La Peste et la Trahison

5 1 0
                                    

Le royaume, autrefois prospère, n'était plus que l'ombre de lui-même, ses rues désertes et son peuple ravagé par une mystérieuse peste. La maladie se répandait telle un feu incontrôlable, emportant des vies sans distinction. L’air était lourd de l’odeur de la décomposition, et les cris de deuil résonnaient dans la nuit. Les villages, autrefois animés par des rires et des chants, étaient désormais des cimetières silencieux, et les marchés, autrefois pleins de vie, n’étaient plus que des villes fantômes, hantées par les échos lointains des souffrances.

Le prince Aric marchait parmi les malades, son cœur empli de chagrin et de rage.

— C’est l’œuvre de Malazar, murmura-t-il à Sir Cedric, son fidèle chevalier. Il ne s'arrêtera pas tant qu'il ne nous aura pas tous détruits.

Sir Cedric hocha gravement la tête, son armure cliquetant doucement.

— Il nous faut un miracle, Votre Altesse. Si seulement nous avions quelqu’un capable de contrer sa magie noire.

Comme pour répondre à leurs prières désespérées, une silhouette vêtue de robes argentées scintillantes apparut à cheval, traversant la capitale sur une monture blanche. Les habitants, reconnaissant l’emblème de l’Empire voisin, murmurèrent entre eux. La nouvelle se propagea rapidement : la sorcière Elara était arrivée.

Elara descendit de son cheval avec une grâce imposante. Ses longs cheveux noirs corbeau retombaient en cascade dans son dos, et ses yeux d’un vert émeraude brillant étaient chargés de pouvoir. Chaque geste trahissait l’assurance d’une femme qui avait affronté et vaincu de nombreuses menaces.

Le prince Aric s’approcha d’elle, l’espoir renaissant dans son cœur.

— Dame Elara, votre réputation vous précède. L’Empereur lui-même a parlé de vos grands exploits. Pouvez-vous nous aider ?

Elara hocha la tête, son visage sérieux.

— Je suis venue pour mettre fin à cette peste et vaincre Malazar. Sa tyrannie ne peut plus continuer.

Le peuple s'était rassemblé autour d’eux, les visages marqués par la désespérance mais ravivés par une lueur d'espoir. Une jeune mère s’avança, serrant son enfant malade contre elle.

— S’il vous plaît, madame, sauvez-nous.

Elara posa une main réconfortante sur l’épaule de la femme.

— Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour sauver votre enfant et ce royaume.

Le prince Aric conduisit Elara jusqu’au trésor royal, dont l'immense richesse d'antan n’était plus qu’un pâle reflet. Il ouvrit un coffre rempli d’or ancestral, dont l’éclat était un contraste frappant avec la morosité qui régnait dehors.

— Ceci est pour vous, Dame Elara. Un gage de bonne foi, pour vaincre Malazar.

Elara jeta un regard sur l’or avant de reporter son attention sur Aric.

— Je ne vous décevrai pas, Votre Altesse.

---

Elara partit en direction de Malaz, sa détermination inébranlable. Elle traversa les terres maudites, protégée par ses puissants sorts contre la faune et la flore corrompues. Le voyage était périlleux, le sol lui-même semblant battre au rythme de la magie noire. Elle traversa des forêts où les arbres murmuraient des présages inquiétants et des rivières dont les eaux noires bouillonnaient de malédictions. À mesure qu’elle approchait de la forteresse de Malazar, elle sentait l’énergie noire se densifier autour de ses murs.

À l’intérieur de la forteresse, Malazar, debout dans son grand hall, entouré de ténèbres dansantes, sentit sa présence approcher. Un sourire narquois s’étira sur ses lèvres.

Chroniques d'Aricie: Le Plan Fou de MalazarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant