Présence

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J'espère vous faire plaisir, car je poste ce soir !
J'ai un chapitre qui est prêt 🚀

Bonne lecture 📖

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En revenant des toilettes, Gabriel s'approcha du groupe qu'il avait quitté un peu plus tôt, encore légèrement gêné par la tournure des conversations. Il leur adressa un sourire large, accompagnant son geste d'un salut de la main.

- Bon, je vais y aller, lança-t-il, toujours souriant.

Ses collègues le remercièrent chaleureusement d'être resté avec eux. L'un d'eux, un peu embarrassé, se pencha vers lui.

- Merci pour ta présence ce soir, Gabriel. C'était vraiment sympa. On devrait refaire ça plus souvent.

D'autres acquiescèrent, tout sourire, et certains s'excusèrent même d'avoir été un peu trop insistants lors de la discussion. Ils semblaient gênés, pensant que c'était à cause d'eux qu'il s'éclipsait si brusquement.

- Désolé si on a mis la pression, ce n'était pas notre intention, dit l'un d'eux en riant nerveusement. On a peut-être un peu trop bu... On devrait penser à rentrer, nous aussi.

Gabriel secoua la tête en signe de dénégation, son sourire toujours accroché aux lèvres.

- Mais non, ne vous inquiétez pas, ce n'est pas ça. Il se fait tard et j'ai vraiment besoin de dormir. C'est tout.

Il se sentait un peu coupable de partir ainsi, mais il préférait s'éclipser avant que la conversation ne revienne sur des sujets trop personnels.

- En tout cas, merci pour cette soirée, c'était top, vraiment. On refait ça quand vous voulez, ajouta-t-il en regardant Darmanin qui savait très bien que ce serait plus difficile de le convaincre à présent.

Son ton détendu apaisa l'atmosphère, et après une série de poignées de main et quelques tapes amicales sur l'épaule, il s'éloigna, sentant derrière lui le murmure de leurs rires et de leurs dernières blagues. Le vent frais de la nuit lui caressa le visage tandis qu'il marchait vers la sortie, ses pensées déjà ailleurs, peut-être vers ce message qu'il n'avait pas encore osé envoyer.

En rêvassant, Gabriel bouscula un homme à l'extérieur du bâtiment. Il reconnut rapidement le député Jean-Philippe Tanguy, qui lui adressa un grognement agacé. Le choc de la rencontre le tira de ses pensées.

Tout en s'excusant brièvement, Gabriel, distrait, jeta un regard furtif autour de lui. Si Jean-Philippe était là, Jordan ne devait pas être loin. Une anticipation soudaine le traversa, faisant battre son cœur un peu plus fort. Cela faisait deux semaines qu'il ne l'avait pas vu, deux semaines où son esprit avait cherché à repousser ce visage, cette voix. Et pourtant, là, au milieu de la rue, le monde semblait rétrécir autour de cette idée : Jordan.

- Monsieur Attal, je comprends que la macronie ne soit pas toujours réputée pour ses bonnes manières, mais vous, Premier Ministre... Ne devriez-vous pas donner l'exemple ? Si ça se trouve, mon épaule est déboîtée à présent, ironisa Jean-Philippe, d'un ton sec, ses mots coupant comme des lames et son regard perçant braqué sur lui.

Gabriel essaya de camoufler son irritation derrière un sourire forcé. « Toujours aussi mordant, le cocker », pensa-t-il en silence, tout en murmurant des excuses. Mais ses pensées étaient ailleurs, errant dans l'espoir d'apercevoir enfin Jordan.

C'est alors que le plus jeune apparut, surgissant de l'entrée du bâtiment, sa démarche assurée tranchant avec l'agitation de la foule. Leurs regards se croisèrent instantanément. Un choc. Une tension. Deux semaines d'évitement venaient de se briser en cet instant silencieux.

Derrière la façade - Attal & BardellaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant