Un mois était passé depuis le dernier jour où Tsyuo avait eu des nouvelles de Shouta Aizawa. Au début, elle s'était accrochée à l'espoir qu'il reviendrait rapidement, que leur relation resterait intacte. Mais au fil des semaines, cet espoir s'était effrité comme un vieux souvenir. Dans son salon, le nouveau professeur, un homme sévère au regard perçant, ne lui accordait pas la moindre attention. Il avait ses propres préoccupations et semblait n'avoir que faire des besoins de Tsyuo. Les leçons étaient monotonnes, et elle se sentait invisible.
Les jours passaient, et Tsyuo continuait de penser à Hitoshi. Ils avaient pris l'habitude de se voir, mais dernièrement, il ne semblait plus vouloir passer du temps avec elle. Elle l'avait cherché chaque jour, attendant désespérément un message ou un signe de sa part. En l'absence de réponses, elle se dirigea vers sa maison, espérant le trouver. Une fois devant la porte, elle frappa. L'attente fut longue, et lorsqu'elle n'obtint aucune réponse, une légère anxiété l'envahit. Finalement, elle décida de partir à sa recherche. En s'aventurant dans le parc où ils jouaient habituellement, elle se sentit de plus en plus désespérée. Elle ne pouvait pas se résoudre à abandonner.
Tsyuo avançait d'un pas hésitant dans le parc, l'esprit en ébullition. Le souvenir des rires et des plaisanteries qui lui manquaient tant lui pesait sur le cœur. Puis, soudain, au détour d'un chemin, elle aperçut une silhouette familière. Elle le vit, entouré d'un groupe de garçons de son âge, tous portant le même uniforme scolaire qu'Hitoshi. Ils riaient, plaisantaient, et Tsyuo sentit une lueur d'espoir illuminer son visage.
« Hitoshi ! » s'écria-t-elle, une étincelle de joie dans les yeux, avant de se précipiter vers lui, son cœur battant à tout rompre. Elle se jeta dans ses bras pour lui faire un câlin, désireuse de lui faire part de son bonheur et de leur amitié.
Cependant, la réaction d'Hitoshi fut instantanée, mais pas celle qu'elle avait espérée. Ses camarades s'écrièrent des moqueries, riant de l'attitude de Tsyuo, comme s'ils assistaient à un spectacle absurde. Un des garçons, un grand blond aux cheveux en bataille, se moqua : « Eh, Hitoshi, tu as une petite fan, hein ? Regarde-la, elle est complètement gaga ! »
Leurs rires résonnaient dans l'air, tranchants et cruels. Hitoshi, la tête baissée, détourna le regard et, avec un mélange de honte et de colère, déclara, d'une voix sèche : « C'est juste une gamine avec qui je suis obligé de traîner, ce n'est pas mon amie. »
Ses mots frappèrent Tsyuo comme un coup de poignard. Son cœur se brisa en mille morceaux. Elle était dévastée, le sourire qu'elle arborait quelques secondes plus tôt s'effaçant lentement de son visage. Le rire des garçons résonnait encore, et Tsyuo recula, incapable de comprendre comment il pouvait la traiter ainsi. Les larmes montèrent à ses yeux, mais elle ne pouvait pas se permettre de pleurer devant eux. Elle voulait être forte, mais la douleur était trop grande.
« Hitoshi... » murmura-t-elle, sa voix à peine audible au milieu des moqueries. Mais Hitoshi ne la regardait même pas. Il se concentrait sur ses amis, comme s'il voulait effacer la situation, l'ignorant avec une désinvolture qui lui était insupportable. Elle se sentit si petite, si insignifiante.
Avec un cœur lourd, Tsyuo fit demi-tour, les larmes roulant sur ses joues. Chaque pas qu'elle faisait la rapprochait de sa maison, mais le chemin du retour lui sembla interminable. Les souvenirs des moments passés ensemble, de leurs rires et des rêves d'un futur héroïque, lui revenaient en mémoire comme des échos lointains. La porte de son foyer, autrefois synonyme de chaleur et de confort, ne semblait plus qu'un rempart de solitude.
En entrant chez elle, elle ferma la porte avec précaution, comme si le bruit pouvait la blesser davantage. « Papa ? » appela-t-elle, sa voix tremblante. Mais la maison était vide, le silence régnait comme un spectre pesant. Elle se laissa tomber sur le canapé, les larmes coulant librement maintenant. Elle se rappela des jours passés où elle se blottissait contre Shouta après une journée difficile, des moments où il savait exactement quoi dire pour la réconforter. Mais maintenant, elle se sentait seule, abandonnée, et la chaleur de ces souvenirs était devenue insupportable.
Elle prit son téléphone, hésitant un moment avant de composer le numéro de son père. « Allô, papa... je suis rentrée, mais... je me sens... seule. Tu rentres bientôt ? » Sa voix était tremblante, et elle attendit avec impatience une réponse qui ne viendrait peut-être pas.
« Je vais rentrer un peu plus tard, ma puce. J'ai quelques affaires à régler au travail, » répondit All Might, sa voix forte et réconfortante, mais au fond, Tsyuo pouvait entendre la fatigue qui l'accompagnait.
« D'accord, » murmura-t-elle, déçue.
Elle savait que son père était un héros, un homme occupé, mais cela ne diminuait pas son besoin d'attention. La vérité était qu'elle avait besoin de lui maintenant plus que jamais. Mais les mots étaient restés coincés dans sa gorge, incapables d'exprimer la douleur qu'elle ressentait. Tsyuo se laissa tomber sur le canapé, le regard perdu dans le vide, les souvenirs de son amitié avec Hitoshi et la déception qu'elle avait ressentie l'envahissant. Elle ne savait pas combien de temps elle resterait assise là, à regarder le plafond, avant que son père ne rentre. Elle avait juste besoin de comprendre ce qu'elle avait fait de mal, pourquoi Hitoshi l'avait rejetée si facilement, et comment elle pouvait avancer, même lorsque tout semblait si sombre.
Bien plus tard dans la nuit, All Might rentra enfin chez lui. Il était épuisé, ayant passé la journée à s'assurer que la ville restait en sécurité. En ouvrant la porte, il sentit une atmosphère pesante. Tsyuo ne l'accueillit pas comme d'habitude. Au lieu de cela, il la trouva assise sur le canapé, fatiguée, les yeux fixés dans le vide. Ses cernes trahissaient des nuits sans sommeil.
« Tsyuo, je suis désolé d'avoir mis autant de temps à rentrer... » commença-t-il, mais elle ne répondit pas. Son regard ne bougea même pas. Cela l'inquiétait. Il s'approcha d'elle, espérant comprendre ce qui n'allait pas. « Qu'est-ce qui se passe ? »
Elle se retourna brusquement, la colère dans les yeux. Dans un mouvement brusque, elle lui jeta la télécommande qui se brisa contre le mur. « Tu ne sais même pas ce que je ressens ! Tu es toujours occupé, tu ne m'écoutes jamais ! »
La réaction d'All Might fut d'une stupeur totale. Il n'avait jamais vu sa fille dans cet état. Il voulait la prendre dans ses bras, mais il savait qu'elle avait besoin de temps. Elle se leva et courut vers sa chambre, la porte claquant derrière elle. La déception s'empara d'elle, et tout ce qu'elle avait enduré pendant le mois précédent devint insupportable. Elle sentit une colère sourde monter en elle, se mêlant à la tristesse. Pourquoi Shota ne l'appelait, ni venait la voir ? Pourquoi Hitoshi l'avait-il trahie ? Pourquoi son père ne pouvait-il pas être là quand elle avait besoin de lui ? C'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase.
Les jours passèrent, et Tsyuo ne sortit presque pas de sa chambre. Elle s'enferma dans un silence pesant, ignorant les tentatives d'All Might de lui parler. L'inquiétude grandissait en lui. Il savait qu'il avait laissé tomber sa fille, qu'il n'avait pas été présent comme il l'aurait dû. Mais comment la réconforter maintenant qu'il avait réalisé à quel point il était éloigné d'elle ?
À chaque coup porté à la porte, Tsyuo ne bougeait pas, ne répondait pas. Elle se sentait perdue, seule dans un monde qui ne semblait pas lui appartenir. La tristesse s'était transformée en une barrière qu'elle ne voulait pas briser, la laissant se vautrer dans une solitude qu'elle avait choisie. Elle décida à cet instant de ne plus faire confiance, de ne plus offrir son amour à ceux qui ne le méritaient pas.
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One Punch Woman
FanficTsuyo Yagi. Depuis mon plus jeune âge, j'avais un rêve : devenir comme mon père. Un héros. Un symbole. Mais ce rêve ne s'est jamais réalisé. Pourquoi ? Parce que mon père a choisi de transmettre son pouvoir à un gringalet sans muscles, un "brocoli"...