Elle constata très vite que lorsqu'elle voyait Wil, elle était contente mais jamais son absence ne l'attristait. Elle établit aussi, avec beaucoup de succès et de perspicacité qu'elle s'était délibérément jetée dans les bras de cet homme ; qui par son calme et son esprit raisonnable ressemblait à de nombreux égards à un autre homme qu'elle avait connu dans le passé.
Le froid, vif et sec du mois de février, endormait les traits de son visage en une expression de tristesse. Sa petite maison londonienne la réconforta quelque peu. Elle venait à peine de se réchauffer quand Janet lui annonça la venue de Mélinda.
_ Bonjour, Lady Martine.
— Bonjour à toi, Mèl.
— Comment va la future Madame W.S.S ?
— Mèl, je ne vais pas bien du tout.
— Allons, qu'est-ce que tu as ? Raconte tout à Tatie Mèlinda.
— Regarde-moi. Ça fait bientôt un an que je suis à Londres et qu'est-ce qui a changé depuis la première fois où tu m'as vu ?
— Nom de Dieu, Martine ! Tu n'as pas encore fini avec cette histoire ?
Elle fit tomber précipitamment chapeau, manteau et écharpe sur le sol et vint s'installer près de son amie. Face à la fenêtre, elles regardaient toutes les deux, les Londoniens se presser, sous la neige qui commencer à tomber, pour entrer dans leur foyer chaud et rassurant. Martine tremblait de froid ou de peine, elle ne sut le dire :
_ Je ne te l'ai jamais dit mais il y a environ un an, j'ai reçu une lettre de lui. Il me disait qu'il était divorcé mais qu'il ne pouvait pas venir vers moi parce que je suis trop différente de lui. Le soir où on a dîné pour la première fois avec le prince William, j'ai décidé de brûler la lettre. Je pensais qu'en faisant disparaître la lettre, je ferais disparaître mon amour. Pourtant, je l'aime toujours autant. Il est quelque part en France, je ne sais pas où. Il me voit vivre avec Wil et danser avec le Prince William. Qu'est ce qu'il doit penser ? Il doit penser qu'il avait raison. Il a tort ! Mèl, j'en ai tellement marre de souffrir, je voudrais que tout s'arrête. J'en ai assez de n'avoir que les larmes de l'amour, je voudrais un peu de bonheur. C'est trop demandé ?
Elle pencha sa tête vers l'épaule de son amie. Les larmes coulaient doucement sur sa joue. Mélinda observait toujours la ville :
_ Tu as fait un film, quand même cette année ?
— Oui.
— Il faut que tu assures sa promotion. Assurer sa promotion, de partout dans le monde, même en France.
Martine leva subitement la tête. Elle ne pourrait jamais assez remercier Mélinda de cette idée fabuleuse. Le lendemain même, elle téléphona à Jonathan, son agent. Elle voulait le voir le plus vite possible. La raison était urgente. Jonathan avait d'autre célébrité dans son calepin mais Martine était de loin sa préférée et celle qui l'avait fait le plus connaître. Il consentit à la voir, la semaine suivante mais Martine insista. Elle voulait le voir urgemment. Il eut une subite peur. Martine allait-elle raccrocher pour se consacrer à sa vie de femme au foyer ? Allait-elle devenir une épouse bourgeoise modèle ? Il la verrait le lendemain même. Il ne pouvait pas vivre une seconde de plus sans connaître le fin mot de cette histoire.
_ Que veux-tu, Martine ? Tu m'as vraiment fait peur au téléphone.
— Je veux assurer la tournée promotionnelle mondiale pour le film.
— Quoi ? Mais Martine, je croyais que tu devais rester à Londres pour ton... ?
— Non. Laisse-moi faire une dernière fois mon métier d'actrice de façon libre. Je t'en prie, Jonathan !
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Un vol pour la gloire
RomanceAvant de vous résumer mon livre, je dois tout remettre dans son contexte : Un après-midi d'été, comme tous les jours, ma grand-mère s'installe pour lire un Harlequin. J'écris depuis un moment. Je me suis renseignée sur ces romans. Tout le monde s'a...