Le monde...

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Nous vivons dans une société matérialiste où le paraître est plus important que l'être, alors que le paraître est banal et qu'être soi-même est fondamental. L'idolâtrie des vedettes du sport, de la chanson ou de la mode nous aliènent. Dans notre société règne le primat du loisir sur l'effort, le primat de l'émotion sur la raison, le primat du virtuel sur le réel, le primat du court terme sur le long terme. Il faut tout, tout de suite !

C'est le primat des incertitudes sur les certitudes. Le relativisme règne ! C'est le primat du paranormal sur le normal, le primat du légal sur le moral: l'opinion de la majorité des gens a valeur de norme morale, comme si la vérité dépendait de ce que pense le plus grand nombre et non d'un absolu objectif. C'est ainsi que la sincérité ou l'authenticité ont pris la place de la vérité, comme s'il suffisait d'être sincère pour être dans le vrai. Ce comportement a conduit des peuples à l'absolutisme, à la dictature de la pensée unique, au nazisme... etc.

Le sens de la liberté a perdu son objectivité, comme si la liberté pouvait être un critère pour se permettre n'importe quoi jusqu'à tolérer l'intolérable: au nom du respect de la liberté de celui qui vole, tue, viole, se drogue... La banalisation de la violence, de l'autorité et de toute forme de mal déstructure l'homme et la société. Nous vivons en pleine confusion des valeurs réelles. Le travail n'est plus une valeur en soi. Seul le temps libre a de la valeur. Le dicton anglais "Time is money" n'a jamais été aussi à la mode. Comment retrouver le goût du travail qui ennoblit l'homme, qui libère l'homme de l'oisiveté ? Le fruit du travail pousse l'homme au courage, à la créativité, à la productivité. Le travail épanouit l'homme et fait en sorte qu'il n'y ait plus d'assistés. Dans le travail bien réparti où il n'y a pas d'écrasés ni d'aliénés, tout le monde trouve une place qui le grandit. Le culte du corps est devenu une obsession. La tyrannie de la jouissance pousse à l'érotisme désordonné. Les hystéries collectives, sportives, musicales, religieuses et consuméristes sont légion. Le superflu est devenu première nécessité.

Apprenons à vivre selon nos besoins et pas selon nos désirs, nos caprices ou nos envies. Apprenons à ne pas vivre au-dessus de nos moyens. Le crédit facile est un danger qui conduit souvent à l'opulence dans l'insignifiance ou la misère. Donnons aux jeunes des raisons de vivre et pas seulement des moyens de vivre, sinon ils finiront dans l'insatisfaction insaturable. Réussir sa vie est plus important que réussir dans la vie !

Le monde actuel est malade d'égoïsme et de narcissisme. L'incommunicabilité entre les hommes grandit malgré la multiplicité des moyens de communication. Si nous n'y prenons garde, nous deviendrons une addition de solitudes !

Comment dans ce contexte nous étonner de la "folklorisation" du religieux qui revient au galop. La sensiblerie tue la Foi. Chacun bricole son religieux et moral sur le mode émotionnel. Beaucoup de nos contemporains n'hésitent pas à mêler quelques pincées d'astrologie, de bouddhisme et de réincarnation au christianisme qu'ils prétendent professer.

Les comportements religieux de beaucoup n'ont pas grand chose à voir avec la Foi. L'homme est rapidement religieux mais lent à croire.
Chacun se choisit ses pages d'Évangile, refuse les autres ou les relativise. N'oublions pas que la vie des croyants est l'Évangile des non-croyants car l'exemple est la leçon la plus éloquente et la plus convaincante ! Ne nous y trompons pas: "Si on ne vit pas comme on pense, on finit toujours par penser comme on a vécu" (Bergson). "L'arbre tombe du côté où il penche !"

Texte de Monsieur l'abbé Carlos Speybroeck.

Je voulais Le partager avec vous.

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