Chapitre 14

2 0 0
                                    

_ Je ne te comprends pas. Tu ne travailles pas depuis pratiquement trois mois et tu as toujours quelque chose à faire quand il s'agit de voir ma famille. Qu'est ce qui se passe ? 

Martine déambulait dans l'immense salon du loft de son petit ami, visiblement mal à l'aise, elle finit par s'asseoir sur le sofa.

_ Je ne suis pas certaine que ta famille veuille me rencontrer, voila tout. 

Wil s'avança vers elle et s'agenouilla devant le canapé. Il lui prit les mains, Martine ne le regardait pas.

_ Ils t'aimeront. J'en suis sûr. 

Elle sourit malgré elle. Wil était optimiste. Martine n'avait eu avec le Prince William qu'une seule conversation sérieuse et c'était à propos de Lord Scott-Smith et de sa famille. À présent, elle était persuadée que Wil mentait, s'il avait cru un seul instant à ce qu'il lui disait : il n'aurait pas ressenti le besoin de se justifier. Elle le regardait parler avec attention.  Voici un homme riche, intelligent et gentil et malgré tout, je n'arrive pas à l'aimer ! Je suis folle !  Elle se leva brusquement, surprenant son partenaire, elle s'approcha de lui, empoigna sa nuque et l'embrassa. Après un baiser doux mais néanmoins fougueux, elle lui souffla :

_ Je viendrai à ce dîner. 

Wil eut à peine le temps de sourire que Martine éludait la question avec quelques caresses dont, elle seule avait le secret. 

Les cheveux noués en un chignon sévère, un tailleur rouge et noir, des escarpins noirs : Martine était prête à affronter les Scott-Smith. Du moins physiquement, car moralement, elle sentait le stress l'envahir. Elle avait rencontré des chefs d'État, des acteurs connus mondialement et des milliardaires incroyablement impressionnants et elle n'avait pas été aussi inquiète. La phrase du Prince résonnait dans sa tête : 

_ Tant que Wil n'épousera pas sa cousine espagnole, les Scott-Smith ne supporteront aucune autre femme. 

Elle regardait son reflet dans la glace avec perplexité. On frappa à la porte de sa chambre.

_ Ma chérie, je... Dieu du ciel ! Où vas-tu habillée comme ça ?

— Ne te moque pas, Jerry !

— Je ne me moque pas. Tu... Tu es... Tu es tout simplement ravissante.

— Merci. Je vais dîner chez les parents de Wil.

Jerry allait refermer la porte quand Martine le rappela.

_ Entre et ferme la porte. 

Elle s'apprêtait à faire la plus grande bêtise de sa vie. Elle s'assit sur le lit et tapota doucement la place à côté d'elle. Jerry vint s'y installer. Ils restèrent un instant assis l'un à côté de l'autre sans se parler. Enfin, Martine se décida à rompre le silence :

_ Je ne l'aime pas.

— Je sais.  

Il ne bougeait pas. Il savait. Il savait tout de toute façon. Il la connaissait.

_ J'ai... Comment t'expliquer ?

— Martine, je n'ai pas besoin que tu m'expliques. Je te connais. Tes30 ans, ta vie professionnelle et Alain ! 

Le prénom si soudainement prononcé fit tressaillir Martine. Il se tourna vers elle. Elle esquissa un sourire :

_ Ce n'est pas ce que je voulais te dire, Jerry.

— Oh ?

— Mais tu as raison.

— Ah.

— Je crois que j'ai pris une décision assez étrange, à vrai dire.

Un vol pour la gloireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant