5 secondes de plus

3. "Quoi ? T'es genre célèbre ou un truc du genre ?"

Tommy used to work on the docks

Union's been on strike

He's down on his luck...

It's tough, so tough

Gina works the diner all day

Working for her man,

She brings home her pay

For love, for love

Je chantonne les paroles de la chanson. Ceux qui connaissent auront reconnu Livin' on a Prayer de Bon Jovi. J'adore ce morceau. Il me donne envie de danser et de hurler les paroles. Du bon rock. Niveau musical, j'aime de tout. Je n'ai pas juste un type qui me plaît et le reste passe à la trappe. Non, je pioche un peu partout ce qui me donne une playlist ultra variée, qui contient du vieux rock, du rap, de la pop actuelle et même de l'électro. Je ne peux m'empêcher de hocher la tête au rythme de la musique. Je dois avoir l'air bizarre, pour les gens qui me regardent de loin, assise sur le sable, les écouteurs dans les oreilles, à me tortiller sur place. C'est plus fort que moi, quand j'écoute une chanson entrainante, j'ai cet irrésistible besoin de danser.

C'est mon troisième jour à Sydney. Ça se passe plutôt bien. Mon horloge interne s'est adaptée à ce nouveau rythme et je souffre moins de la solitude que prévu. J'ai été voir quelques trucs depuis mon arrivée, notamment Bondi Beach, l'endroit où je me trouve actuellement. Je m'y suis rendue le premier après midi et j'ai craqué. C'est une grande plage vraiment agréable. C'est sympa de s'y assoir avec de la musique et de regarder les surfers de loin. Ils ont du courage d'aller à l'eau. La température extérieure n'est pas extraordinaire, une dizaine de degrés, alors j'ose à peine imaginer celle de l'océan. Il n'y a pas grand monde, des gens qui se promènent, d'autres qui lisent tranquillement. Quand il fait plus chaud, ça doit grouiller de touristes partout. D'un côté, j'ai bien fait de venir maintenant, alors que la météo n'est pas à son summum. Je n'aurais sûrement pas pu profiter de la plage de cette façon si l'ambiance avait été caniculaire. Je regarde l'heure sur mon téléphone. 14h. Je suis là depuis une bonne heure déjà. Je me lève, ramasse ma serviette (je m'assois dessus, c'est sa seule utilité vu que je ne peux pas me baigner) et remonte la plage. Aujourd'hui, je vais voir China Town ! Je dois prendre le bus, j'ai repéré un arrêt pas loin. J'enroule mes écouteurs autour de mon ipod, le met dans ma poche et continue mon chemin. Je presse le pas, je ne me souviens plus du tout des horaires (que j'ai pourtant regardé avant de partir) et ça m'embêterait de voir le bus me passer sous le nez.

« Hé ! Attends ! »

Je me retourne. Et vois un garçon courir vers moi, en me faisant de grands signes. Je regarde derrière moi. Personne d'autre n'a réagi. Il me veut quoi celui là ? Il s'arrête devant moi, se penche légèrement pour reprendre son souffle.

« Dis donc, tu marches vite. » dit il en respirant bruyamment.

Il a un accent australien bien frappé. Pas de doute, il est du coin. Qu'est ce qu'il peut bien vouloir à une touriste comme moi ? Il se redresse et me tend quelque chose. C'est un ipod vert, accompagné d'écouteurs noirs. Je tâte la poche de mon pantalon soudainement. Mon coeur fait un bond dans ma poitrine. Elle est vide. C'est mon ipod qu'il tient.

« Tu l'as fais tomber ! » m'explique-t-il en souriant.

Je le saisis, surprise. C'est bien la première fois que ça m'arrive tiens. J'ai du essayer de le ranger trop vite et il a glissé. Heureusement qu'il l'a vu ! Et qu'il n'est pas mauvais, il aurait très bien pu s'en aller avec. Je souris au garçon tout en l'observant.