Ce lundi-là, comme Martine l'avait prévu le week-end avec Mélinda avait fait son effet. Elle se sentait soulagée et heureuse d'avoir eu une amie à ce moment pour la conseiller, sans la blâmer ni la juger.
La journée avait été semblable à toutes les autres, avec un peu plus de gaîté dans le coeur cependant, une journée de cours ordinaire.
Elle rentra chez elle et alla chercher son courrier quand elle remarqua une étrange petite enveloppe.
Sans attendre d'être rentrée à l'appartement, elle la déchiqueta. Une invitation au Festival de Cannes !
Elle se précipita dans son salon pour téléphoner à toutes ses connaissances et leur faire part de cette bonne nouvelle. Sa mère émit une réserve quant à ses études et aux révisions des examens mais finalement se résigna à partager le bonheur de sa fille. En règle générale, tout le monde était content pour elle sauf, peut-être Alain qui voyait ce festival comme le moyen le plus sûr de la perdre.
***
C'était le 16 mai : la croisette était bondée.
Martine pouvait aisément se faufiler : elle n'était pas encore célèbre.
Elle était logée au Martinez. Elle regarda longtemps l'entrée de l'hôtel, avant d'y pénétrer. Elle sourit en se remémorant la dernière fois où elle était venue dans cette ville. C'était il y a moins d'un an, avec l'argent qu'elle avait gagné de son premier film, elle s'était offert à elle et à sa meilleure amie un séjour de deux semaines dans un hôtel Pierre et Vacances.
Quel contraste avec ce qu'elle vivait actuellement ! Elle passa une semaine à s'étonner de ce qu'elle voyait. Certes, elle savait que le train de vie des acteurs, réalisateurs et producteurs connus était élevé mais jamais elle n'aurait imaginé qu'ils vivent dans ce luxe.
Ainsi, dès le deuxième jour (ou plutôt, la deuxième nuit) Martine se trouva dans une soirée dite guindée. Elle était vêtue d'une robe qu'un grand couturier lui avait prêtée et elle en était la première surprise. La soirée débuta par un dîner, gastronomique, bien sûr. Martine se sentait en constant décalage, elle fit, cependant de son mieux pour paraître la plus riche et importante possible. Puis, alors qu'elle commençait à peine à s'habituer aux personnes qui l'entouraient. L'hôte de la soirée, le directeur d'un grand label musical vint saluer sa table. Martine se sentit encore plus mal à l'aise, lorsque l'on déplaça les invités d'une grande salle à manger à une discothèque très chic et extrêmement privée. Tous les invités étaient triés sur le volet et il s'avéra que son invitation, à elle, comprenait également un sésame pour cette fameuse discothèque.
Elle était assise sur un canapé de velours rouge, au fond de la salle. Elle restait, parce que Josseline lui avait longuement répété que ce type de soirée était parfois utile à la carrière et qu'il ne fallait jamais partir avant au moins 3 heures du matin. Martine éclaira le cadrant de sa montre : Il était à peine minuit passé.
Elle commanda son troisième whisky sec. La tête lui tournait un peu et la musique l'assourdissait. Soudain, elle se sentit bousculer : un couple tentait de la faire lever du sofa pour pouvoir assouvir leur désir. Elle se mit debout et scruta l'horizon : de la fumée, des corps qui dansaient trop près les uns des autres, une odeur d'alcool et de sueur. Elle se déchaussa et se mit à courir aussi vite qu'elle put vers la sortie. La porte n'était pas à un mètre qu'une main lui prit le bras :
_ Mademoiselle, une danse ?
Malgré l'obscurité de la pièce, Martine pouvait apercevoir dans les yeux de cet homme le regard hagard que donnent les mélanges alcooliques, lorsqu'on en abusait. Il insistait et pressait son bras de plus en plus fort. Elle n'avait pas peur ! Elle détestait simplement l'idée d'être soumise à quelqu'un, par la force ou par la douceur manipulatrice. Elle tira plusieurs fois sur son bras pour tenter de s'en dégager mais visiblement l'homme ne voulait pas la lâcher. Le videur regardait la scène mais ne bougeait pas. Malheureusement pour lui, Martine connaissait les rudiments du judo et de la self-défense. Elle attira le corps soûl vers elle puis se retournent, elle tira une dernière fois sur le bras. L'homme derrière elle, résistait encore. Tant mieux, elle utilisa la force qu'il mit à la retenir pour le propulser à terre. Ce n'est qu'à ce moment-là que l'homme à l'entrée intervint. Il ramassa son confrère et lui ordonna d'aller plus loin. Il s'exécuta.
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Un vol pour la gloire
RomanceAvant de vous résumer mon livre, je dois tout remettre dans son contexte : Un après-midi d'été, comme tous les jours, ma grand-mère s'installe pour lire un Harlequin. J'écris depuis un moment. Je me suis renseignée sur ces romans. Tout le monde s'a...