Chapitre 19

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Aurore

12 octobre 2023

À peine arrivés aux alentours de l'appartement de Gina, situé dans le quinzième arrondissement de Paris, je remarque que Liam gagne en nervosité.
- Est-ce qu'Evan sera là ? me demande-t-il tout à coup.
La vérité, c'est que je n'en ai aucune idée.
- Euh...peut-être ? De toute façon, qu'est-ce que ça peut te faire ?
- Ce garçon m'insupporte ! s'agace-t-il.
Je lève les yeux au ciel et me moque de sa jalousie évidente.
- Ça doit être ça. Rien à voir, donc, avec le fait qu'il s'agisse de mon premier baiser ?
- Absolument rien à voir, s'efforce-t-il de me faire croire.
Je ricane pour seule réponse.
L'ego des hommes est réellement indétrônable.

Liam gare sa Maserati à deux rues de l'immeuble des Wang et ne m'adresse pas un seul mot sur le chemin.
Avant de composer le code d'entrée que je connais par cœur, je me tourne dans sa direction et tente malgré moi de le rassurer.
- Evan fait ses études à la Bocconi, lui rappelé-je. Je ne pense pas qu'il serait venu rendre visite à ses parents un jeudi en dehors des vacances scolaires.
- Pas faux, concède-t-il, apparemment soulagé.
Les quatre étages sans ascenseur ne me paraissent pas insurmontables, mais c'est sans compter sur mon fiancé peu sportif qui, semblerait-il, ne s'est toujours pas remis au tennis.
- Comment réussis-tu à maintenir ce physique d'Apollon sans t'entraîner au quotidien ?
Un sourire narquois prend vie sur son visage.
- Tu me mates, princesse ?
Quelle conne. J'aurais mieux fait de la fermer.
- Tu aimerais, répliqué-je, ma voix teintée de sarcasme. Tu es mannequin, cabrón. Ton agence t'aurait renvoyé depuis longtemps si tu n'étais pas conforme à leurs standards, me justifié-je.
Bien rattrapé, Aurore.
- Je vais à la salle, figure-toi. C'est juste qu'autant de marches à monter, c'est tout bonnement inhumain ! s'agace-t-il, à bout de souffle.
- C'est donc toi l'enfoiré dont tout le monde parle qui s'accapare l'ascenseur à Dauphine ? Pas étonnant que tu ne te sois toujours pas fait d'amis.
La tête qu'il affiche à mes mots est si comique que je dois réprimer le rire qui me monte à la gorge, de peur d'attraper un point de côté et de m'essouffler à mon tour.
Je détesterais lui donner une raison de me rendre la pareille.
- Allez, active-toi ! Plus qu'un étage, tu peux le faire, me moqué-je sans vergogne.

Une fois face à la porte d'entrée, Liam me prie d'attendre quelques secondes avant de sonner, le temps de récupérer sa respiration.
Quelle petite nature.
Je m'exécute pourtant et tente moi-même de me ressaisir avant d'affronter la famille de ma défunte meilleure amie.
À ma surprise, ce ne sont pas les parents de Gina qui nous accueillent.
- Tiens, tiens, tiens...annonce la voix de l'aîné des Wang. Aurore Clairmont Castillo, contemple-t-il. Ça pour une surprise, c'est une surprise, dit-il, visiblement amusé.
Je me suis toujours bien entendue avec Evan - que j'ai souvent côtoyé en raison de ma proximité avec sa sœur -, ce qui n'avait pas tendance à plaire à Liam.
Sa jalousie est cependant infondée. Le grand brun n'est pas mon type, bien qu'il soit absolument remarquable et qu'il ne s'en cache pas.
Ce bourreau des cœurs et moi entretenons une relation platonique et agréable, mais allez expliquer ça à mon fiancé qui serait capable de voir le mal dans un magasin de jouets pour enfants.
- Et tu as amené Ken, continue-t-il, en référence au copain de la poupée barbie, afin de taquiner mon fiancé. J'ai entendu dire à travers la presse que vous vous étiez remis ensemble. Manque de goût, Aurore. La fadeur de ce mec-là constitue une flaque d'eau sur ta flamme, mais je ne peux pas te le reprocher. L'amour rend aveugle, il paraît.
À ma gauche, je sens la colère de Liam monter.
- Bonjour à toi aussi, Evan, intervient enfin l'intéressé, le ton de sa voix débordant de venin.
- Tu n'es pas vexé, quand même ? réplique ce dernier.
- Pas du tout. Je suis juste surpris d'apprendre que les Wang désirent se coltiner un deuxième enfant mort.
Choquée, je frappe violemment l'arrière du crâne de mon fiancé et affiche un sourire gêné.
Evan, dont l'humour est à toute épreuve, ne paraît pas du tout bouleversé par les propos de Liam.
- Bien lancé, blondinet. Je ne te pensais pas capable d'avoir de la répartie. Tu me surprends. Peut-être qu'Aurore te correspond bien, en fin de compte.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 10 ⏰

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