CHAPITRE 20:

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PDV GABRIEL

L'ambulance s'éloignait dans la nuit, emportant Jordan vers l'hôpital. J'étais resté là, impuissant, le cœur serré, observant les feux clignotants disparaître au loin. Un pompier m'avait arrêté quand j'avais tenté de monter à bord. « Ne vous inquiétez pas, » m'avait-il dit, « on vous appellera quand vous pourrez venir le voir. » Ses paroles résonnaient encore dans ma tête, mais elles n'avaient pas réussi à dissiper l'angoisse qui m'étreignait.

Les jours qui suivirent furent un tourbillon d'inquiétude et de solitude. Chaque sonnerie de téléphone me faisait sursauter, craignant d'entendre de mauvaises nouvelles. Le temps semblait s'étirer à l'infini, chaque heure passant comme un jour entier. Le visage de Jordan, couvert de sang et d'ecchymoses, me hantait sans relâche. Je ne comprenais toujours pas ce qui lui était arrivé, ni pourquoi.

Puis, une semaine plus tard, l'appel tant attendu arriva. La voix à l'autre bout du fil était celle du médecin de l'hôpital. « Vous pouvez venir voir Jordan, » m'annonça-t-il d'un ton neutre. Mon cœur battait la chamade tandis que je remerciais rapidement avant de raccrocher.

J'appelai mon chauffeur immédiatement. Le trajet jusqu'à l'hôpital me parut interminable, malgré la rapidité de la voiture qui filait à travers les rues. Je fixais le paysage qui défilait par la fenêtre sans vraiment le voir, mes pensées entièrement tournées vers Jordan.

À mon arrivée, un médecin m'attendait dans le hall d'entrée, un homme d'âge moyen, portant une blouse blanche. Son visage était fermé, ce qui n'augurait rien de bon. Il me salua brièvement avant de me faire signe de le suivre. « Nous allons parler dans un endroit plus calme, » dit-il.

Nous entrâmes dans une petite salle de consultation, à l'écart des allées et venues du personnel hospitalier. Le médecin s'assit et m'invita à faire de même. Il prit un moment avant de commencer, cherchant visiblement ses mots.

« Jordan Bardella est dans le coma, » dit-il finalement, avec un mélange de professionnalisme et de compassion. « Son état est stable pour l'instant, mais il a subi de nombreuses blessures... et nous ne savons toujours pas comment elles lui ont été infligées. Les médecins font de leur mieux pour le maintenir en vie, mais les blessures sont graves et complexes. »

Je restai silencieux, le cœur lourd, essayant de digérer la nouvelle. Un sentiment de vide s'étendait en moi, comme si tout autour de moi perdait peu à peu sa substance.

« La police a ouvert une enquête, » ajouta-t-il. « Ils cherchent à comprendre ce qui lui est arrivé. Jusqu'à présent, ils n'ont que peu d'informations. Si vous avez le moindre souvenir, même minime, cela pourrait les aider. »

Je secouai la tête, désespéré. « Je ne sais pas... je ne sais pas ce qui a pu lui arriver. Il était juste... là, et puis... tout ce sang... » Les mots m'échappaient, trop faibles pour exprimer le chaos qui régnait en moi.

Le médecin hocha la tête, compréhensif. « Je comprends. Ce que vous avez vécu est extrêmement difficile. Mais Monsieur Bardella
est entre de bonnes mains maintenant. Vous pouvez aller le voir, même s'il est inconscient. Parler à un patient dans le coma peut parfois aider, même si cela semble futile. »

Il m'accompagna jusqu'à la chambre de Jordan. La porte s'ouvrit sur une pièce aseptisée, où le bourdonnement des machines remplaçait le silence. Jordan était là, allongé, son corps couvert de bandages et de tubes. Le choc de le voir ainsi me coupa le souffle.

Je m'approchai doucement, m'asseyant à ses côtés. Sa respiration était régulière, mais il semblait si loin. Une multitude de câbles et de machines s'occupaient de le maintenir en vie, chaque bip sonore me rappelant l'incertitude de la situation.

VRAI CONFIANCE?(BARDELLAxATTAL)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant