Chapitre 10

44 5 2
                                    



Aurore

2 juin 2022

La dernière sonnerie retentit enfin.
C'est fini !
Cette terrible année se termine.
À moi les vacances d'été de 3 mois, les heures à bronzer sous le soleil d'Amalfi, les journées collée à l'homme de ma vie, et j'en passe.
Comme si mes pensées se matérialisaient, les plus beaux yeux verts que ce monde ait jamais porté trouvent les miens.
- Mon amour... prononce-t-il alors avant de m'embrasser férocement.
Liam et moi semblons toujours à court de mots lorsqu'on se voit - c'est-à-dire à peu près chaque minute de chaque jour.
C'est comme si le temps s'arrêtait à chaque reprise pour nous suspendre dans une autre dimension où rien n'aurait d'importance excepté notre amour.
L'adoration que je lis dans ses yeux lorsque ses lèvres quittent les miennes suffisent à provoquer un pincement au niveau de ma poitrine.
Je l'aime tellement que c'en est douloureux.
Puisque nous sommes incapables de ne pas se toucher ne serait-ce que le temps d'une seconde, à peine notre contact rompu, Liam empoigne ma taille de son bras droit afin de me plaquer contre son corps, puis déplace légèrement sa main jusqu'au bas de mon dos dans l'objectif d'y exercer de tendres caresses circulaires.
Nous nous asseyons finalement sur un des bancs du lycée avant d'attendre que nos amis sortent de leurs cours respectifs.
Il ne prononce plus un seul mot alors que je dépose ma tête sur son épaule, mais ça m'est égal.
Liam et moi n'avons pas besoin de communiquer verbalement, nous sommes magnétiquement liés l'un à l'autre.
Dans son silence, j'oublie mes douleurs.
Sous ses caresses, j'éteins mon malheur.

- Vous êtes répugnants, tous les deux.
- Bonjour à toi aussi, Milouche, réplique alors mon copain dans une fausse tentative d'amabilité.
- Arrête avec ce surnom, abruti, ou je te castre.
- Wow. Quelqu'un s'est levé du mauvais pied, commenté-je alors.
- Non, me contre-t-elle. Tout allait très bien ce matin, jusqu'à ce que madame Dessis décide de nous foutre une interrogation surprise le dernier jour de cours. Vous imaginez ça ? Le. Dernier. Jour. De. Cours, énonce-t-elle, furieuse, de façon hachurée.
- Tu t'attendais à quoi en même temps ? C'est Dessis. Avec elle, la cruauté ne connaît aucune limite.
Ma tentative d'explication ne calme en aucun cas ma meilleure amie qui, dans un grognement agacé, s'installe sur le banc face à nous.
- Où sont les autres ? demande-t-elle soudainement.
- Charlie et City seront là d'une minute à l'autre à mon avis, puisqu'ils ont cours avec Auger. Ce mec-là termine toujours ses leçons un quart d'heure en retard. Et comme c'est la dernière, je pense qu'il ne s'en est pas privé, indique Liam.
- Dimitri quant à lui m'a prévenue qu'il ne pourrait pas assister à notre déjeuner. Il a dû partir plus tôt pour une affaire importante à régler, précisé-je.
Gina, elle, s'entraîne avec Isaac pour le concert humanitaire de ce soir. Lui à la guitare électrique, et elle à la danse, puisqu'elle est ballerine à l'institut Stanlowa.
Cependant, je ne le dis pas devant les autres.
Gigi ne s'est jamais réellement intégrée à notre groupe, même si Mila et moi l'adorons. C'est pourquoi nous avons prévu de plutôt prendre un café avec elle plus tard dans la journée.

- Mes petits colibris des îles ! S'exclame une voix quelques mètres derrière moi. Ça, ça signifie que Charlie vient d'arriver.
City le suit de près. Inséparables ces deux-là, depuis la naissance.
Je jalouse la peau couleur ébène de mon amie, qui semble dorée au soleil. Il s'agit probablement de la plus belle femme métisse que j'aie jamais vue.
En même temps, avec une mère mannequin et un père rockstar, la génétique était de son côté. - Vous nous attendiez ? s'exprime enfin cette dernière. C'est trop mignon.
Il n'y aucun sarcasme dans sa voix. Felicity est la douceur incarnée. La personnification-même de la bienveillance.
- On allait quand même pas partir sans vous, déclare Liam en rompant temporairement notre contact pour frapper dans le poing de Charlie.
- Déjeuner à l'Arc ? suggère ce dernier.
- Pitié, non ! se plaint immédiatement Mila. Je n'en peux plus.
- À part si tu désires te délecter d'un fast food, je ne vois pas où on peut aller d'autre qui soit proche d'ici. Certains ont encore cours cet après-midi, argumente-t-il.
Je discerne dans ses yeux une lueur nouvelle alors qu'il regarde Mila.
Oh non.
Très mauvaise idée, mon pote.
Elle te brisera le cœur et le piétinera de plus belle avec ses escarpins.
Sans compter que tu te feras absolument déchirer par Dim, et pas dans le bon sens du terme...
- Je peux appeler Ignacio pour qu'il nous emmène ailleurs, proposé-je.
- En une heure ? Ça risque d'être chaud, rétorque mon ami. Vous savez quoi ? C'est pas grave on a qu'à se faire un dîner après le concert. City, Mila et moi pouvons rester déjeuner au lycée, tandis que les tourtereaux partent savourer un plat en amoureux.
L'idée me plaît particulièrement, aussi j'acquiesce.
Avant de m'en aller au bras de mon petit ami, je lance un regard lourd de sens à ma rouquine préférée.
- 16h chez Carette, n'oublie pas.
- C'est noté, me répond-elle.

Le Point de Non-RetourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant