Sous la Peau

Chapitre 7 : Les Ombres de la Vérité

Léa quitta la clinique, mais la peur et la confusion la poursuivaient. Alors qu’elle marchait dans les rues brumeuses de la ville, ses pensées tourbillonnaient. Ce qu’elle avait vu, ce qu’elle avait entendu… tout semblait trop incroyable pour être vrai. Et pourtant, c’était bien la réalité. Elle pouvait encore voir les mouvements sous la peau de M. Verdier, les regards effrayés des autres patients.

Elle se dirigea machinalement vers son appartement, ses jambes la portant malgré l’épuisement mental qui l’accablait. En arrivant, elle ferma la porte derrière elle et s’effondra sur le canapé. Le silence qui régnait dans l’appartement contrastait brutalement avec le chaos qu’elle venait de quitter. Pendant un instant, elle se demanda si tout cela n’avait pas été un cauchemar. Mais son esprit était trop clair, trop alerte, pour se réfugier dans cette illusion.

Elle passa ses mains sur son visage, tentant de reprendre le contrôle de ses pensées. Elle devait réfléchir calmement. Qu’avait-elle appris exactement ? Le Dr. Moreau avait dit que c’était une forme de vie. Mais était-ce vraiment ça ? Était-ce quelque chose de biologique, ou bien cela dépassait-il le simple domaine de la science ?

Son téléphone vibra sur la table basse, la tirant de ses réflexions. Elle le prit et vit un message de Julie, son amie et collègue, qui lui demandait comment se passait sa journée à la clinique.

Léa hésita avant de répondre. Que pouvait-elle dire ? Comment expliquer ce qu’elle venait de vivre sans paraître folle ?

Elle tapa rapidement une réponse évasive : « Ça va. Journée difficile. Je t’en parlerai plus tard. »

Elle posa son téléphone et se leva pour se diriger vers la cuisine. Elle avait besoin de réfléchir, mais surtout, elle avait besoin de savoir si elle pouvait encore faire confiance à quelqu’un à l’intérieur de cette clinique. Le Dr. Moreau semblait trop impliqué dans cette affaire pour être honnête avec elle. Les autres médecins ? Peut-être, mais elle ne pouvait pas prendre de risques.

En prenant une tasse de thé, elle réfléchit à son prochain pas. Elle ne pouvait pas rester passive, elle devait retourner à la clinique, poser des questions, obtenir des réponses. Mais comment ? Le Dr. Moreau l’avait renvoyée, lui demandant de ne pas revenir avant le lendemain. Pourtant, chaque minute passée loin de ces patients la rendait plus anxieuse. Ils n’étaient pas simplement malades, ils étaient en danger… et elle aussi.

Elle se redressa brusquement. Si le Dr. Moreau ne lui disait pas tout, peut-être que quelqu’un d’autre le ferait. Elle se souvenait des mots de M. Verdier : "Ils savent." Mais qui étaient-ils ? Les autres patients ? Les autres membres du personnel ? Elle devait creuser plus profondément.

Léa se décida : elle retournerait à la clinique, mais pas demain. Ce soir.