Daryl et Bénédicte

Chapitre 30

La nuit s'achève et les courses s'espacent. Il y a moins de monde. Le regroupement a perdu de sa superbe. Heureusement pour moi, j'en ai fini pour cette soirée. Je suis claquée. Quand un des organisateurs me fait signe de le rejoindre, j'y vais les pas trainant. Pas très pro, je sais...

"- Bravo ma belle, t'as assuré. Tiens, c'est pour toi." Il dit.

Il me tend une enveloppe assez fournie que je saisis avec soulagement.

"- Si t'es dispo pour d'autre courses, fais-nous signe. Il ajoute.

- C'est ça, merci." Je dis.

Il s'éloigne et me voici seule et épuisée. Je me place un peu à l'écart et ouvre l'enveloppe pour jeter un coup d'œil dedans.

"- Je te raccompagne ?"

Daryl... je me tourne doucement et le regarde. Il semble avoir perdu toute se vantardise.

"- Merci, mais non merci ! Je dis.

- T'as pas fini ? Il demande.

- Si, mais je compte bien rentrer par mes propres moyens. Désolé, je te prive de la joie de profité un peu plus de ton trophée." Je réponds.

Il pouffe de rire et se rapproche de moi. La situation est plutôt cocasse. Nous sommes fatigués tous les deux mais visiblement pas encore assez pour arrêter de nous tirer dans les pattes.

"- On plaisantait, c'est tout. Mais avoue que la façon dont tu t'es jetée dans mes bras..." Il commence.

Je lui colle un coup dans le bras et il recule, feignant d'avoir eu mal.

"- C'est ça ! Moque-toi encore de moi ! je t'ai à peine effleuré... Je dis.

- Allez viens, tu vas pas rester ici quand même ? Tu commences à travailler dans quelques heures. Il dit.

- Oh, j'avais complétement oublié ! Merci que t'es là pour me le rappeler !" Je lance avec ironie.

Mon sarcasme lui arrache un sourire et il me tend la main. Je le regarde en haussant les sourcils. Il croit vraiment que je vais prendre sa main. Il doute de rien lui.

"- Tu fais quoi avec ta main là ? Je dis.

- T'es épuisante ! J'abandonne. Allez, on rentre. Il dit.

- Bonne nuit Daryl." Je lâche.

Avec toute ma dignité, je tourne les talons pour m'éloigner de lui. Il ne le voit pas de cet œil et prend ma main d'autorité et m'entraine à la Lambo.

"- On est arrivé chez toi." Il dit.

Je me tourne vers lui. Nous avons fait tout le trajet dans un silence de plomb. Il sait que je suis en colère contre lui. Il se doute que s'il l'avait ouverte, j'aurais quitté la voiture peu importe où nous étions. Je pose ma main sur la poignée et m'apprête à descendre quand il me retient.

"- Attends." Il dit.

Je suspens mon geste mais ne me retourne pas pour autant.

"- Quoi ? Je dis.

- Il va falloir qu'on retourne voir Maccini maintenant qu'on a un peu de fric. Il lâche.

- C'est qu'on va super bien négocier avec 5000 dollars... Je lance

- T'inquiète pas pour ça. Mais cette fois, je compte sur toi pour la mettre en veilleuse. Il dit.

- Je crois que j'ai compris le message. Une fois ça m'a suffi. C'est bon, je voudrais dormir un peu avant d'aller bosser. Je dis.