VRAI CONFIANCE?(BARDELLAxATTAL)

CHAPITRE 34: MON CHEMIN

Les jours suivants, Jordan entama un chemin de rééducation physique, mais aussi émotionnelle. Les séances de kinésithérapie l'épuisaient, le rappelant sans cesse à ses limites physiques. Cependant, il trouvait dans cette douleur un moyen de se redécouvrir, de se confronter à ce qu'il avait perdu, mais aussi à ce qu'il pouvait regagner. Chaque pas, aussi difficile soit-il, devenait une victoire. Gabriel, fidèle à sa promesse, était là à chaque étape, l'encourageant et lui offrant son soutien.

Un après-midi, après une séance particulièrement difficile, Jordan et Gabriel s'installèrent dans le jardin de l'hôpital, où l'air frais et le soleil adoucissaient les tensions. Le visage de Jordan était marqué par la fatigue, mais il y avait dans son regard une lueur nouvelle, un désir de se battre. Mais il avait l'impression que tout ce qu'il faisait, ne servait à rien, quand il faisait un pas en avant, le jour d'après il en faisait trois en arrières.

-« On peut remonter dans la chambre? Je suis fatigué après cette séance.. »

-« Bien sur, tu viens? » puis il lui tendit sa main, Jordan la prit et Gabriel passa sa main sur sa côte pour le soutenir.
Ils prièrent l'ascenseur, et s'engagèrent dans les longs couloirs de l'hôpital.

-« Tu veux essayer de marcher seul? » demanda Gabriel d'une voix emplie de douceur

-« Je veux bien »
Alors Gabriel le lâcha mais rester toujours près de lui si jamais il devait tomber.
Et ce qui devait se passer arriva, la jambe gauche de Jordan se fit rempli de fourmi, une sensation très désagréable, mais sa jambe décida de ne plus soutenir le poids de son corps, et il tomba sur le côté, se rattrapant de justesse avec son coude.

-« Jordan! Ça va allé?! » demanda Gabriel, qui s'était précipité vers lui pour le soutenir, il prit le bras du grand blessé et le fit passer autour de son cou et sa main droite tenait sa hanche,

-« Sa m'énerve, a chaque fois que je fais un pas en avant, le lendemain j'en fais trois en arrière, j'en ai marre! Et ça, c'est de ma faute! » Gabriel le lança crier un bon coup dans les couloirs avant de plonger son regard dans le sien et lui dire ;

-« Chaque pas que tu fais, même s'il est petit, est un pas en avant. C'est ce qui compte. On n'a pas besoin d'effacer le passé pour construire un nouvel avenir, Jordan. Il suffit d'apprendre à vivre avec, à l'apprivoiser. »

Jordan fixa la main de Gabriel qui serrait la sienne autour de son cou, cherchant du courage dans cette étreinte. -« J'ai l'impression que c'est facile à dire, » murmura-t-il, la voix à peine audible. Puis ils arrivèrent à la chambre de Jordan et il s'allongea dans le lit,
-« Quand tu te réveilles chaque matin avec la même douleur, quand les souvenirs te hantent... Parfois, j'ai l'impression que je ne mérite pas cette chance. »

Gabriel secoua lentement la tête, son regard empreint d'une douceur inflexible.
-« Tu mérites chaque chance, chaque lueur d'espoir, Jordan. Ce n'est pas parce que tu as traversé l'enfer que tu n'as pas le droit au bonheur. Ce que tu as vécu n'enlève rien à ta valeur. C'est le contraire. Ça montre ta résilience. Le fait que tu sois là, à essayer de trouver un moyen d'avancer malgré tout, c'est déjà un exploit en soi. »

Un silence s'installa, les battements du cœur de Jordan se mêlant à ceux des machines médicales autour de lui. Il savait que Gabriel avait raison, mais accepter cette réalité était une autre histoire. « Je ne sais pas si je pourrais un jour oublier ce que j'ai ressenti quand Alex est mort, » confia-t-il, les larmes menaçant de monter à nouveau. « C'est comme si une partie de moi était morte avec lui. »

-« Tu n'es pas obligé d'oublier, » répondit Gabriel avec une tendresse déterminée. « Parfois, il faut apprendre à faire la paix avec ce qui nous manque, à accepter que certaines cicatrices resteront toujours là. Mais cela ne signifie pas que tu ne peux pas être heureux, ou que tu ne peux pas aimer à nouveau. Ce que tu ressens pour Alex, l'amitié que vous avez partagé... cela continuera de vivre à travers toi. Personne ne peut te l'enlever. »