chapitre 7

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«Ils aimeraient me voir à terre, ils sont fous.»

De retour chez moi, je ne me sentais vraiment pas bien. Cette galère qui était tombée sur Asma et Farès avait bien foutu le désordre entre eux. Au début de la journée, ils se taquinaient, en fin de journée, l'une pleurait et l'autre pétait les plombs.
Entre eux, c'était tellement fort, que quand ça éclatait ce n'était pas à moitié. Farès quand il aimait, il ne savait pas faire semblant mais c'était également le cas quand il était déçu. Asma en tant que fille unique avait toujours besoin de lui et j'avais bien peur que si il reste focalisé sur sa fierté, qu'elle fasse une connerie.

J'étais la tête contre mon tapis de prière et je sentais mes poumons se remplir d'air, comme si ce n'était qu'en me prosternant que je vivais vraiment Soubhan'Allah. La chose qui me tenait le plus était la prière, je ne remercierai jamais ma mère et mon père de m'avoir inculqué la science de la religion. Si je serais née dans une famille non pratiquante je n'aurai certes pas eu de chance car là je faisais partis des victorieux de cette terre. Lesquels ? Et bien ce qui étaient nés déjà musulman Al HamduliLlah et je comptais bien profiter de ce cadeau de Dieu pour agir en tant qu'une vraie croyante.
Par moment, certes, je ne me comportais pas comme je le devais mais c'était loin d'être ma fierté. Les gens profitaient de mes faux pas pour vouloir me faire couler et me tirer dans les jambes mais je m'en fichais avec l'aide de Dieu j'allais réussir !

Une fois légère et débarrassée de toutes les mauvaises ondes que j'avais accumulé aujourd'hui, je m'installa à mon bureau et me mis à écrire une lettre à mon frère. Je me doutais bien qu'il allait encore la lire sans y répondre mais je le faisais malgré tout pour ne pas qu'il oublie que sa petite sœur était derrière lui.

« Je ne compte même plus ces fichus bouts de papiers que j'écris à cœur ouvert et qui n'obtiennent jamais de réponse. Six mois que tu as rendu l'appartement désert dû à ton absence mais je ne m'y fais toujours pas, les parents non plus. Au Liban, pas une soirée n'est passée sans que je t'attende pour que tu viennes me chercher afin de faire notre sortie nocturne quotidienne. C'est si dur Rayan...Au téléphone, j'ai du mal à te dire ce que je t'écris car comme tu le sais, chez nous, c'est comme ça que ça se passe. Une énorme barrière se trouve devant nous pour ne pas que nous dévoilions nos sentiments. Tu es devenu froid et distant envers moi et au fond, je sais pourquoi. Tu crois que ta sœur joue la grande depuis que son guide n'est plus là mais non, elle t'attend toujours en essayant d'être la plus droite possible. J'ai peut-être grandis mais mes vingt ans n'effaceront et ne bafouilleront jamais tes enseignements que j'ai pris à la lettre. »

Les jours qui suivirent, à la fac, je me sentais terriblement seule et abandonnée. Asma ne venait plus, elle restait cloîtrée chez elle à s'en vouloir d'être sortie pour une fois prendre l'air avec Hatem. Elle regrettait et se mettait au plus mal à cause de cela. J'avais beau tenté d'essayer de lui remonter le moral, rien ne changeait. Ses parents étaient rentrés du Maroc mais elle refusait de leur dire la cause de son mal être, elle était si honteuse face à eux. Pour vous ce n'était rien d'être sortit avec un garçon faire un tour mais pour elle c'était énorme.

Un jour, je sortais de la fac. J'avançais seule en observant les groupes d'amis devant l'arrêt de bus qui riaient aux éclats en me disant que les pauvres n'avaient pas encore vu les sombres dessous de la vie quand je sentis quelqu'un déposer sa main sur mon dos. Je me retourna effrayée et vis qu'il s'agissait d'Hatem, un ami d'Asma.

Moi: Tu m'as fait peur !
Hatem: Désolé, t'es toute seule ?
Moi: Oui, comme tu peux le constater Asma m'a encore laissé.
Hatem: J'en ai marre wAllah. Elle répond pas à mes appels.
Moi: Laisse-lui du temps, elle a vraiment du mal avec ce qui lui arrive pour l'instant.
Hatem: Ouais j'imagine, tu la vois toi ?
Moi: Oui, souvent.
Hatem: Fais gaffe à elle Chaïma, elle fait la dure mais elle est fragile.
Moi: Je sais, elle se forge une carapace, elle n'aime pas montrer sa sensibilité mais oui, je prends soin d'elle promis.
Hatem: Merci

Chaïma : de l'amour a la haine ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant