Tsuyo Yagi.
Depuis mon plus jeune âge, j'avais un rêve : devenir comme mon père. Un héros. Un symbole.
Mais ce rêve ne s'est jamais réalisé.
Pourquoi ?
Parce que mon père a choisi de transmettre son pouvoir à un gringalet sans muscles, un "brocoli"...
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Après avoir nettoyé le désastre laissé par la tentative culinaire de Tsyuo, Aizawa se redressa, épuisé, mais avec un petit sourire en coin. « Bon, ce n'était pas si catastrophique, après tout. »
Tsyuo, assise par terre, en train de ramasser les derniers morceaux de fruits éparpillés, releva la tête, le visage rougi par l'effort et l'embarras. « Je suis désolée, Shouta... »
Il agita la main pour la rassurer. « Ça va, Tsyuo. On a nettoyé, c'est l'essentiel. » Puis, avec une pointe de malice dans la voix, il ajouta : « Allez, on ne va pas laisser ces fruits se perdre. Tu veux bien qu'on mange cette salade de fruits ensemble ? Et je vais te faire un chocolat chaud. »
Les yeux de la fillette s'illuminèrent instantanément. « Vraiment ? On peut faire ça ? » demanda-t-elle, surprise.
Aizawa hocha la tête, puis se dirigea vers la cuisine. Il prépara rapidement deux bols de salade de fruits avec les morceaux rescapés, puis fit chauffer du lait pour le chocolat chaud de Tsyuo et un café pour lui-même. En silence, il disposa le tout sur un plateau et invita la petite à le suivre dans le salon.
Ils s'installèrent confortablement sur le canapé, le plateau devant eux. La lumière douce du début de soirée illuminait la pièce, créant une atmosphère paisible. Tsyuo plongea la cuillère dans son bol de fruits, ses petites jambes se balançant dans le vide.
« Merci, Shouta, » dit-elle doucement, avant de porter une cuillère de fruits à sa bouche.
Aizawa la regarda en souriant légèrement, puis prit une gorgée de son café. « Tu sais, cette salade de fruits n'est pas si mauvaise. C'était une bonne idée. »
La fillette rougit un peu, flattée par le compliment. « Je voulais juste que tu te sentes mieux. Tu travailles tellement, et je voulais t'aider. »
Aizawa hocha la tête, touché par sa sincérité. « C'est gentil, Tsyuo. Tu es vraiment attentionnée. » Il la regarda un instant, réalisant à quel point il s'était attaché à cette enfant. Elle avait une maturité et une gentillesse qui le surprenaient toujours. Même si elle portait le poids d'être la fille du plus grand héros, elle ne se plaignait jamais, acceptant son rôle avec une grâce que peu d'adultes possédaient.
Ils continuèrent à manger en silence pendant quelques minutes, appréciant simplement la compagnie l'un de l'autre. La télévision, allumée en bruit de fond, diffusait des informations sur des incidents héroïques de la journée, mais ni Aizawa ni Tsyuo ne prêtaient vraiment attention aux images défilant à l'écran.
Après avoir fini son bol de fruits, Tsyuo posa sa cuillère et attrapa son chocolat chaud à deux mains, soufflant doucement sur la surface fumante. Elle prit une petite gorgée, les yeux fermés, savourant la chaleur douce du chocolat.
Aizawa l'observa un instant, se sentant étrangement apaisé en sa compagnie. Il ne se considérait pas comme un homme très doué pour les interactions sociales, encore moins avec les enfants. Pourtant, avec Tsyuo, tout semblait naturel. Il n'avait pas besoin de prétendre ou de jouer un rôle.
Tsyuo finit par se tourner vers lui, ses yeux un peu plus lourds de sommeil. Elle se rapprocha doucement de lui, sans un mot, avant de poser sa tête contre son bras. Aizawa, surpris mais non dérangé, lui lança un regard amusé.
« Fatiguée ? » demanda-t-il, bien qu'il connaissait déjà la réponse.
La petite hocha doucement la tête, sans lever les yeux. « Un peu. » Puis, dans un murmure presque imperceptible, elle ajouta : « Je me sens bien quand je suis avec toi, Shouta. »
Ces mots simples touchèrent profondément Aizawa. Il ne répondit rien, mais son cœur se serra légèrement. Il posa sa main sur la petite tête de Tsyuo, lui ébouriffant tendrement les cheveux blond. Tsyuo sourit faiblement et se blottit un peu plus contre lui, calant sa tête contre son torse. Le son calme et régulier de la respiration de l'homme l'apaisait.
Aizawa, sentant la chaleur du petit corps contre lui, finit par se détendre complètement. Le rythme de la soirée, le calme ambiant, et la présence réconfortante de Tsyuo eurent raison de lui. Lentement, ses paupières devinrent lourdes. Il posa sa tête en arrière contre le dossier du canapé et, sans même s'en rendre compte, s'endormit lui aussi, sa main reposant doucement sur l'épaule de la petite fille.
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Plus tard dans la soirée, la porte d'entrée s'ouvrit doucement. Toshinori Yagi, sous sa forme normale, pénétra silencieusement dans la maison. Il était rentré plus tard que prévu, comme souvent. En enlevant ses chaussures, il se dirigea vers le salon, pensant retrouver Tsyuo en train de jouer ou de regarder la télévision.
Ce qu'il vit, cependant, le surprit et le fit sourire.
Sur le canapé, Aizawa et Tsyuo dormaient profondément, la petite blottie contre son professeur. Le bol de salade de fruits et les tasses vides sur la table témoignaient d'un petit festin partagé avant leur sommeil. Toshinori ne put s'empêcher de rire doucement. L'image devant lui était à la fois réconfortante et attendrissante. Lui, qui s'inquiétait souvent de ne pas être assez présent pour sa fille, était soulagé de voir à quel point elle était entourée d'affection et de bienveillance.
Avec précaution, il sortit son téléphone de sa poche et prit une photo de la scène. Il regarda l'image avec un sourire amusé. C'était un moment rare, où tout semblait paisible.
Après avoir pris la photo, Toshinori s'approcha doucement du canapé. Il posa une main légère sur l'épaule d'Aizawa et murmura : « Aizawa... il est temps de te réveiller. »
Aizawa ouvrit lentement les yeux, encore engourdi par le sommeil. Il mit quelques secondes à comprendre où il était, puis aperçut Tsyuo, toujours endormie contre lui. « Ah... désolé, je crois que je me suis assoupi, » marmonna-t-il en se redressant.
Toshinori sourit doucement. « Il n'y a pas de mal. Merci d'avoir veillé sur elle. »
Aizawa hocha la tête, tentant de se débarrasser de l'embarras qui le saisissait. « Elle est une bonne enfant. C'est... facile de s'attacher à elle. »
Toshinori, touché par ses mots, lui répondit d'une voix sincère : « Merci, Shouta. Vraiment. Tu es important pour elle. »
Aizawa esquissa un faible sourire, puis se leva doucement pour ne pas réveiller Tsyuo. « Je ferais mieux de rentrer, je dois partir travailler bientôt. »
Toshinori acquiesça. « Repose-toi bien, Shouta. »
Aizawa partit en silence, laissant Tsyuo dormir paisiblement dans les bras de son père, tandis que Toshinori, la regardant avec tendresse, savourait ce moment rare de tranquillité.