Soleil et Lune

-Chapitre 14 -

 Je suis perdue. Un désert puis une forêt trop épaisse . Je suis seul. Des craquements de brindilles, un souffle qui n'est pas le mien... Des pas ! Finalement, je ne suis pas seul. Où suis-je ? Y a quelqu'un ? Je ne vois rien, c'est trop flou. Une ombre ! D'un coup, j'ai du mal à respirer. Je suffoque d'une douleur horrible. Deux ombres ! Une derrière moi me tenant et l'autre prêt à m'achever. L'un me montre un royaume dévasté et mort et veut en finir avec sa dernière survivante. Le sang m'envahit au plus vif.

  Je me réveille en sueur. Ma respiration est accélérée et mon cœur bat au plus fort. Un malaise me traverse comme en recevant un couteau dans le dos. Ce n'était qu'un mauvais cauchemar.

  Je suis sur quelque chose d'étrangement plus confortable : un lit. Astro n'est pas à côté de moi cela m'inquiète. Je me redresse et me repère dans une chambre assez avec des murs faits en bois comme le sol. Une impression de maison à écureuil en plus grande me vient en idée mais c'était assez farfelu. Nous sommes des êtres qui ne rapetissent pas comme ça comparé aux bonnes petites fées ou à d'autres créatures. C'est assez amusant à imaginer. Ma pression s'abaisse mais face à l'inquiétude de ne pas savoir ce qui se passe, elle reste encore un peu. L'unique porte s'ouvre et je me rabats sous la couverture.

– Bonjour princesse Luna ! Fit une voix de femme.

Je sort de la couverture et découvre cette femme tenant un plateau repas.

– Bonjour Céleste !

– Vous me reconnaissez ?

– Oui, bien sûr, tu es celle qui a attirée le plus mon attention.

– Avec mon retard.

– Pas qu'eux. Dans les rues pauvres de Sohalia.

– C'était vraiment vous ?

– Oui.

– Vous serez une bonne reine. La prophétie a bien fait son choix, votre sœur et vous.

– Merci ! Où sommes nous et où est Astro ?

– Ne t'inquiète pas, vous êtes en sécurité ainsi que le prince. Nous sommes exactement dans une des cabanes perchées dans les arbres des camps rebelles.

– Tu fais partie des rebelles ?

– Parfaitement, je suis la fille du chef.

– La fille du chef, répète-je stupéfait.

– Mange à présent et après je te ferai visiter.

J'avalais deux tartines de confiture de figue et un gâteau au fleur pas si mauvais accompagné entre temps d'une eau bien fraîche. J'étais toujours avec ma robe que Céleste regardait avec de la peine.

– Désolé, nous n'avons pas de quoi te changer.

– Ce n'est pas grave. Allons-y.

– Tout le monde est au courant de votre venue.

– J'ai l'habitude des regards.

– Parfait ! Nous avons quelqu'un qui tenait beaucoup à te voir.

– Qui ?

– Ma sœur.

– D'accord.

  Nous traversons des ponts larges en bois à plusieurs mètres du sol. Sur plusieurs plates-formes, des cabanons en cercle y sont installés. Des plantes sauvages de différentes couleurs vives décoraient ce petit monde. Des personnes saluent avec respect. À voir ça, cela change toutes les idées reçues sur ce clan. Il sont comme nous. Leur façon de vivre rappelle les villages en hauteur magnifique. Que ce soit dans les arbres, dans les montagnes ou dans les airs, elle rappelle les traditions ancestrales comme à la fête des lumières.