31- Fall

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Je restai figée un long moment après qu'Alexandre soit parti dans une autre pièce, laissant derrière lui un silence lourd de mots inachevés.

Mon cœur battait encore fort dans ma poitrine, chaque battement me rappelant la confrontation que nous venions d'avoir. Cette tension entre nous, ce besoin de lui échapper tout en restant près de lui, me fatiguais tellement. Je sentais que j'avais besoin de reprendre le contrôle, de me recentrer.

J'inspirai doucement, je décidai d'aller dans la salle de bains. Le miroir me renvoyait une image fatiguée, des traits marqués par une nuit trop courte et des émotions trop intenses. J'éclaboussai mon visage d'eau froide, cherchant à me ressaisir. Une fois un peu apaisée, j'enfilai un pull confortable qu'Alexandre m'avait laissé dans la chambre, un vieux pull doux et bien trop grand pour moi, mais qui me rappelait étrangement de bons souvenirs, des souvenirs d'une autre époque.

Je me dirigeai alors vers la cuisine, mon esprit toujours embrouillé. J'ai faim.

Et je savais pertinemment ce que j'allais faire.

Des crêpes.

J'avais besoin de retrouver ce petit moment que nous avions partagé, un moment simple et doux, comme une parenthèse de légèreté dans le tumulte de notre relation.

Je me mis à préparer la pâte, fouettant doucement le mélange, et j'allumai la poêle. La première crêpe commençait à dorer quand j'entendis des pas derrière moi. Alexandre se tenait là, dans l'encadrement de la porte, les bras croisés, m'observant sans un mot.

— Tu fais des crêpes ? demanda-t-il après un moment, la voix basse et hésitante.

Je hochai la tête sans le regarder, continuant à surveiller la cuisson.

— Oui... Ça faisait longtemps, répondis-je doucement.

Un silence s'installa, lourd de souvenirs, de tout ce qu'on avait laissé en suspens. Je l'entendis s'approcher doucement, puis, sans réfléchir, je me tournai vers lui et tendis la spatule.

— Tu te rappelles ? demandai-je, presque timidement. Comment tu galérais à les retourner ce jour là ?

Je ne sais pas pourquoi je dis ça. Là maintenant.

Il me regarda, une lueur de nostalgie dans les yeux, et saisit la spatule avec un léger sourire.

— Tu veux dire comment tu me faisais répéter encore et encore ? lança-t-il d'un ton amusé. Je n'ai jamais été aussi doué que toi.

Il prit la poêle et fit sauter la crêpe avec un geste maladroit. La crêpe retomba de travers, et malgré moi, je laissai échapper un petit rire. Ce simple son parut suspendre le temps, comme une bulle qui nous ramenait aux jours où tout était encore simple.

Il se retourna, capturant mon regard avec une intensité qui me troubla. Puis, presque dans un souffle, il lâcha :

— Edena... Je suis désolé. Désolé pour tout ce que j'ai gâché. Je sais que des excuses ne suffisent pas, mais je devais te le dire... pour être sûr que tu comprennes à quel point je regrette.

Je sentis ma gorge se nouer, et les larmes me montèrent aux yeux, malgré moi. Les souvenirs, les douleurs, tout se mélangeait, brouillant mes émotions.

Putain mais ce mec va me tuer.

Je suis réellement tomber amoureuse d'Alexandre.

Il y'a des jours où je regrette. Et des jours où je ne peux m'empêcher de l'aimer plus que tout. Plus que moi même.

Alexandre n'est pas facile à cerner, il peut être adorable, puis très vite détestable. Te faire sentir comme de la merde, comme si tu ne comptais pas pour lui.

C'est ce que je déteste chez lui. Sa façon de changer d'émotion en quelques secondes par peur de montrer ses émotions.

Je dois creuser. Je vais me répéter encore et encore. Jusqu'à ce qu'il craque.

— Alors pourquoi, Alexandre ? Pourquoi tu m'as enfermée, pourquoi ne pas m'avoir laissée le choix ? murmurai-je, les larmes coulant enfin librement sur mes joues.

Il posa la spatule, comme incapable de continuer. Puis, lentement, il leva une main hésitante vers moi, essuyant délicatement une larme sur ma joue. Son contact me fit frissonner, mais cette fois, je ne le repoussai pas.

— J'avais peur, avoua-t-il, la voix brisée. Peur de te perdre, peur que... que tout dérape. Je ne savais pas faire autrement. Tout ce que je voulais, c'était te protéger.

Un sanglot m'échappa, et je secouai la tête, le cœur serré.

— Mais protéger quelqu'un, Alexandre, c'est lui laisser le choix. C'est lui donner de l'espace, pas le priver de liberté... Tu as construit une prison autour de moi, et tout ce que j'ai ressenti, c'était que tu m'enfermais au lieu de me protéger.

Il baissa les yeux, la douleur visible dans chaque ligne de son visage.

— Je sais. Mais bordel Edena, tu ne sais pas à quel point je suis fou de toi. Tu ne sais pas à quel point ça me terrifie de te voir sans pouvoir me dire que tu es avec moi. Tu ne sais pas à quel point chaque fois que je te regarde je peux mourir pour ton putain de sourire. Que je ne survis plus. Que je suis terrorisé à l'idée que tu disparaisses.

Je pris une inspiration tremblante, cherchant un signe dans ses yeux, quelque chose qui prouverait que ce qu'il disait était vrai.

— Peut-être qu'on... Je me fis couper.

- Putain de merde Edena, je suis fou amoureux de toi.

Je me figeai.

Ce mot que j'attendais depuis si longtemps.

Mes larmes ne s'arrêtaient plus. Mon coeur et mon cerveau ne faisait plus qu'un. Ils n'avaient qu'une idée en tête : rester avec lui, quoi qu'il arrive. L'aimer plus que tout. A tout jamais.

— Je suis folle amoureuse de toi aussi Alexandre, mais je ne veux pas que ça recommence. Je ne veux pas supporter ta bipolarité constante. Comme si j'étais la plus belle chose à tes yeux puis le lendemain je ne suis plus rien.

Ses mains se crispèrent, ses tatouages ressortaient beaucoup plus.

- Je te promets Edena, je ferais tous les efforts du monde pour toi.

Je souris à travers mes larmes, sentant une lueur d'espoir émerger lentement entre nous. Ce moment, ce lien fragile, était une nouvelle étape. Peut-être que, malgré tout, il y avait une possibilité de reconstruire quelque chose, de réécrire notre histoire, ensemble.

Je lui tendis la spatule, un geste symbolique, et il s'en empara, un sourire émergeant sur ses lèvres.

— On va faire des crêpes ensemble, alors ? proposa-t-il avec un brin d'humour.

— Oui, mais attention, je ne suis pas responsable si tu rates encore une fois le retournement, répondis-je en riant doucement.

Nous continuâmes à cuisiner, les rires remplaçant peu à peu les tensions. Peut-être qu'aujourd'hui, après tout ce que nous avions traversé, nous pouvions vraiment commencer à avancer.

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Désolée pour l'attente,
voici le chapitre 31 de Break SOUL !!
XX, Marie💋💋

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⏰ Dernière mise à jour : 4 days ago ⏰

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Break Soul [EN COURS D'ÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant