas les ombres de son passé la contrôler. Elle serait prête à tout, car elle savait désormais que la véritable bataille était sur le point de commencer.