Chapitre 2

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J'ai froid, j'ai mal, j'ouvre les yeux et remarque que je suis allongé sur une couche de paille épaisse me protégeant du sol gelé. Je tente de bouger, mais une douleur aiguë me transperce la poitrine, me clouant sur place. Ce n'était donc pas un rêve, mon cœur se met à battre plus vite et mes sens s'alertent lorsque je me rends compte que je ne connais pas l'endroit où je me trouve, les yeux fixés au plafond je comprends que je suis dans une tente en voyant le drap blanc au plafond.

Une brise fraiche vient me fouetter la joue, m'obligeant à cligner des yeux, je tourne la tête vers sa direction et vois l'entrée du lieu qui me couvre. Le vent souffle contre le tissu léger qui se soulève et danse dans l'air, mon regard se pose sur l'extérieur et très vite je me redresse, oubliant presque la douleur que j'ai ressenti plus tôt.

Pourquoi des flocons tombent dehors ? Ma respiration se bloque, je ne le crois pas, non c'est faux, pourquoi neigerait-il ? Nous sommes en plein été. Les sourcils froncés je m'avance difficilement vers la sortie et sors une bonne fois pour toute, j'expire longuement, choqué en fixant la colline d'hier devenu blanche, l'arbre qui a l'habitude de me couvrir du soleil ne possède plus aucunes feuilles, plus aucunes fleurs.

-Que se passe-t-il... Me dis-je les yeux écarquillés.

Je me retourne et vois d'innombrable tentes, toutes identiques, silencieuses comme si elles servaient de tombes.

-Vous êtes réveillé ?! Dit une voix féminine derrière moi.

Très vite je me retourne, beaucoup trop vite au point où je gémis de douleur, elle se précipite pour m'aider et me conduit à l'intérieur de la tente où elle me rallonge. Elle a les yeux et cheveux noirs, mes iris se posent sur son tablier blanc, c'est une infirmière ?

-Que se passe-t-il ? Dis-je presque apeuré.

Elle me regarde et entrouvre la bouche ne sachant pas quoi dire, confus je tente de me rassoir mais elle me force à garder mon dos contre le sol.

-Restez allongé, vos blessures risquent de se rouvrir.

-Mes... Blessures ?

Je baisse les yeux vers mon torse, le regard immobile sur ses nombreux bandages qui recouvrent une grande partie de mon abdomen. Mon torse se soulevait de plus en plus vite, m'empêchant de réfléchir.

-Calmez-vous. Dit-elle en voyant mon état.

Je saisis ses poignets et la regarde presque essoufflé.

-Que se passe-t-il ?! Crié-je.

Après un long moment, elle se décide à parler,

-Votre village a subi une attaque de mercenaires-

-Mercenaires ? Coupé-je.

Je ris, de plus en plus fort, puis les larmes se mettent à couler à flot, qu'est-ce qu'elle me raconte, des mercenaires ? C'était tout sauf ça. Son regard plus qu'inquiet me force à me calmer, elle ne rit pas, ses propos sont donc vrais ?

-Vous étiez dans le coma depuis plus de six mois. Continue-t-elle, lorsque nous sommes arrivés on vous a retrouvé blessé et inconscient.

Je la regarde essayant de me convaincre qu'elle a tort mais les yeux qui m'observent ne peuvent mentir, elle a pitié.

-Kaito... Suzuki ? Demande-t-elle en prenant un objet qui m'est très familier. C'est ce qu'il y a écrit sur ce sabre, je suppose qu'il vous appartient ? Nous l'avons trouvé près de vous ce matin-là. Termine-t-elle.

Elle pose mon katana près de moi et pose ses mains sur ses genoux en me souriant tendrement, Le choc de cette révélation me frappe avec la force d'un coup de tonnerre. Six mois se sont écoulés, mon cœur continue de me crier que c'est faux mais la raison m'inflige cette dure réalité, je ferme les yeux, tentant de contenir le flot d'émotions qui menace de me submerger.

KAITO SUZUKI : L'âme recherchée (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant