Chapitre 3 partie 2

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-Allez ? Juste cinq minutes.

Il saute et fait le tour pour mieux voir mon visage en joignant les mains qu'il frotte entre elle me suppliant de lui laisser.

-Allez... Continue-t-il.

Je souffle et retire mon katana en le mettant devant moi, il tend les mains pour le prendre mais je le recule.

-Je te le passe mais tu le laisses contre la murette.

-Ahhhh, ça marche ! Dit-il en me regardant poser le katana, j'en ai jamais vu, d'ailleurs j'ai jamais vu de samouraï dans ce village, tu fais partie de la garde impériale ??

-Pas du tout. Lui dis-je sans trop rentrer dans les détails.

Heureusement il semble plus concentré sur le sabre, je me lève et m'étire puis fais le tour de l'endroit le temps qu'il termine d'analyser le katana. Quand je reviens, il me le rend et se lève à son tour.

-C'est bientôt le couché de soleil, tu vas à Tokyo nan ?

-Comment tu sais ?

-Je t'ai vu discuter avec le capitaine, il a tendance à toujours partir plus tôt que l'heure prévu, tu devrais retourner au port avant qu'il ne parte sans toi.

Il met ses mains dans ses poches et part vers les escaliers en trottinant.

-Hé, à la prochaine le faux samouraï. Dit-il en me tirant la langue.

Je le regarde partir en courant, je pourrais le laisser partir mais une partie de moi ne sera pas rassurée tant que je n'aurais pas vérifié où il va alors discrètement je le suis. Il passe par de nombreuses ruelles pour s'éloigner du centre du village, je marche et m'arrête lorsque je l'entends se faire appeler.

-Hatake ?! Je peux savoir où tu étais passé ?! Je t'avais dit de rentrer pour midi !

-Aïe Aïe, pardon maman, mais c'est que je m'amusais avec les autres et.. Et-

-Il n'y a pas de mais ! Dépêche-toi de rentrer si tu ne veux pas que j'appelle ton père ! Tu as le chic pour me faire peur !

Je souris en le voyant se faire tirer pour rentrer à l'intérieur de chez lui, ce petit est vraiment un chenapan, je ne l'ai pas cru quand il m'a dit qu'il n'avait pas de parents, il a certes des vêtements qui ne lui vont pas mais sa condition physique n'est pas à plaindre.

Rassuré qu'il soit rentré à bon port je retourne près des bateaux et cherche l'homme à qui j'avais parlé et le retrouve en train de charger son petit bateau

-Oublie pas, cinq yens, gamin.

Je sors directement l'argent et le lui donne, il range directement les pièces dans sa poche et me laisse monter sur le pont où je pose mes affaires. Quelques minutes plus tard il grimpe à son tour et déroule les voiles avant de monter sur le pont supérieur où il guide le bateau.

Je regarde le soleil se coucher, le capitaine descend après une trentaine de minutes et pose de quoi manger sur la caisse en face de moi, je ne m'y attendais pas.

-Mange, à moins que tu ne sois allergique aux poissons.

-M-Merci. Dis-je surpris.

Il s'assoit, et se met à manger, je regarde le riz et le poisson accompagné de la sauce soja. Je prends les baguettes et entame le plat, le riz est chaud et délicieux en bouche. Le marin me regarde et hoche la tête en voyant que j'avale le repas.

-Qu'est-ce que vous comptez faire à Tokyo ?

Je ne m'attendais pas à cette question, j'engloutis la dernière bouchée et le regarde en posant les baguettes.

KAITO SUZUKI : L'âme recherchée (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant