VRAI CONFIANCE?(BARDELLAxATTAL)

CHAPITRE 33: POUR TOI~

Dans l'ambulance, le bourdonnement des sirènes et le cliquetis des instruments médicaux remplissaient l'espace confiné. Les ambulanciers, concentrés, s'affairaient autour de Jordan, lui administrant des soins d'urgence pour stabiliser son état. Gabriel, assis près de lui, se sentait impuissant face à la souffrance de son "ami", mais il refusait de détourner les yeux. Sa présence silencieuse et rassurante semblait maintenir Jordan éveillé, même si ce dernier se battait pour rester conscient.

Les souvenirs refaisaient surface par vagues, et Jordan sentait la douleur s'estomper, remplacée par des bribes de son enfance. Il revoyait le visage de sa mère, ses yeux pleins de douceur, mais aussi l'ombre de son père, toujours présent, toujours menaçant. Il se souvint de la première fois où il avait pris un coup, l'injustice et la peur d'alors. Cette peur, il l'avait enterrée pendant des années, se convainquant qu'il devait être fort, qu'il ne devait rien ressentir.

Mais à cet instant, étendu dans cette ambulance, il n'avait plus la force de faire semblant. Les larmes qu'il avait refoulées jaillirent de ses yeux fermés, silencieuses, comme un appel au secours qu'il n'avait jamais osé exprimer. Gabriel, voyant les larmes rouler sur le visage de Jordan, lui serra doucement la main. « Tu vas t'en sortir, Jordan. On va laisser tout ça derrière nous. »

Les mots résonnèrent dans l'esprit de Jordan comme une promesse, une ancre dans le tumulte. Peu importait le chemin qui l'attendait, il savait qu'il devait tenir bon. Il devait changer, non pas pour fuir son père, mais pour devenir quelqu'un d'autre, quelqu'un de meilleur.

Lorsque l'ambulance atteignit l'hôpital, une équipe médicale les attendait déjà à l'entrée. Les portes s'ouvrirent brusquement, et Jordan fut immédiatement pris en charge, transporté d'urgence vers la salle d'examen. Gabriel, le cœur battant, hésita un instant avant de descendre du véhicule. Les questions se bousculaient dans sa tête : et si l'on découvrait qui il était, et si la presse s'en mêlait ? Pourtant, il savait qu'il devait rester près de son ami.

Il suivit le brancard à travers les couloirs blancs et froids de l'hôpital, jusqu'à ce qu'un médecin l'arrête à l'entrée de la salle de soins intensifs. « Vous devez attendre ici, monsieur. On va faire tout notre possible pour lui. » Gabriel acquiesça, le regard perdu, tandis que la porte se refermait devant lui.

Il s'effondra sur une chaise, soudainement submergé par le poids des événements. Il repensa à l'altercation avec Jordan et son père : "Si tu vas chez Gabriel, je ferai en sorte qu'il le regrette." Gabriel ne savait pas ce dont cet homme était capable, mais il savait que la menace n'était pas à prendre à la légère. Il ressentit une peur glaciale le traverser, mais elle ne fit que renforcer sa détermination.

Il devait protéger Jordan, quoi qu'il en coûte. Il sortit son téléphone, hésitant à appeler la police. Mais qui croirait un jeune homme sur parole face à un homme influent, prêt à tout pour protéger son image ? Il pensa alors à une autre personne, un avocat de la famille, avocat de Gabriel et Jordan, un homme de confiance qui pourrait les aider. Il composa son numéro et attendit.

Après quelques sonneries, une voix grave et posée répondit. « Allô, Maître Moreau à l'appareil. Que puis-je pour vous ? »

Gabriel inspira profondément avant de parler, pesant chaque mot. « Maître, c'est Gabriel. J'ai besoin de votre aide. C'est à propos de Jordan Bardella... et de son père. »

Maître Moreau marqua une pause, le ton de Gabriel révélant l'urgence de la situation. « Que se passe-t-il, Gabriel ? Jordan est en danger ? » demanda l'avocat, sa voix teintée d'inquiétude.

Gabriel prit une profonde inspiration. « Oui... il a été gravement blessé. C'est son père. Je pense qu'il l'a... attaqué. Il la aussi menacé de s'en prendre à lui si il s'approchait de moi. Je ne sais pas jusqu'où il est prêt à aller, mais il a besoin de protection. »