Nous étions le 8 juillet, il était 9 h 00 du matin et Martine s'agitait. Dessous, T-shirt, pantalon, robe pour une occasion, un petit gilet au cas où – Après tout à Paris il ne fait pas aussi chaud qu'à Marseille – des chaussures, un nécessaire de toilette, de l'argent...
Martine devenait folle : avait-elle oublié quelque chose ? Non. Et pourtant, il lui semblait que ce voyage était primordial pour sa vie future même si, finalement, elle ne devrait pas le faire. Son coeur battait la chamade et elle le savait ce n'était pas l'excitation de la compétition qui l'attendait dans la capitale. Non ! C'était la présence d'Alain qui la perturbait, qui la réjouissait et qui en même temps la tracassait. Deux jours auparavant, lorsque Joachim avait refusé de partir avec elle, pour rejoindre sa mère gravement malade, Martine en aurait pleuré. Comment pourrait-elle survivre s'il n'était pas là pour l'empêcher de faire des bêtises ?
Martine s'était montrée alors très égoïste et si Solange ne lui avait pas fait remarquer combien sa requête était déplacée, elle aurait insisté.
L'avion partait dans 5 heures et Martine voulait d'abord passer chez ses parents. Elle leur expliquerait le fonctionnement de l'épreuve et embarquerait avec sa mère, qu'elle avait choisie pour l'accompagner. Elle tira sa valise jusque devant la porte et vérifia une dernière fois que tout était bien éteint ou fermé. Elle empoigna son sac à main et sortit en traînant la valise sur ces roulettes. Elle choisit de la laisser tomber le long des escaliers. Dans le vacarme, un saisonnier sortit de l'appartement prêt à cracher un ouragan d'insultes à la jeune femme qui faisait tant de bruit mais le jeune homme se ravisa et décida de l'aider. Elle le remercia et il remonta malgré lui dans son petit studio qu'il avait loué pour les vacances d'été.
Martine riait toute seule, elle restait toujours étonnée de plaire à quelques jeunes hommes.
_ Martine attend ! Attends-moi !
Elle se retourna et vit Alain en train de courir pour rattraper sa voiture, qui allait sortir de la résidence. Elle s'arrêta et presque inconsciemment réajusta sa coiffure et vérifia son maquillage.
_ Où vas-tu ?— Je vais chez mes parents. Je mange avec eux à midi et ma mère et moi on partira de là-bas.— Ta mère et toi ? Mais je croyais que c'était moi qui t'accompagnais ?— Alain, je suis désolée. Tu as dû mal comprendre ! La production de la chaîne accorde une personne pour m'accompagner et j'ai choisi ma mère.
Alain parut déçu mais il reprit espoir :
_ Ta mère a quelque chose à faire à Paris ?— Non, si ce n'est me soutenir.
Elle baissa la voix pratiquement jusqu'au murmure pour dire :
_ Ce dont je doute parce qu'elle ne veut pas que je fasse ce genre de métier.— Écoute, Martine ! Ta mère n'a aucune raison professionnelle pour être là-bas, moi si. Et puis, moi, je t'encouragerais parce que je crois vraiment que tu as du talent.— Merci, Alain ! C'est gentil mais ma mère est sûrement déjà prête à partir...— Tine, j'ai beau avoir beaucoup d'argent si je n'ai pas réservé mon billet d'avion personne ne viendra m'en offrir un sur un plateau. Et j'n'ai pas réservé, la conférence a lieu demain et je ne trouverais jamais un avion, ni même un train avant demain pour Paris.
Martine ferma les yeux un instant pour se laisser le temps de réfléchir. Au bout de quelques secondes, elle décida d'emprunter son chemin de petite fille : c'est-à-dire de laisser maman décider, en espérant qu'elle refuserait fermement.
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Un vol pour la gloire
RomansaAvant de vous résumer mon livre, je dois tout remettre dans son contexte : Un après-midi d'été, comme tous les jours, ma grand-mère s'installe pour lire un Harlequin. J'écris depuis un moment. Je me suis renseignée sur ces romans. Tout le monde s'a...