Chapitre 11

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La lumière des néons clignotait au-dessus de l'entrée du poste de police, créant une ambiance à la fois froide et nerveuse

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La lumière des néons clignotait au-dessus de l'entrée du poste de police, créant une ambiance à la fois froide et nerveuse. L'atmosphère à l'intérieur était lourde, presque palpable. Tsyuo était assise sur une chaise en métal, le regard perdu dans le vide. Elle attendait que son tour vienne, le cœur battant au rythme des événements qui s'étaient déroulés plus tôt. Ren avait été conduit dans une salle d'interrogation, et elle savait qu'il devait maintenant faire face à des questions difficiles sur ce qui s'était passé.

Les minutes passaient, et le silence était entrecoupé par le bruit des pas des agents et le grincement des chaises. Tsyuo pouvait presque entendre les battements de son cœur, un mélange d'adrénaline et d'appréhension. Quand Ren sortit enfin de la salle, son visage était pâle, marqué par le stress et l'angoisse. Il se dirigea vers Tsyuo, une expression tourmentée sur son visage.

« J'ai... j'ai dû garder le silence », murmura-t-il d'une voix tremblante. « L'homme-tigre m'a menacé. Il a dit qu'il tuerait ma famille si je parlais. Et puis, en tant que fils du maire, il était protégé. »

Tsyuo hocha la tête, comprenant la gravité de la situation. Le poids de ce qu'il avait vécu se lisait sur son visage. « Ce n'est pas ta faute, Ren. Tu as fait ce que tu pensais être le mieux. »

Ren poussa un soupir, son regard s'assombrissant. « Mais maintenant, je dois tout dire. Je vais devoir raconter à quel point j'étais effrayé. Je dois leur expliquer pourquoi j'ai attendu si longtemps. »

Alors que Tsyuo se leva pour rejoindre la salle d'interrogation, les policiers, intrigués par les deux adolescents, lui firent signe de rester. L'un des agents, un homme à la carrure imposante, s'avança. « Vous aussi, mademoiselle. Vous avez beaucoup à expliquer. »

Quand elle entra dans la salle, les regards des policiers l'accueillirent avec un mélange de curiosité et de scepticisme. Elle se tenait droite, les mains sur les hanches, prête à raconter son histoire.

« Bien, allez-y, racontez-nous ce qui s'est passé », demanda un des agents, le ton à la fois professionnel et curieux.

Tsyuo, dans un élan de nonchalance, commença à expliquer l'affrontement. « Eh bien, je suis tombée sur Ren et le mec, et il m'a attaquée. Je n'ai pas vraiment eu le temps d'avoir peur. Alors, je l'ai frappé. C'était assez facile, en fait. Un coup de poing, et bam ! Il est tombé. » Son ton était léger, presque désinvolte, ce qui suscita des murmures parmi les policiers.

« Attendez une seconde... Vous avez battu un homme de deux mètres avec un alter de tigre, et c'était facile pour vous ? » demanda une agente, la bouche ouverte en une expression de surprise.Elle haussait les épaules, comme si cela n'avait pas d'importance.

Les policiers échangèrent des regards incrédules, l'incrédulité écrite sur leurs visages. Tsyuo, ayant pris confiance, continua à parler de la confrontation, détaillant ses mouvements, son saut, et l'impact de son coup de poing. Chaque mot qu'elle prononçait était chargé d'une énergie qui la faisait se sentir vivante.

Lorsque l'interrogatoire fut enfin terminé, Tsyuo sortit de la salle, encore sous le choc de l'événement. À cet instant, elle remarqua une scène qui l'arrêta net. La famille Hytoka, rassemblée dans le hall du poste, s'enlaçait, les larmes aux yeux. Le maire, prosterné devant eux, implorait leur pardon d'une voix tremblante. Cette image la frappa, et elle ressentit une vague d'émotion, bien qu'elle ne puisse s'empêcher de se sentir extérieure à cette souffrance.

