Sous la Peau

Chapitre 17 : Un Nouveau Commencement

Léa resta à genoux pendant ce qui lui sembla une éternité, le souffle court, l'esprit vide. La brèche était refermée, le monde sauvé, mais elle se sentait plus seule que jamais. Elle avait survécu à l'impensable, mais à quel prix ?

La lumière du jour perça à travers une fenêtre brisée, enveloppant la pièce d'une lueur dorée. La clinique, qui avait été le théâtre de tant de cauchemars, paraissait étrangement paisible à présent. Le silence n'était plus oppressant, mais serein. Pour la première fois depuis des jours, Léa se sentit en paix, même si cette paix semblait fragile.

Elle se releva péniblement, son corps douloureux après tout ce qu'elle avait traversé. Ses vêtements étaient déchirés, son visage marqué par la fatigue, mais elle se sentait plus forte, d'une manière qu'elle n'aurait jamais cru possible.

En s'avançant vers la sortie, chaque pas la rapprochait d'un nouveau monde, un monde sans brèche, sans monstres, sans horreurs venues des profondeurs de l'Abysse. Mais ce monde, bien qu'intact, semblait différent à ses yeux. Elle aussi avait changé. Elle avait affronté la peur, la mort, et l'inconnu, et elle avait survécu.

Lorsqu'elle franchit enfin les portes de la clinique, la lumière extérieure l'accueillit chaleureusement. Le soleil brillait haut dans le ciel, comme pour effacer les ténèbres des derniers jours. L'air frais emplissait ses poumons, la faisant presque oublier les cauchemars qui avaient hanté chaque minute de sa lutte.

Léa s'arrêta un moment sur le seuil, contemplant le paysage devant elle. Les rues, vides, semblaient paisibles. Les arbres balançaient doucement sous la brise, et pour la première fois depuis longtemps, elle se permit de respirer librement.

Mais quelque chose en elle persistait. Un poids, une pensée qui refusait de s'éteindre.

Elle se souvint de la voix dans l'Abysse, cette présence terrifiante qui lui avait murmuré qu'elle appartenait déjà à ce monde sombre. Une part d'elle se demandait si c'était vrai. Avait-elle été marquée d'une manière qu'elle ne pouvait encore comprendre ?

Léa secoua la tête. Non, elle ne pouvait pas se laisser envahir par ces doutes. Elle avait gagné. Elle avait sauvé son monde, et c'était ce qui comptait. Mais cette expérience l'avait transformée, profondément. Elle n'était plus la jeune femme naïve qui était entrée dans cette clinique il y a de cela quelques jours. Elle portait en elle des cicatrices invisibles, des souvenirs d'un combat qui la suivraient pour le reste de sa vie.

Elle marcha lentement dans la rue déserte, chaque pas la rapprochant de sa nouvelle réalité. Elle ne savait pas ce que l'avenir lui réservait, mais une chose était certaine : elle ne serait plus jamais la même.

Le son lointain d'une voiture brisa le silence, et Léa réalisa qu'elle revenait dans un monde où la vie continuait, un monde où les gens n'avaient aucune idée des horreurs qu'elle avait combattues pour eux. Elle ne chercherait pas à leur expliquer. Ils ne pourraient jamais comprendre ce qu'elle avait vu, ce qu'elle avait ressenti. Mais c'était mieux ainsi.

Arrivée à l'angle de la rue, elle s'arrêta et regarda une dernière fois en direction de la clinique. C'était un lieu de douleur, de souffrance, mais aussi de courage et de survie. Un chapitre de sa vie venait de se fermer, mais elle sentait que quelque chose de nouveau commençait.

Elle tourna les talons et s'éloigna, laissant derrière elle les débris de son passé pour embrasser l'inconnu. Le chemin serait long, et elle savait qu'elle n'en avait pas fini avec les ténèbres. Mais pour la première fois, elle sentait qu'elle était prête.

Prête à affronter tout ce qui viendrait.

Le soleil était haut dans le ciel, et malgré tout ce qu'elle avait traversé, Léa sourit légèrement. La lumière l'accompagnait.