The bastard of fire {HOTD}

Chapitre 15

Le soir, Viserys a convié sa famille à un dîner, pour réunir tout le monde à une même table. Alyssane s'est vêtue d'une robe bordeaux en velours et s'est dirigée vers la salle de réception avec ses enfants et son mari. La blonde est assise à la gauche de son oncle, Maelor à côté d'elle. Leurs enfants et les fils de sa demi-soeur, en face d'eux et en bout de table. Les portes s'ouvrent et ils se lèvent pour accueillir le roi, assis dans un fauteuil qui est porté par quatre soldats. Il est installé entre Alicent et Rhaenyra, puis la tablée se rasseoit.

- Quelle grande joie de vous voir tous ici ce soir, ensemble, sourit-il.

- Une prière avant de commencer ?

- Oui.

- Puisse la Mère inonder cette assemblée de cette amour. Puisse le Ferrand réparer les liens qui ont été brisés depuis trop longtemps. Et à Vaemond Velaryon, que les dieux accordent le repos.

Alyssane donne un coup de coude à Daemon en l'entendant ricaner. La prière fini, le dîner commence enfin.

- Je crois que nous avons des événements à célébrer, ce soir, déclare Viserys. Mes petits-fils Jace et Luke vont épouser leurs cousines Baela et Rhaena, renforçant davantage le lien d'amitié qui unit nos maisons. Buvons aux jeunes princes et à leurs promises.

- Bien dit, approuve son frère

- Bien joué, Jace, tu vas enfin coucher avec une femme, murmure Aegon au concerné.

- Levons aussi nos coupes au prince Lucerys, le futur sire des Marées.

- Bien dit, sou rit Rhaenyra.

- Tu sais au moins de quelle façon on s'y prend, je suppose ? Continue Aegon. Ne serait-ce que le principe, où tu dois planter ton dard, et le reste ?

- Laisse-le, cousin.

- Tu peux plaisanter quand on est tous les deux, mais tiens ta langue en présence de ma promise.

Viserys prend sa canne pour se lever, se mettant difficilement debout et le souffle court.

- J'ai à la fois le cœur rempli de joie mais également de chagrin de voir ces visages autour de la table. Ces visages que je chéris le plus au monde, qui pourtant se sont éloignés les uns des autres au cours des années.

L'homme enlève le masque qui couvre une partie de son visage, méconnaissable. Ses joues sont creusées et la cavité de son œil reste vide. Alyssane pose une main sur sa bouche, ne s'attendant pas à ce que l'état de son père soit si grave.

- Mon propre visage n'est plus aussi avenant. Si tant est qu'il l'ait été un jour. Mais ce soir, je veux que vous me voyiez tel que je suis, pas seulement un roi, mais votre père, votre frère, votre mari et votre grand-père, qui ne restera sans doute plus très longtemps parmi vous. Il faut que nous renonçions aux ressentiments d'autrefois. La Couronne ne pourra garder sa force si la maison du dragon reste divisée. Mettez donc de côté vos griefs. Si vous ne le faites pas pour la Couronne, alors faites-le pour ce vieil homme qui vous aime infiniment.

Il se rassoit tandis que Rhaenyra se lève, prenant son verre en main.

- Je voudrais lever ma coupe à sa Majesté la reine. J'aime mon père, mais je dois admettre que personne ne s'est tenu plus fidèlement à ses côtés que son épouse. Elle s'est occupée de lui avec constance et dévotion, amour et dignité. Et pour cela, je lui dois ma reconnaissance, et je lui présente mes excuses.
Votre obligeance me touche profondément, princesse, répond Alicent. Nous sommes mères toutes les deux, et nous chérissons nos enfants. Nous avons plus en commun que nous ne voulons l'admettre. À vous je lève ma coupe, et à votre maison. Vous serez une bonne reine.

Jacaerys tape du poing sur la table après une réflexion déplacée à Baela de la part d'Aegon mais lève son verre pour détourner l'attention.

- Au prince Aegon et au prince Aemond. Nous ne nous… Nous ne nous sommes pas vus depuis des années, mais j'ai de bons souvenirs de notre jeunesse passée ensemble. Nous sommes adultes, maintenant, et j'espère que nous serons amis et alliés. À votre santé et à celle de votre famille, mes chers oncles.

- À la vôtre aussi.

- Voilà qui est bien, mon petit, sourit le roi.

- Je voudrais boire à Baela et Rhaena, déclare Helaena. Elles se marieront bientôt. Ce n'est pas si mal. Il va vous ignorer la plupart du temps, excepté parfois quand il est ivre mort.

Alyssane cache son sourire derrière sa coupe, en buvant une gorgée de vin. Cela est absolument hilarant.

- Écoutons de la musique.

Les musiciens se mettent à jouer de la musique et l'aînée de Rhaenyra invite sa cousine à danser. Alyssane encourage Megara et Aelyx à aller danser, ce qu'ils font en souriant. Les trois cousins et la tante échangent parfois de partenaires, tout en souriant. Le roi Viserys fini par fatiguer et des gardes le ramènent à sa chambre. La blonde a un léger sursaut lorsque Aemond se lève en plaquant sa main sur la table, ce qui crée un fort bruit, faisant taire la musique. Il brandit son verre, en direction de Luke puis de Jacaerys.

- Un ultime hommage à la santé de mes neveux, Jace, Luke et Joffrey. Tous trois raisonnables, gracieux… et forts.

- Aemond, le stoppe sa mère.

- Allons. Vidons notre coupe à ces trois garçons forts.

- Je te défie de le répéter, rétorque Jacaerys.

- Pourquoi ? Ce n'était qu'un compliment. Vous croyez que vous n'êtes pas fort ?

Jacaerys envoie son poing dans la mâchoire d'Aemond qui le pousse ensuite au sol. Lucerys veut défendre son frère mais Aegon le plaque contre la table.

- Jace ! S'écrie sa mère.

- Je vous ordonne d'arrêter ! Gronde Alicent.

- Ça suffit ! Stoppe Alyssane en plantant son couteau dans la table, avant de se lever pour attirer Megara et Aelyx à elle.

Rhaenyra et Alicent séparent leurs fils, pour éviter davantage de dégâts.

- Comment peux-tu dire une chose pareille en public ?

- Je me suis contenté de dire combien j'étais fier de ma famille,
Mère, se défend Aemond. Mais il semblerait que mes neveux ne soient pas très fiers de la leur.

Jacaerys veut se jeter sur le blond mais Daemon s'interpose, le stoppant d'un signe de main.

- Attends, attends.

L'homme avise Aemond, qui finit par tourner les talons pour sortir de la pièce.

- Dans vos chambres, tous. Allez, tout de suite, ordonne la princesse.

Les enfants s'en vont, accompagnés de leurs pères. Alicent s'approche des deux sœurs et prend leurs mains.

- Rhaenyra, Alyssane.

- Il est préférable que nous retournions à Peyredragon, déclare Rhaenyra.

- Mais vous venez à peine d'arriver.

- Nous ramenons les enfants sur Peyredragon et nous revenons sur Syrax et Hydra, fait Alyssane.

- Le roi et moi en serions heureux.

Elles se sourient avant que les deux blondes ne rejoignent leurs familles.
Car cette nuit-là, le roi Viserys Ier, mourut dans son sommeil.