Famille

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Je poste ce soir au lieu de demain,
car je ne suis pas sure d'avoir le temps 👀

Bonne lecture 📖

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La nuit avait été douce pour Gabriel, enveloppée dans une tranquillité qu'il n'avait pas ressentie depuis des mois. Il s'était réveillé reposé, malgré les événements de la veille, encore gravés dans son esprit.

Croiser Jordan et parvenir à passer un moment avec lui en tête à tête, à le comprendre un peu plus, lui avait fait un bien fou.

Il se souvint aussi d'avoir bousculé Jean-Philippe par inadvertance, un incident qui l'avait agacé sur le coup. Mais avec du recul, Gabriel se surprit à remercier intérieurement cette maladresse, car ce moment de flottement lui avait permis d'engager une conversation inattendue avec Jordan. Une opportunité qui n'aurait peut-être jamais eu lieu autrement.

Il se sentait bête...

Le plus difficile avait été de voir Jordan pleurer dans sa voiture. Il n'était pas préparé à tant de vulnérabilité, il l'avait observé attentivement, chaque détail lui revenait en mémoire : les tremblements incontrôlables de ses jambes, ses doigts qui jouaient nerveusement avec sa montre, sa pomme d'Adam qui bougeait à chaque sanglot, et surtout ses yeux marron clair, si profonds et troublants. Gabriel avait ressenti un mélange d'empathie et de fascination. Rien n'était passé inaperçu. Même dans ce moment fragile, il l'avait trouvé beau, si beau...

Il savait que cette soirée marquait un tournant. Leurs liens, encore fragiles, semblaient s'être resserrés, et ce week-end chez sa mère s'annonçait parfait pour se recentrer et réfléchir à tout ce qui s'était passé.

*

Il avait apporté un bouquet de fleurs aux couleurs blanches et roses pour elle et un livre pour son petit frère, une petite attention qui les réjouirait à coup sûr. En marchant vers la maison familiale, il sentit son cœur s'alléger. Le ciel légèrement voilé laissait passer quelques rayons de soleil qui réchauffaient l'atmosphère d'automne. La petite maison, avec ses volets verts et son jardin impeccablement entretenu, dégageait toujours une chaleur apaisante. Une bulle de réconfort dans laquelle Gabriel aimait se retrouver.

Dès qu'il franchit la porte, une odeur familière l'enveloppa. Les épices se mêlaient à l'arôme du pain fraîchement cuit. Sa mère s'activait en cuisine, et la douce lumière du matin baignait le salon d'un éclat doré. La maison semblait vivante et pleine de chaleur. Son frère se précipita pour l'accueillir, et Gabriel, le cœur léger, s'agenouilla pour l'étreindre, avant de se lever et d'embrasser sa mère avec affection.

- Ça fait plaisir de te voir, mon grand, murmura-t-elle en souriant, ses yeux pétillants d'une joie sincère.

Alors qu'il déposait son sac sur le canapé en velours, son téléphone vibra discrètement dans la poche arrière de son jean. Il le sortit, mais se figea en voyant un numéro inconnu apparaître à l'écran. Une vague de chaleur monta instantanément dans sa poitrine, et un sourire presque incontrôlable illumina son visage. Ses yeux brillèrent. Il savait de qui il s'agissait.

- Je reconnais ce sourire, mon chéri, fit remarquer sa mère avec un sourire complice, en jetant un coup d'œil depuis la cuisine.

Discrétion, Gabriel, la discrétion... pensa-t-il rapidement, essayant de masquer son trouble.

Pris la main dans le sac, Gabriel glissa rapidement son téléphone dans sa poche. Il croisa le regard amusé de sa mère, ses joues rougissant légèrement sous l'effet de cette douce confrontation. D'une voix discrète, il murmura : « Je reviens vite. »

Derrière la façade - Attal & BardellaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant