Captive

Chapitre 18. Christian

Mon sang tape dans tout mon corps. Je vais exploser. Putain quelle merde. Avec ses conneries on se sera fait remarquer c'est sûr. Ce restaurant est la planque de tous les criminels du coin. Il joue dans la cour des grands. Tout le monde me connaît là-bas. Le but était de faire parler les murs, d'interroger les curieux sur ma nouvelle conquête, pas que l'on remarque qu'elle cherche à me fuir. J'aurais dû écouter Taylor depuis le début. Mieux vaut se faire craindre.

Sacha est déjà terrorisé mais elle ne sait pas ce qui l'attend. J'ai essayé d'y aller de manière douce. De la faire tomber amoureuse de moi. De l'amadouer. Putain quel con. Cette salope mériterait que je la vende au plus offrant.

Et dire qu'il y a de ça quelques semaines j'hésitais encore. Rien n'était prémédité. On est vraiment tombés dessus. C'est vrai quoi qui aurait cru qu'en postant une annonce pour une femme de ménage Taylor aurait cru reconnaitre la fameuse enfant perdue des Mikhlaikov. Dès que je l'ai rencontré j'ai su que cette gamine était un gâteau empoisonné. C'est Taylor qui m'a convaincu. Il était persuadé qu'on pourrait conclure avec son frère un accord marchand en échange de sa sœur. J'ai rencontré Taylor alors que nous étions tous deux très jeunes, des adolescents. Il travaillait déjà pour mon père, orphelin à la rue, mon père l'avait embauché pour dealer à LA. Lorsque j'ai repris le flambeau, il est devenu mon bras droit. Sa vision de la vie est bien plus sombre que la mienne. Pourtant il m'admire et je sais qu'il me sera toujours fidèle. 

J'aurais dû l'écouter mais en la voyant pour la première fois, son visage d'ange m'a rendu fou. Plus j'y réfléchissais et plus je me disais que son frère verrait ça comme un affront alors que si nous nous marions, qu'elle m'aimait c'était carrément la caverne d'Ali Baba pour nous. Nos familles s'allieront pour devenir le plus puissant clan de toute l'Europe et l'Amérique réunit.

J'ai perdu le contrôle au début, je ne savais pas comment procéder. Je savais que je possédais entre mes mains un élément déterminant pour le futur du Cartel del Cali (notre clan à nous). Elle a dû me prendre pour un fou. Son innocence m'a fait perdre mes moyens plus d'une fois. J'ai besoin de posséder les femmes, de les soumettre. Alors Sacha, j'étais obligé de m'amuser un peu. Elle a dû se dire que c'était la fille la moins chanceuse de l'univers. Elle qui pensait postuler pour être femme de ménage s'est retrouvée sans possibilité de fuir. Au fur et à mesure, mon plan s'est développé. J'ai consulté mes plus fidèles compagnons. J'ai coupé tous liens avec les personnes qu'elle avait rencontrées à Paris et j'ai retrouvé les traces de ses parents. Mes gars sont allés vérifier que c'était bien eux. Et j'ai pris contact avec le chef des Izmailovskaya, le frère de Sacha, Nikolaï.

Je dois le rencontrer la semaine prochaine. Il n'a aucune idée de ce qu'il se trame dans son dos. Tout doit être prêt. Ce moment sera décisif, il marquera soit l'alliance la plus attendue de toutes celles de l'histoire des cartels où la guerre la plus mouvementée. Nikolai cherche sa sœur depuis toujours, séparée d'elle alors qu'elle était toute petite. Il a failli retourner en Russie il y a quelques années, c'est là que les parents de Sacha l'ont envoyé en France je suppose. Une planque plutôt solide, une grande ville où la mafia est peu présente. Mais c'était sans compter le destin. J'y crois fermement au destin. Mes séjours à Paris sont assez rares. Ma mère était une héritière de la noblesse française, ce qui m'a permis de conclure tout un tas d'accords avec de grandes familles d'aristocrates français. Je n'étais pas censé rester si longtemps. Embaucher une femme de ménage me permet de maintenir le lieu en état lorsque je suis de passage et cet appartement me sers essentiellement de garçonnières. Ne nions pas que les françaises sont sublimes.

Nous arrivons à l'appartement. Sacha n'a fait que pleurer de tout le trajet. J'ai cru l'étriper avant l'heure. Qu'est ce que je vais faire. Je ne peux pas passer à côté. Elle avait beau être sous le choc, chercher à me fuir est plus qu'un affront. Je veux une bonne fois pour toute marquer dans sa petite tête qu'elle m'appartient désormais. Qu'elle est avec moi et que jamais elle ne cherchera à me fuir à nouveau.

Taylor s'arrête devant l'ascenseur. Il sait qu'il vaut mieux me laisser seul pour gérer ça.

Je sors et fais le tour de la voiture. Sacha reste immobile, elle n'est pas folle au point de me défier à nouveau. J'ouvre la porte et l'empoigne par le bras.

- Tu vas le regretter amèrement, lui chuchotais je avec un sourire pervers au bout des lèvres,

Son innocence m'excite tellement. Ses larmes continuent de couler. Ma poigne est ferme, je n'hésite pas à lui faire mal. Il faut qu'elle comprenne qu'elle ne peut plus revenir en arrière.