« C'est tragique... » murmura-t-elle pour elle-même, son cœur se serrant en voyant la détresse de la famille. Mais son moment de contemplation fut interrompu par Minato, qui se tenait à l'entrée, l'air grave. « Où l'emmenez-vous ? » demanda-t-il aux policiers d'une voix autoritaire.

« Aucun parent n'est venu, alors on doit appeler un orphelinat, le temps qu'elle y reste », répondit l'un des agents, le ton neutre.

Le visage de Minato se durcit. « Non ! » rétorqua-t-il, sa voix pleine de détermination. « C'est la fille de ma sœur. Elle reste avec moi le temps qu'elle revienne. »

Les policiers échangèrent des regards sceptiques. « Mais, Monsieur... » commença l'un des agents, l'air perplexe.

« Écoutez, c'est ma responsabilité. Je ne vais pas laisser cette enfant seule là-bas. Elle mérite mieux. » La fermeté de Minato fit taire les objections. Tsyuo observa la scène, perplexe. Elle n'avait jamais imaginé que Minato s'inquiétait pour elle de cette manière. Une vague de chaleur l'envahit, mais elle savait que cela n'était qu'un mensonge. Cependant, elle ne pouvait pas s'empêcher d'apprécier l'intention.

Les policiers, visiblement pris de court par la déclaration de Minato, échangèrent encore quelques regards, puis, avec un soupir de résignation, ils acquiescèrent. « Très bien. Mais vous devez nous tenir informés de l'évolution de la situation. »

Alors que Minato l'escortait à l'extérieur, Tsyuo jeta un dernier regard vers la famille Hytoka. La souffrance, la douleur et la perte y régnaient, mais une flamme d'espoir brillait au milieu de tout cela. Elle pouvait voir des membres de la famille se rassembler, se tenant les bras autour des autres, et au fond, elle espérait que l'unité et l'amour finiraient par l'emporter sur le chagrin.

« Je te promets que tout ira bien, Tsyuo. Je vais m'assurer que tu es en sécurité. » La voix de Minato la ramena à la réalité.

« Pourquoi m'as-tu défendue ? » lui demanda-t-elle, curieuse mais méfiante.

« Parce que tu es spéciale, Tsyuo. Peu importe que tu aies un alter ou non, tu as prouvé aujourd'hui que tu as le cœur d'une héroïne. Et tu as besoin de quelqu'un qui veille sur toi, comme tu veilles sur mes enfants. » Elle ne savait pas quoi répondre. Les paroles de Minato résonnaient en elle, mais elle se sentait toujours comme une intruse dans ce monde de super-héros.

À l'extérieur, la pluie tombait doucement, lavant les blessures de la journée, mais pas la douleur des événements passés. En marchant aux côtés de Minato rejoignant Ren et Yuki les saluant, Tsyuo réalisa qu'elle avait trouvé quelque chose qu'elle n'avait pas su qu'elle cherchait. Même si ce n'était qu'un mensonge, elle avait quelqu'un sur qui compter.

« Et si tu avais besoin de moi ? Je veux dire, si jamais tu te retrouves en danger encore une fois.  Je veux être là, mais je ne sais pas vraiment quoi faire, » avoua-t-elle timidement.

Minato lui sourit, un regard rassurant sur son visage. « Tu as déjà montré que tu pouvais te défendre. Et qui sait ? Peut-être que d'autres te rejoindront. Ne te sous-estime pas, Tsyuo. Chaque héros a son propre chemin. »

Alors qu'ils avançaient, elle savait que le chemin serait difficile. La ville, avec ses ombres et ses mystères, avait encore beaucoup à lui apprendre. Mais pour la première fois depuis longtemps, Tsyuo se sentit un peu plus à sa place. Elle était prête à affronter les défis à venir, à se battre pour ceux qui ne pouvaient pas, et peut-être même à découvrir ce que cela signifiait vraiment d'être un héros.

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