La grande salle du palais, autrefois lieu de splendeur royale, résonnait maintenant des cris de deuil. Le prince Aric, fils du roi, se tenait près du corps sans vie de son père, le cœur lourd de chagrin et consumé par un ardent désir de vengeance. Son père, le roi Alaric, avait été un souverain juste et aimé, et la trahison de Malazar avait plongé le royaume dans le chaos.
Sir Cedric s’approcha, le visage marqué par la tristesse.
— Votre Altesse, il nous faut agir rapidement. Le royaume repose désormais sur vous.
Le prince Aric serra les poings, la mâchoire crispée par la détermination.
— Malazar paiera pour cela, dit-il d’une voix froide, empreinte de résolution. Nous rassemblerons nos forces et marcherons sur Malaz. Ce mal doit être éradiqué de notre terre.
---
Le lendemain matin, la cour du château bourdonnait d'activité alors que les soldats enfilaient leurs armures et harnachaient leurs chevaux. Les bannières portant l’emblème royal flottaient au vent, et l’air était empli du bruit des métaux qui s’entrechoquaient et des murmures des troupes rassemblées. Le prince Aric, vêtu d'une armure étincelante, chevauchait en tête de l'armée, le visage impassible, marqué par une résolution implacable.
Il s’adressa à ses hommes, sa voix forte et assurée.
— Nous chevauchons pour la justice ! cria le prince Aric en brandissant son épée. Nous chevauchons pour notre roi et pour notre royaume ! Le règne de terreur de Malazar prend fin aujourd'hui !
Les soldats acclamèrent, leurs voix résonnant avec ferveur. L'armée, une force redoutable de chevaliers, d’archers et de fantassins, se mit en marche vers Malaz, un lieu enveloppé de magie noire et d’effroi.
À mesure qu’ils approchaient de Malaz, l’air devenait lourd d’un froid surnaturel, et le ciel s’assombrissait sous des nuages menaçants. Le domaine de Malazar se profilait au loin, ses antiques murs de pierre projetant des ombres sinistres et inquiétantes.
Sir Cedric chevaucha aux côtés du prince.
— Nous devons être prudents, Votre Altesse. Le pouvoir de Malazar dépasse tout ce que nous avons affronté auparavant.
— Nous n’avons pas le choix, répondit Aric, la détermination gravée sur son visage. Pour mon père, pour notre peuple, nous devons triompher.
Alors que l’armée s’approchait, un silence oppressant s’abattit sur eux. Le seul son qui résonnait était le bruissement lointain des feuilles dans le vent. Le prince Aric fit signe à ses troupes de s’arrêter au bord du domaine.
— Préparez-vous pour le combat ! ordonna-t-il. Nous allons extirper ce mal une fois pour toutes !
Mais avant qu’ils ne puissent avancer, le sol trembla, et une voix puissante retentit dans l’air.
— Imbéciles, tonna la voix de Malazar, comment osez-vous me défier ?
Le sorcier apparut au sommet des murs, ses robes flottant dans le vent, ses yeux brillant d’une énergie noire. D’un geste de la main, il déchaîna un torrent de magie. Des éclairs crépitèrent dans les airs, frappant le sol et projetant les soldats au loin. La terre se fendit, engloutissant des bataillons entiers, tandis qu’un vent féroce déchirait les rangs.
Le prince Aric cria des ordres, mais sa voix se perdit dans le fracas du combat. Malgré leur bravoure, les soldats n'étaient pas de taille face à la puissance de Malazar. L’un après l’autre, ils tombaient, leurs épées et boucliers inutiles contre la magie du sorcier.
Sir Cedric se battait vaillamment aux côtés du prince, son épée brillant sous la lumière mourante.
— Nous devons battre en retraite, Votre Altesse ! Nous ne pouvons pas tenir !
— Non ! s'écria Aric, sa voix empreinte de désespoir. Nous ne pouvons pas battre en retraite ! Nous devons...
