Sourire

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Je suis rentrée de mon voyage et je suis déjà très, très nostalgique 😭 Je ne pensais pas que revenir en France me ferait cet effet !
Le retour à la réalité va être difficile...

Bonne lecture 📖

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En fin de soirée, vers 21h40, Gabriel avait éteint la télévision pour emmener son petit frère au lit. Le garçon, déjà profondément endormi sur le canapé, n'avait pas bougé d'un pouce malgré le bruit de l'écran qui se coupait. Sa mère, assise non loin de là, observait la scène avec un sourire attendri, ses paupières lourdes trahissant sa propre fatigue. Elle les regarda s'éloigner vers la chambre du petit, laissant flotter dans l'air une atmosphère paisible et chaleureuse.

Après avoir délicatement posé son frère dans son lit et tiré la couverture jusqu'à ses épaules, Gabriel revint silencieusement dans le salon. En entrant, il croisa le regard de sa mère, qui semblait hésiter un instant avant d'ouvrir la bouche pour entamer une conversation.

- Chéri, je suis vraiment heureuse que tu sois là avec nous. Tout se passe bien pour toi, au travail ? demanda-t-elle, d'un ton doux mais légèrement inquiet.

- Moi aussi, je suis content d'être ici, répondit Gabriel avec sincérité, tout en s'asseyant sur le canapé. J'avais vraiment besoin de me déconnecter. Les journées sont chargées, mais ça va. Tout va bien.

Sa mère le regarda attentivement, ses yeux perçants lisant entre les lignes, comme seules les mères savent le faire.

- Ça me rassure, fit-elle, un sourire soulagé aux lèvres. Tu n'as pas donné beaucoup de nouvelles dernièrement, mais je vois que tu te portes bien... N'y aurait-il pas quelqu'un derrière ce sourire ?

Gabriel, pris de court par la tournure de la conversation, sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine. Il souffla un « maman » empreint d'une fausse contrariété, mais avec une tendresse évidente. Elle leva les bras en riant, mimant une innocence feinte.

Quoi ? Mon fils, j'ai bien remarqué ton expression tout à l'heure quand tu as regardé ton téléphone, lança-t-elle, son regard pétillant de malice.

Gabriel se racla la gorge, soudain un peu embarrassé, sentant une chaleur monter à ses joues. Il baissa les yeux un instant avant de répondre.

Si tu veux tout savoir... J'ai rencontré quelqu'un, avoua-t-il, hésitant. Mais il n'y a rien du tout. C'est... c'est seulement professionnel, et juste un peu amical. C'est juste que... être avec lui est plaisant. Je ne vois pas le temps passer quand on est ensemble.

Il s'arrêta, se perdant dans ses pensées, se demandant pourquoi il avait été aussi franc, mais la vérité lui échappait presque malgré lui.

- C'est réciproque, de son côté ? demanda sa mère, avec une douceur qui cachait à peine son amusement.

- J'ai l'impression que oui, répondit-il après une brève réflexion, un sourire timide aux lèvres.

En fait, je n'en sais rien du tout... J'aimerais que ce soit réciproque et qu'il pense à moi, comme je pense à lui, mais... Je ne sais pas... pensa-t-il.

- Et, est-ce qu'il est beau ? demanda-t-elle, un éclat de malice brillant dans ses yeux.

- Maman ! répliqua Gabriel, éclatant de rire, surpris par la tournure directe de la question.

Gabriel se perdit un instant dans ses pensées. Jordan n'était pas simplement beau, il dégageait une allure magnétique, une beauté qui s'infiltrait lentement, douce mais captivante, imprégnant chaque détail de sa présence.

Une beauté qui vous laisse sans mot et qui vous désarme complètement.

Sa mère riait doucement, amusée par la réaction de son fils. Elle prit un air faussement innocent, mais Gabriel savait qu'elle n'allait pas lâcher si facilement.

- Montre-moi une photo de lui, je veux voir cet homme mystérieux qui te fait sourire comme ça, dit-elle en se penchant légèrement en avant, comme si elle anticipait déjà l'image à venir.

Gabriel écarquilla les yeux, une panique soudaine l'envahissant. Il ne pouvait pas lui montrer. Non, c'était impossible, hors de question. Il sentit ses mains devenir moites. Comment pourrais-je lui montrer une photo de Jordan, pensa-t-il, le président du Rassemblement National ? Cette idée seule lui faisait tourner la tête.

Pris de panique, il attrapa un coussin posé sur le canapé et le plaqua timidement sur son visage, comme s'il pouvait ainsi cacher la rougeur intense qui envahissait ses joues.

Bordel.

Il réalisait maintenant qu'il était vraiment épris de lui. Mais comment pouvait-il lui dire ça, ici, face à sa mère, dans la douce lumière du salon familial ? C'était une situation complètement surréaliste.

Sa mère, de son côté, ne se laissait pas démonter. Amusée par la gêne évidente de son fils, elle se rapprocha, posant délicatement une main sur son épaule.

- Il doit vraiment être très beau pour que tu réagisses comme ça... Tu as perdu ta voix, mon grand ? demanda-t-elle, taquine, un sourire tendre aux lèvres.

- Maman ! soupira Gabriel, toujours caché derrière son coussin.

- Maman par ci, maman par là... c'est toujours la même chose quand tu veux éviter une question ! s'exclama-t-elle en riant doucement. Dommage que je ne puisse pas l'admirer à mon tour.

Quel serait ta réaction si je te disais « Regarde, c'est lui, c'est Jordan Bardella » ?

Gabriel sentit sa mère le regarder avec cet amour inconditionnel, cette capacité à comprendre sans juger, à taquiner sans blesser. Elle savait pertinemment qu'il n'avait pas encore tout dit, et cela l'amusait autant que cela l'attendrissait. Gabriel, lui, se sentait à la fois exposé et réconforté.

Il retira doucement le coussin de son visage, le sourire de sa mère ne l'ayant jamais vraiment quitté. Elle l'observait avec des yeux rieurs, mais pleins de bienveillance, comme si elle avait déjà deviné tout ce qui se passait dans son cœur.

- T'inquiète pas, chéri. Je ne te forcerai pas à tout me dire, pas encore, murmura-t-elle finalement, lui adressant un clin d'œil complice avant de lui ébouriffer les cheveux comme elle le faisait quand il était petit.

Merci, maman.

Elle se dirigea vers sa chambre pour se coucher.

- N'oublie pas d'éteindre les lumières, chéri. À demain.

- Promis, bonne nuit.

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Note : Ce chapitre met en lumière l'importance des liens familiaux dans les moments de vulnérabilité. Gabriel, pris entre son désir de se confier et la peur de révéler un secret trop lourd, montre que même les plus petites conversations peuvent devenir des épreuves. J'ai voulu capturer cette tendresse pleine de non-dits, où chaque mot compte, mais où le silence en dit parfois davantage.
Qu'auriez-vous fait à sa place ?

Vous n'êtes pas prêts pour les prochains chapitres 😳🔥

À très vite 🤍

Derrière la façade - Attal & BardellaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant