Chapitre 1

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À trois ans, pour Tsyuo Yagi, son père était tout

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À trois ans, pour Tsyuo Yagi, son père était tout. Pour elle, Toshinori Yagi n'était rien de moins que son héros personnel, un père aimant. Mais pour le reste du monde, il n'était pas seulement Toshinori, il était All Might. Le symbole de la paix. Le héros numéro un. La source d'espoir pour des millions de personnes. C'était une dualité que Tsyuo ne comprenait pas encore. Pour elle, papa était papa, un homme qu'elle aimait sans conditions, ignorant le poids des attentes du monde extérieur.

Mais très tôt, elle commença à comprendre que son père portait une responsabilité bien plus grande que celle d'un simple parent. La première fois que cette réalisation la frappa, c'était lors de la journée des pères à l'école. Un moment spécial où chaque enfant venait accompagné de son père, où les autres pouvaient fièrement présenter leurs parents. Mais pour Tsyuo, il n'y avait jamais personne à ses côtés. Elle comprenait à peine ce que son père essayait de lui expliquer : « Mon identité est un secret, Tsyuo. Personne ne doit savoir qui je suis vraiment. »

Les mots étaient simples, mais le poids qu'ils portaient était immense pour une enfant si jeune. Seules quelques personnes, principalement des héros et des membres de l'hôpital où il se rendait pour ses soins, savaient qu'elle existait. Même sa nounou, une ancienne héroïne, faisait partie de ce cercle restreint. Le secret, cependant, pesait lourdement sur les épaules de Tsyuo.

Les années passèrent et, à cinq ans, son alter ne se manifesta toujours pas. Son père tenta de la rassurer, expliquant que ses pouvoirs ne viendraient probablement pas de lui, et que sa mère, qui était décédée, avait un alter faible. Pourtant, les mots de réconfort de Toshinori ne purent la protéger du cruel harcèlement qu'elle subissait à l'école. Sans alter, Tsyuo était devenue une cible facile, un bouc émissaire pour ses camarades qui voyaient en elle une faiblesse. Le harcèlement, les insultes et les brimades étaient devenus son quotidien. Finalement, après des années d'intimidation, son père décida de la retirer de l'école, incapable de la voir souffrir davantage.

La journée où cette décision fut prise reste gravée dans la mémoire de Tsyuo. Ce jour-là, Toshinori, affaibli par les combats contre All For One, apparut à l'école dans sa forme squelettique. Fragile, fatigué, à des années-lumière du puissant All Might qu'elle admirait. En arrivant, il assista à une scène qui le choqua profondément : sa fille, entourée d'enfants, subissait des jets de cailloux, des insultes, des humiliations. Le choc fut tel qu'il cracha du sang, un symptôme récurrent de son corps déclinant.

Sans réfléchir, il se transforma en All Might devant tout le monde. Soudain, le silence se fit. Le grand héros, immense et impressionnant, s'interposa entre Tsyuo et ses agresseurs. Le cœur de la petite fille se serra en voyant son père dans toute sa gloire. Mais quelque chose la troubla profondément.

« Jeunes enfants, il ne faut jamais harceler vos camarades ! » déclara-t-il avec son sourire héroïque. Mais pour Tsyuo, ces mots avaient un goût amer. Il ne la protégeait pas comme un père, mais comme un héros, un étranger venu sauver une innocente.

« All Might ! » crièrent les enfants, excités par la présence du plus grand des héros.

L'un des enfants, empli de l'arrogance que confère la cruauté, se permit même de dire : « Mais All Might, elle est sans alter ! C'est un monstre ! » Ces mots, dits avec une telle innocence, transpercèrent le cœur de Tsyuo. Elle se cramponna à la jambe de son père, murmurant entre ses sanglots : « Papa... Papa... »

Mais les rires des enfants redoublèrent, moquant cette relation improbable entre la fillette et le grand héros. « L'orpheline pense qu'All Might est son père ! »

Et c'est là que Toshinori, dans un élan d'empathie, fit quelque chose d'incroyable. Il se retourna, et, avec ce sourire qui inspirait tant de confiance, il déclara : « Elle a raison, les enfants. Un père est là pour vous protéger du monde. Alors oui, je suis son père, autant que je suis le vôtre. »

Les enfants, impressionnés, se rapprochèrent de lui, abandonnant leurs moqueries. Mais tandis qu'ils l'encerclaient pour demander des autographes et des photos, Tsyuo se retira en silence. Elle observait son père, son cœur engourdi. All Might, le héros de tout le monde. Mais où était son père ? Où était l'homme qui devait la protéger, elle, et non pas la foule d'enfants qui l'avait maltraitée pendant des années ?

Cela a duré à peut près une heure, puis elle est partie dans un regard derrière elle. Elle se sentait engourdis, son coeur, ce corps et yeux était engourdis. Elle détestait ressentir. Puis elle sentit la présence de son père sous sa forme squelettique était à côté d'elle, ce qui lui fit ressentir encore plus de ressentiment. Elle s'est retourné en pleure en lui disant que c'était « un mauvais papa. » en pleurant. Toshinori la laissa faire sans broncher, car il savait qu'il avait mal agis.

Quelques semaines plus tard, Tsyuo commença l'école à la maison, sous la tutelle d'un héros en formation pour devenir professeur à UA. Ce dernier, sévère mais bienveillant, devint rapidement une figure importante dans sa vie, presque comme un grand frère. Avec lui, Tsyuo découvrit une nouvelle passion, un nouveau rêve. Peu à peu, elle s'imagina devenir une héroïne elle aussi, non pas pour les autres, mais pour elle-même.

Un soir, alors que son père regardait les informations, elle s'approcha de lui avec une nouvelle résolution dans les yeux. « Papa, je veux devenir un héros, comme toi. Un symbole ! Le héros numéro un ! »

Toshinori, surpris mais fier, lui ébouriffa tendrement les cheveux. « C'est une excellente idée ! Mais tu devras t'entraîner dur, Tsyuo. Qui sait, tu pourrais même devenir mon successeur un jour. Je te donnerai mon pouvoir. »

À partir de ce moment, Tsyuo se dévoua corps et âme à ce rêve. À huit ans, elle s'entraînait déjà sérieusement, déterminée à honorer la promesse qu'elle s'était faite. Elle deviendrait forte. Après tout, c'était le nom que son père lui avait donné : Tsuyo, 強, pour force. Elle allait devenir forte, elle le savait !

Cette promesse lui tenait à coeur.

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