Mais ses paroles furent interrompues alors que Malazar descendait des murs, touchant le sol dans un silence surnaturel. Il s’avança vers le prince, un sourire cruel aux lèvres.
— Tu es courageux, prince Aric, mais le courage seul ne peut me vaincre.
D’un simple mouvement de poignet, Malazar lança un sort qui projeta le prince à terre, son épée tombant à quelques mètres. Sir Cedric accourut à ses côtés, mais une vague d’énergie noire le repoussa violemment.
Malazar se tenait au-dessus du prince tombé, ses yeux brûlant de malveillance.
— Ton royaume souffrira pour ton insolence, dit-il, la voix trempée de haine. Voici le début de ta fin.
Malazar leva les bras, chantant une incantation qui résonna dans le tissu même de la réalité. Le ciel s’assombrit davantage, et la terre trembla violemment. Des montagnes lointaines, un rugissement assourdissant résonna à travers le pays. Des dragons, aux écailles luisantes d’un éclat surnaturel, émergèrent des ombres et prirent leur envol.
Les dragons fondirent sur le royaume, crachant des flammes et semant la destruction. Les villages brûlaient, et les habitants fuyaient dans la terreur tandis que les créatures réduisaient tout en cendres.
Le prince Aric se releva péniblement, le corps meurtri par l’attaque du sorcier.
— Tu ne t'en sortiras pas ainsi, Malazar, dit-il, sa voix rauque mais pleine de défi.
Malazar tourna à nouveau son regard vers le prince, un sourire de pitié moqueuse sur les lèvres.
— Tu n’es qu’un pion dans un jeu bien plus grand, Aric. Pendant sept ans, ton royaume subira souffrances et malheurs, prophétisa-t-il. La peste ravagera tes terres, la famine hantera ton peuple, et le désespoir sera ton compagnon constant. Et à la fin de ces sept années, l'anéantissement viendra pour toute l'humanité. C’est le fruit de mon puissant sort, forgé par la haine et la dévotion que j’y ai consacrées au fil des années.
Sur ces mots, Malazar disparut, laissant le prince Aric témoin de la dévastation causée par la magie noire du sorcier. Le prince, blessé et vaincu, observa son royaume en flammes, accablé par le poids de son échec.
---
De retour dans la capitale, la nouvelle de la défaite catastrophique se répandit rapidement. Le peuple, terrifié, se réfugia dans ses maisons, ses espoirs brisés par la fureur du sorcier. Alors que les dragons continuaient leur saccage, le royaume faisait face à un avenir sombre et incertain.
Dans la salle de guerre du château, le prince Aric réunit ses conseillers restants.
— Nous devons trouver un moyen de protéger notre peuple, dit-il, la voix fatiguée mais déterminée. Il nous faut des alliés, une magie puissante, tout ce qui pourra nous aider à résister à la malédiction de Malazar.
Sir Cedric posa une main rassurante sur l’épaule du prince.
— Nous trouverons une solution, Votre Altesse. Nous ne baisserons pas les bras.
Le prince Aric regarda par la fenêtre, vers l’horizon en feu.
— Je jure sur la mémoire de mon père, Malazar sera arrêté. Nous ne céderons pas aux ténèbres.
Mais pour l’instant, ils ne pouvaient que se préparer à affronter les temps sombres à venir, sachant que la bataille était loin d’être terminée. La détermination du prince, bien que meurtrie, restait inébranlable. La lutte pour la survie du royaume ne faisait que commencer.
VOUS LISEZ
Chroniques d'Aricie: Le Plan Fou de Malazar
FantasíaDans un monde où la trahison et la magie règnent en maîtres, le sorcier Malazar élabore un plan audacieux : remodeler la réalité elle-même. Alors que les royaumes s'effondrent sous les guerres et les révolutions, quelques âmes brisées se dressent co...