_ Je te déteste, Charles !Je lui jette les clés de voiture dessus.
Le sang se mettant à bouillir dans mes veines, j'attrape son serre livre adoré - sa petite maman d'amour lui avait offert à son entrée à l'université - je le brandis comme une arme.Je lève mon bras et là, sur le sol du salon, comme si je demandais une confirmation des centaines de mails et de messages que j'avais lu, le bois craque pour faire tomber une photo.
Je ne me baisse même pas pour regarder les visages souriants qui s'embrassent.
Il se lève d'un bond, se heurte à la table basse, la manette de son jeu vidéo se fracasse sur son pied et il avale sa douleur dans un juron.
Tout son corps me révulse. Je hais ce connard.
J'ai déménagé à 1000 bornes de ma famille pour un con pareil...
Un con incapable de garder un boulot, un con qui me trompe pendant que je bosse pour gagner de quoi nous loger et nous nourrir._ Putain, je te hais!
Je cogne ses serre-livres contre le meuble de la télé et ils se fendent.
Je le vois s'inquiéter de ses morceaux de bois, plus que de notre relation.5 années de vie brisées parce que cet abruti ne peut pas passer deux jours sans mettre sa bite dans une meuf.
La rage me rend dingue à tel point que j'ai l'impression que mes bras picotent.
À cet instant, je pose ma main sur mon cœur : peut-être que je fais une crise cardiaque ?
Je jure devant Dieu que s'il m'arrive un accident cardiaque à 26ans, à cause de lui, si j'en réchappe, je le tue de mes propres mains.Je crispe mes doigts sur mon chemisier et je l'entends prendre sa petite voix mielleuse.
Je n'entends pas ses mots mais sa moue et sa tête entière je ne peux plus les voir en peinture.Il tente de s'excuser, de donner un prétexte, de se victimiser. À l'écouter, c'est de ma faute !
_ Tu comprends, tu n'es jamais là.
Je déglutis une fois : mon corps semble brûlant.
_ Je t'ai dit que j'avais souvent besoin de faire l'amour. C'est très important pour moi.
Je déglutis une deuxième fois : je tremble.
_ Elle était gentille et attentive à ce que je ressentais.
Je déglutis une troisième fois : je me redresse, le corps secoué de spasmes.
Avant qu'il n'ouvre encore sa sale bouche, je tends mes mains vers lui et lui crie :_ Mais crame en enfer, putain !
Et là ! Mes doigts brûlants s'enflamment, projetant un jet de feu puissant sur Charles.
Je reste immobile, figée par ce spectacle.
Mon petit ami infidèle est en train de brûler devant moi et c'est moi qui alimente le feu de mes mains.
Choquée, dans un réflexe inconnu, je redescends mes bras le long de mon corps, comme on baisse un flingue. Aussitôt le jet s'éteint et j'assiste au spectacle d'un Charles hurlant de douleur, courant, affolé pour trouver un point d'eau.Je l'entends me supplier et des images me reviennent en mémoire.
Les préservatifs qu'il « gardait pour un ami qui trompait sa meuf », l'écharpe bleue que j'avais retrouvée sous le lit, en faisant le ménage et qui ne m'appartenait pas et son fil de discussion sur une appli cachée qui affichait des centaines de :
_ Tu viens à quelle heure ce soir, ma chérie ?
_ Ouai, elle est pas là ! Viens !
_ Merci pour le cadeau mon amour.
_ Tu me manques. J'ai hâte de te voir .Des centaines de messages sans équivoque !
Je sors de ma rêverie, Charles s'asperge d'eau dans l'évier de la cuisine et me hurle d'appeler les pompiers.Calmement, je me tourne vers la table basse devant le canapé. J'attrape le sachet vide de chips, le retourne pour m'en servir comme d'un gant et saisis le paquet de cigarettes.
Il se tourne enfin vers moi, son visage et son torse meurtris de blessures fumantes. Je crois qu'il comprend. Il écarquille les yeux.
Sa peur m'excite, un rictus se dessine sur mes lèvres et je secoue le paquet qui s'ouvre d'un coup sec. Quelques cigarettes sortent et j'en choisis une avec mon gant de fortune.
Il n'a pas le temps de bouger que je lui enfonce la clope dans le bec.
_ Putain de conard de merde ! Lui crache-je en levant mes mains furieuses dans sa direction.
Et le feu de ma rage se répand, à nouveau, sur lui. Il recommence à tourner sur lui-même.
J'ouvre le placard sous l'évier et ferme l'arrivée d'eau. Puis calmement, je ferme les portes du salon. Il est pris au piège.
Il ne crie même plus. La douleur de voir sa peau fondre comme du plastique doit sûrement le paralyser. L'odeur devenant quelque peu désagréable, je recule et devant ses yeux exorbités de souffrance et de peur, je quitte le salon, juste après lui avoir envoyer une dernière salve de feu entre les jambes : histoire de m'assurer que sa mort soit certaine et douloureuse.
En toute tranquillité, apaisée comme je ne l'ai jamais été, je descends, sereine, les 3 étages de notre minuscule appartement parisien. Dans quelques minutes ce dernier prendra feu et je serais loin.
Deux rues plus bas, je jette dans une grande poubelle à l'arrière d'un restaurant mon gant improvisé.
Voilà, il est 1h34 du matin...
Mon petit ami avait simplement oublié de fermer son application et me croyait endormie...
Et je viens de découvrir que mes mains peuvent cracher du feu !
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SORCIÈRE !
ParanormalToute ma vie, j'ai subi les épreuves sagement. Jusqu'au jour où j'ai découvert qui j'étais ! Rien ne me fut épargné, même dans cette terrible initiation car la seule à pouvoir m'aider était déjà partie. Je n'ai pu me tourner vers personne. J'ai ca...