BOUM.
Je me fais réveiller par un gros bruit. Un bruit qui me paraît lointain.
BOUM.
Ça ne va jamais s'arrêter...
Mon coeur battait la chamade, la peur m'envahit.
BOUM.
C'est peut-être Alexandre ? Il a sûrement dû trouver l'endroit où je me trouve ! C'est sur. s'il a du se démener pour me retrouver.
Je suis dos à la porte. Juste par instinct. Par sécurité.
Des pas.
Je suis persuadée que d'ici quelques secondes, quelqu'un apparaîtra juste devant moi.
boum. boum. boum.
Ça, c'était mon coeur.
J'entendis un grincement de porte.
Et la.
Mon coeur s'arrêta.
Quelqu'un se tient, là, tout juste derrière moi.
- Bonsoir, ma chérie.
...
Quoi?Je pense être en pleine hallucination.
C'est impossible.
Impossible.
IMPOSSIBLE.
- Papa est venu aider sa fille, comme toujours.
Je ne peux pas bouger. Je suis complètement tétanisée. Vous savez, quand votre père est absent mais présent, la douleur est immense. Quand votre père est absent, absent tout court, la douleur est tout aussi grande. Mais quand votre père, votre père qui ne s'est jamais soucié de vous depuis la mort de votre mère, qui ne s'est pas préoccupé de votre harcèlement, qui ne vous a jamais aidé débarque des années après, alors que vous le pensiez mort, ça, c'est un autre type de douleur.
On m'a souvent dit « Mais c'est ton père, tu ne peux pas le haïr ! » Mais pouvez vous me dire qui a dicté cette règle ? Qui a dit que JE devais aimer mon père ? Si tout ce qu'il a fait, c'est rien finalement ?
Qui était là quand je rentrais tous les soirs en pleure, les cheveux en pagailles et à moitié coupés par les autres élèves qui s'amusaient avec leurs ciseaux ? Qui était là quand je me retrouvais les bras en sang et que je devais me penser les bras ? Bordel, j'avais 8 ans et j'écoutais déjà « Ta meilleure amie » de Ornella Tempesta ! Qui était là quand, au lycée, on me ridiculisait ? On me rabaissait ? On se moquait de moi quand j'étais assise seule par terre car je n'avais pas d'amis.
Mon père n'a jamais vu mon mal-être, mon désespoir. Je me suis noyée. Seule. Pensant que je ne valais rien. Qu'à chaque anniversaire, je n'avais qu'un seul souhait : mourir.
Et ça, c'était seulement quand j'avais le droit à un petit cake avec une infime bougie dessus. Je la soufflai avec la femme de ménage. Mon père n'était même pas là. Et ce a chaque fois.
Donc je répète ma question, qui a dit que je devais aimer mon père ?
Quand il est mort, ma vie s'est arrêté. Tout simplement car je n'avais plus aucun repère. Plus rien. Et je me sentais encore plus seule. Que je ne l'aime pas, c'est ok. Mais qu'il meurt, ça, ce n'était pas dans mes souhaits, même les plus méchants.
Je n'ose même pas me retourner. Je ne veux lui accorder aucune attention. Il ne le mérite pas.
Mais il est sensé être mort !
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Break Soul [EN COURS D'ÉCRITURE]
عاطفيةEdena est une femme qui a réalisé son rêve de devenir patineuse artistique, toujours accompagnée de sa meilleure amie qui lui a fait découvrir cette passion : Lilas Willson. Mais lors d'une compétition, elles retrouvent le corps sans vie de leur coa...