𝟷𝟼 𝚗𝚘𝚟𝚎𝚖𝚋𝚛𝚎 𝟷𝟿𝟿𝟽

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16 novembre 1997

Je ne peux pas respirer. Chaque fois que je ferme les yeux, je suis de nouveau là. Je les vois, je les entends. Et je suis incapable de me réveiller, parce que ce n'était pas un cauchemar. C'était réel.

Ça a commencé si vite. J'étais sortie des vestiaires, juste après le cours de sport. Je voulais juste disparaître, comme d'habitude. Mais ils étaient là, trois garçons, leurs regards comme des couteaux. J'ai compris tout de suite, mais c'était déjà trop tard.

Ils m'ont attrapée. J'ai essayé de me débattre, j'ai crié, mais ça n'a rien changé. Ils riaient. Ils riaient pendant qu'ils me tiraient dans cette salle, pendant qu'ils verrouillaient la porte, pendant qu'ils commençaient... à arracher mes vêtements.

"Regardez-la," a dit l'un d'eux. Je me souviens de sa voix, glaciale et cruelle. Ils se moquaient, lançaient des insultes, riaient de mon corps comme s'il leur appartenait. Je hurlais, mais ça ne faisait que les exciter davantage.

Ils ont tiré sur ma chemise, exposant ma peau. J'avais si honte, je voulais me cacher, me fondre dans le mur, disparaître. Mes mains tremblaient tellement que je n'arrivais même pas à les repousser. Ils étaient trop forts. Et moi... si faible.

Le pire, c'était leurs rires. Ces rires. Comme si ma douleur était drôle, comme si je n'étais qu'un objet, une chose qu'ils pouvaient briser sans conséquence.

Quand ils ont fini, ils m'ont laissée là, à moitié nue, recroquevillée par terre, incapable de bouger. Je ne pouvais pas pleurer, je ne pouvais même pas respirer. Je voulais mourir.

Je suis restée là longtemps, incapable de me relever, incapable de penser. Tout en moi était en morceaux. J'ai remis mes vêtements avec des mains tremblantes, mais je n'étais plus moi-même. Je n'étais plus personne.

Depuis, je ne peux plus sortir de ma chambre. Je ne peux plus croiser un regard sans sentir cette honte brûlante, ce dégoût de moi-même. Chaque bruit me fait sursauter. Chaque rire me donne envie de vomir.

Ils ont tout pris. Mon corps, ma dignité, ma voix. Je ne sais même plus qui je suis. Je ne suis qu'un fantôme. Un souvenir brisé.

Et puis elle est apparue....

LA MAUDITE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant