La Révolte Échouée

1 1 0
                                    

La cour de la prison était enveloppée dans la lumière tamisée de l'aube, l'air chargé d'anticipation. Malazar, Cedric et Elara étaient prêts, le cœur battant d'espoir face à l'évasion qui s'annonçait. Ils avaient soigneusement planifié ce moment, soudoyant un garde pour ouvrir les portes et leur offrir la liberté. Maintenant, alors que les lourdes portes de fer grinçaient en s'ouvrant, ils retenaient leur souffle.

Cedric serra plus fort la poignée du poignard qu'il avait volé.

— C'est le moment, murmura-t-il. Nous sommes presque libres.

Elara, ses yeux parcourant nerveusement les alentours, acquiesça.

— Restez près de moi. Nous avançons rapidement et discrètement.

Malazar, bien que calme en apparence, ressentait une tempête d'émotions bouillonner en lui. C'était leur chance de reprendre leur destin et de se battre pour l'avenir du royaume. Alors que les portes s'ouvraient complètement, leur chemin vers la liberté semblait se dessiner devant eux.

Mais au lieu de la route dégagée, ils furent accueillis par un mur de soldats en armure. La Garde Républicaine, armée et prête, envahissait la cour. À leur tête se tenait Thorne, le Président du Comité Exécutif, un sourire triomphant aux lèvres. Ses yeux brillaient d'une menace froide et calculée.

— Vous alliez quelque part ? La voix de Thorne trancha le silence tendu.

Le cœur de Malazar s'effondra en voyant les fusils que tenaient les soldats. Ces nouvelles armes, inconnues, semblaient mortelles. Thorne leva l'un des fusils, le pointant directement sur Malazar.

— Je vous déconseille d'essayer quelque chose, sorcier, dit Thorne d'une voix remplie de mépris. Une balle vous atteindra plus vite que n'importe quel sort que vous pourriez lancer.

Le visage de Cedric se tordit de colère.

— Lâche, Thorne ! Tu prétends incarner la justice, mais tu n’es qu’un tyran !

Le sourire de Thorne s'élargit.

— La justice, Cedric ? Je suis la justice. Et je n’ai que peu de patience pour les traîtres.

Elara s'avança, son expression impénétrable.

— Je pense que le président me doit quelques remerciements, dit-elle d'une voix ferme.

Malazar se tourna vers elle, la confusion et la trahison brillant dans ses yeux.

— Elara, que fais-tu ?

Le rire de Thorne résonna dans toute la cour.

— En effet, je te dois des remerciements, Elara. Avoir rapporté le plan d’évasion de tes camarades de cellule était une sage décision. Ta sentence sera réévaluée.

Le cœur de Malazar se brisa en réalisant l'ampleur de la trahison d'Elara.

— Pourquoi, Elara ? Après tout ce que nous avons traversé, pourquoi ?

Le regard d'Elara croisa le sien, un éclair de regret traversant son visage.

— La survie, Malazar. J'ai fait ce que je devais faire pour survivre.

Thorne fit un geste vers ses gardes.

— Ramenez-les dans leurs cellules. Cette petite rébellion est terminée.

Les prisonniers furent brutalement escortés de retour dans leurs cellules, leurs rêves de liberté réduits en poussière. Alors que Malazar était poussé dans sa cellule, il jeta un dernier regard à Thorne, son expression triomphante gravée à jamais dans son esprit.

---

De retour dans sa cellule, Malazar s'assit sur le sol de pierre froide, ses pensées tourbillonnant dans un mélange de colère, de trahison et de désespoir. Cedric marchait de long en large dans l'étroit espace, ses poings serrés de frustration.

— Nous étions si près, marmonna Cedric. Comment a-t-elle pu nous faire ça ?

La voix de Malazar était calme, teintée de douleur.

— La peur pousse les gens à faire des choses désespérées. Mais nous ne devons pas abandonner. Nous devons trouver un autre moyen.

Cedric cessa de marcher et se tourna vers Malazar.

— Et maintenant ? Comment lutter contre tout ça ? Thorne a les gardes, les armes, le pouvoir.

Les yeux de Malazar se durcirent, remplis de détermination.

— Nous nous battrons avec ce qu'il nous reste : notre courage, notre détermination, et la vérité. Le règne de Thorne est construit sur des mensonges et la peur. Nous le dévoilerons pour ce qu'il est vraiment.

---

Alors que les jours se transformaient en semaines, le moral des prisonniers était bas, mais l'étincelle de la résistance brûlait encore en eux. Le régime de Thorne continuait de resserrer son emprise sur le royaume, mais des murmures de mécontentement commençaient à se propager parmi la population. Les promesses d'égalité et de justice avaient cédé la place à l'oppression et à la tyrannie, et les citoyens, autrefois pleins d'espoir, devenaient agités sous cette nouvelle autorité.

Dans l'ombre, Malazar et Cedric préparaient leur prochain coup. Ils savaient que la lutte pour la liberté était loin d'être terminée. La révolte avait échoué, mais le rêve d'une vraie justice et d'une paix durable restait bien vivant dans leurs cœurs.

---

Un soir, alors que le soleil se couchait sur le cachot, projetant de longues ombres sur les murs, Malazar sentit une présence familière. Il se retourna et vit Liora se tenir au bord de sa cellule, ses yeux remplis de détermination.

— Liora, comment as-tu… ?

Liora sourit doucement.

— J’ai mes méthodes. Je ne pouvais pas rester à l’écart en sachant que tu étais en danger.

Malazar tendit la main à travers les barreaux, prenant la sienne.

— Je suis désolé pour tout. J'ai essayé de te protéger, toi et Jorin, mais…

Liora secoua la tête.

— Tu as fait ce que tu devais faire. Et maintenant, nous ferons ce que nous devons faire. Ensemble.

Le cœur de Malazar se gonfla d'amour et de résolution.

— Ensemble, répéta-t-il.

Avec l'aide de Liora, Malazar savait qu'ils avaient une chance. La lutte pour la liberté, la justice et l'avenir du royaume était loin d'être terminée. Et tant qu'il y aurait de l'espoir, ils ne cesseraient jamais de se battre.

Chroniques d'Aricie: Le Plan Fou de MalazarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant