Deux victimes [O.P x L.S]

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Je n'arrive pas à croire que tout ait changé aussi vite. Il y a quelques mois encore, je n'avais aucune idée de ce qui m'attendait. Je pensais juste être un étudiant comme les autres, mais non. Depuis qu'on s'est croisés, moi et Carlos Sainz, rien n'a été pareil.

Avant, c'était simple. Le lycée, mes amis, les journées sans fin où je pouvais respirer librement. Puis il y a eu Carlos et ses amis, la Charles, Pierre et le reste de sa clique. Chaque jour devenait un peu plus difficile à supporter, et c'est comme ça que ça a commencé.

Je ne pouvais plus avancer sans sentir leur présence derrière moi. Carlos, avec son regard froid, ses remarques acides, et ses rires moqueurs. Il s'amusait à me mettre dans des situations où je ne pouvais plus respirer sans me sentir ridicule. Tous les jours, j'étais la cible de ses taquineries cruelles et de ses jeux de pouvoir. Et au début, j'ai cru que c'était juste pour s'amuser. Je ne voulais pas croire que tout ça allait trop loin. Mais ça a vite dégénéré.

Un jour, Logan, mon ami depuis toujours, a vu ce qui se passait. Il a réagi, s'est interposé, mais il n'a pas eu plus de chance que moi. Carlos, avec sa bande de suiveurs, l'ont pris pour cible. Depuis, chaque jour où je crois que ça va mieux, Logan revient avec de nouvelles blessures, et je vois dans ses yeux qu'il ne veut pas en parler. Il me dit que tout va bien, qu'il est tombé à vélo, mais je sais que ce n'est pas vrai. Je vois ses bras écorchés, son œil enflé. Il essaie de cacher les signes, de faire comme si tout allait bien, mais je sais qu'il souffre tout autant que moi.

Je n'arrive plus à lui demander, je ne veux pas. Parce qu'au fond, je sais que Carlos et ses amis l'ont fait. Ils ont trouvé quelqu'un d'autre à détruire, et c'est Logan qui en paie le prix. Chaque matin, je l'accompagne, je le soutiens, je fais comme si je ne voyais rien, comme si tout allait bien. Mais au fond de moi, je sais que ça ne va pas. Je suis impuissant, et je ne peux rien faire.

Et puis, il y a ce matin-là. Ce matin où j'avais décidé que je ne viendrais pas à l'école. Je n'avais plus envie de faire face à tout ça. Je me suis réveillé, et le monde me semblait lourd. Comme si tout allait m'écraser. Mais Logan, comme toujours, m'a trouvé. Il a frappé à ma porte, me poussant à me lever.

- Allez, on y va, il m'a dit, comme si rien n'avait changé.

Et ça m'a un peu sorti de mes pensées noires. C'est comme si, tant qu'il était là, il pouvait me sauver d'une manière que je ne comprenais pas.

Mais ce matin-là, tout a pris une tournure différente. En arrivant devant l'école, je l'ai vu. Logan, souriant comme d'habitude, mais avec un œil au beurre noir et un nez qui semblait déformé. Il m'a dit que c'était un accident, qu'il était encore tombé à vélo. Mais je savais qu'il mentait. Ça n'allait pas. Il était abîmé, plus que d'habitude et je n'étais pas là pour l'aider.

- Qu'est-ce qui s'est passé, Logan ? ai-je demandé, mon cœur serré ne pouvant plus m'en empêcher.

- C'est rien, vraiment. Je vais bien, a-t-il répondu, essayant de sourire, mais je pouvais voir la douleur dans ses yeux.

Je n'ai pas insisté. Je savais qu'il ne voulait pas que je me fasse du souci. Mais au fond de moi, je savais que tout ça n'était que la partie visible de l'iceberg. Logan cachait quelque chose, tout comme moi. Nous étions tous les deux en train de nous noyer dans notre propre silence.

Les jours suivants, tout a empiré. Logan a commencé à s'éloigner de moi, et moi, je n'ai pas su quoi faire. Je suis resté à ses côtés, mais de plus en plus, j'avais l'impression de le perdre. Il se fermait sur lui-même, évitait de me regarder, et je savais que la situation devenait de plus en plus intenable pour lui. Et pour moi aussi.

Un après-midi, alors que nous marchions tous les deux, Logan s'est arrêté. Il avait les yeux remplis de larmes.

- Je suis fatigué de tout ça, Oscar, m'a-t-il dit.

Je ne savais pas quoi répondre. J'ai voulu le prendre dans mes bras, lui dire que tout irait bien, mais je savais que ça ne suffirait pas. J'avais l'impression qu'on était deux à fuir dans cette tempête.

C'est là que je l'ai vu. Carlos, sa bande autour de lui, s'approchait, un sourire malicieux sur le visage. Ils étaient là pour Logan cette fois. Et je savais que je devais intervenir, mais je n'étais plus sûr de rien. Ce n'était plus de simples moqueries. C'était devenu plus fort, plus dangereux. C'était du harcèlement, et je ne pouvais pas continuer à le regarder se faire écraser, ils le frappaient.

- Arrêtez ! ai-je crié.

Mais ça n'a rien changé. Au lieu de ça, Carlos m'a regardé avec dédain, et Charles s'est mis à rire.

- Tu crois vraiment qu'on va t'écouter, Oscar ? m'a dit Carlos, un sourire cruel sur les lèvres. Tu n'es qu'un pantin, et tu ferais bien de t'en rendre compte.

Je me suis approché de Logan pour le défendre, mais c'était trop tard. Carlos et sa bande l'avaient déjà acculé, et Logan, les yeux remplis de tristesse, m'a regardé comme s'il me disait qu'il était déjà perdu. Je n'ai pas pu faire grand-chose. J'ai vu Logan partir, la tête basse, et je n'ai rien fait. J'ai eu honte.

Ce soir-là, je l'ai retrouvé, assis seul dans le parc. Il avait l'air brisé. Et je me suis rendu compte que je l'avais perdu. J'avais perdu mon ami. Il n'était plus le Logan d'avant. Il était fatigué, vidé de toute énergie. Et je savais que j'étais en partie responsable, parce que je n'avais pas su le protéger.

Mais il m'a tendu la main, et même si j'avais l'impression de l'avoir abandonné, il m'a fait comprendre que j'étais encore là. Et à ce moment-là, je savais que, peu importe ce qui se passait avec Carlos et sa bande, je devais être là pour lui, jusqu'à la fin.

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